quand ses petites-filles se confiaient à leur grand-mère

quand ses petites-filles se confiaient à leur grand-mère
quand ses petites-filles se confiaient à leur grand-mère

R.Ion-des-Landes a perdu son plus grand représentant. Maïté est décédée paisiblement, dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 décembre, à l’âge de 86 ans. Retraitée des médias depuis près de quinze ans, la célèbre cuisinière – connue notamment pour son émission « La Cuisine des mousquetaires » qui fut un frappé parmi les bêtisiers – se reposait dans la maison de retraite municipale.

Il y a quelques mois, Perrine et Camille ont accepté de répondre à nos questions, dans le cadre d’un dossier que nous préparions sur leur grand-mère. Le premier, âgé de 24 ans, vit à Angoulême et travaille pour une base Intermarché. Camille a 23 ans. Elle vit en Irlande, à Kenmare, et travaille dans les cuisines d’une boulangerie-pâtisserie française. Ils se souviennent avec tendresse de leur grand-mère.

Quel est votre premier souvenir d’enfance de votre grand-mère ?

Camille. Cela peut paraître un peu cliché, mais je me souviens surtout d’un très bon repas. Nous avons été très gâtés dans notre enfance à ce sujet.

Perrine. Lorsqu’elle travaillait encore dans son restaurant, elle venait nous chercher pour nous présenter à tous les clients. Table après table. Je me souviens aussi de ses chiens. Elle en avait plein. À la maison, il y en avait toujours un caché dans son tablier. C’était son petit commis (rires).

Comment s’est-elle comportée envers vous ?

Perrine. Elle était très naturelle, comme à la télévision. Elle ne voulait pas nécessairement que nous étudiions. Elle nous a dit : « Je n’en ai pas fait, donc ce n’est pas quelque chose d’essentiel dans la vie. » D’un autre côté, elle souhaitait avant tout que nous soyons épanouis dans la vie et heureux.

Et qu’en est-il de la cuisine ? Avez-vous une Madeleine de Proust quand vous pensez à cette époque ?

Perrine. Je garde d’excellents souvenirs de ses galettes aux pommes et de ses croustades. Et aussi des toasts au beurre avec du chocolat chaud pour le petit-déjeuner.

Est-ce qu’elle a partagé des recettes avec vous ?

Camille. Non, car en soi, nous n’avons jamais cuisiné avec elle. Lorsqu’elle a pris sa retraite et a vendu son dernier restaurant, nous avions 9 et 10 ans. Nous étions encore petits. Mais je me souviens de son omelette aux pommes de terre et de ses pâtes au poulet.

« Elle a transmis un peu de notre culture landaise à la télévision et ça, c’est une fierté pour nous »

Vous avez une grand-mère connue dans toute la . Comment avez-vous découvert sa notoriété ?

Camille. La première fois que je l’ai remarqué, c’était au tennis club de Rion. Elle est venue me chercher et les gens me demandaient s’ils pouvaient prendre une photo avec elle.

Perrine. Pour moi, c’était lors des soirées de Rion, quand les gens venaient lui demander des autographes. Je n’ai pas compris pourquoi. Je devais avoir 6 ou 7 ans.

Cette célébrité ne vous a-t-elle pas pesé ?

Perrine. Nous l’avons bien vécu car nous n’avons pas été élevés dans cette secte. On nous a dit : « Si on vous en parle, vous pouvez le dire. Mais il ne faut pas s’en vanter. » Et puis, quand nous étions petits, elle avait déjà arrêté de regarder les émissions de télévision. On a grandi avec notre grand-mère, on n’a pas grandi avec Maïté au sens où vous l’entendez. Nous l’appelions Mamie Maïté.

Camille. À un moment donné, c’était un peu ça parce que j’étais toujours ramené vers elle. Et surtout parce que moi aussi je travaille en cuisine. Lorsque j’ai participé à l’émission « Objectif Top Chef » de M6, j’ai été contacté pour cela. C’est aussi pour cela que je suis parti en Irlande, pour m’éloigner un peu. Mais maintenant, je le vis beaucoup mieux.

Les vidéos de votre grand-mère dans l’émission « La Cuisine des mousquetaires » sont devenues cultes. Comment les avez-vous reçus ?

Perrine. Quand nous dormions chez elle, quand nous étions petits, elle nous passait des cassettes de son émission pour nous endormir. Il y avait une petite télévision à cassettes dans la chambre. C’était comme un dessin animé auquel on avait droit avant de se coucher. On ne savait pas alors qu’il était diffusé dans toute la France. Il n’y avait rien de narcissique là-dedans, c’était juste pour nous montrer.

Camille. Personnellement, j’ai réalisé l’impact du spectacle lorsque j’ai commencé à travailler en cuisine. On m’a donné des références dans certaines de ses émissions comme l’anguille, le burger landais comparé à celui des fast-foods. Ou ortolan. Et je ne comprenais pas à quel point c’était culte.

Et avec le recul, que pensez-vous de ces vidéos aujourd’hui ?

Perrine. J’en ris. Le plus drôle c’est de lire les commentaires et de voir que tout le monde connaît notre grand-mère. Et c’est assez étonnant !

Votre grand-mère est aimée de tout le monde. Qu’est-ce que cela provoque en vous ?

Perrine. C’est aussi une reconnaissance de notre culture landaise, de notre terroir. Elle a transmis un peu de notre culture à la télévision et c’est une fierté pour nous. Elle est dans le cœur de tous les Français.

L’émission « La Cuisine des Mousquetaires » a été reprise par France 3 Occitanie. Qu’en penses-tu?

Camille. Aujourd’hui, on ne cuisinerait plus de la même manière. France 3 a bel et bien repris la diffusion, mais cela n’a plus rien à voir. On ne peut plus faire ce qu’elle a fait aujourd’hui à la télévision. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, tout cela manque un peu de personnalité, il manque ce côté local et vieux France.

 
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