Le GUSR, Guadeloupe Solidarité et Responsabilité, le parti politique dirigé par Guy Losbar a décidé de créer un groupe politique indépendant au sein de la communauté régionale. C’est le Courrier de Guadeloupe, le site d’information, qui publie les arcanes d’une rencontre entre Ary Chalus, le président de région, et plusieurs élus du GUSR.
« Guadeloupe Unie Solidarité et Responsabilité » a décidé de prendre son autonomie par rapport à la majorité régionale. Le parti de Guy Losbar a informé par courrier le président régional, Ary Chalus, de la création d’un groupe politique au sein même de la communauté. Un groupe solide de 16 conseillers régionaux membres ou partisans du GUSR.
L’information circulait dans l’espace public depuis plusieurs semaines. Même si plusieurs élus de cette majorité ont tenté de minimiser la situation.
Le journal « Le Courrier de Guadeloupe » révèle le contenu d’une réunion tenue au Raizet, aux Abymes à l’antenne régionale, début décembre. Ary Chalus et ses proches ont tenté de convaincre, plus tôt, par «un ton ferme» parfois par des arguments plus émotionnels. Mais la décision du GUSR semble irrévocable. Les membres du GUSR lui auraient fait des reproches. Le président de la Région a, de son côté, fait part de son incompréhension quant à cette décision politique, mais aussi sur le timing choisi.
Ce qui a déclenché la situation, c’est, selon Pierre-Edouard Picord, le non-renouvellement des contrats des collaborateurs du groupe. Olivier Nicolas pour Peyi Gwadloup, le groupe d’opposition et Audrey Cornely, pour le groupe majoritaire. S’agit-il d’une simple rebuffade ou d’une véritable crise politique de la majorité régionale ?
Le groupe « Guadeloupe solidaire et responsable » au Conseil régional compte 16 membres sur les 33 élus de la majorité régionale « Continuons d’avancer ».
Arithmétiquement, le camp Chalus compterait 17 membres.
Il reste actuellement deux inconnues.
Le premier, le positionnement de Josette Borel Lincertin. L’ancien président du département a quitté les rangs de Peyi Gwadloup. Ce matin, elle a clairement décidé de ne pas choisir entre les deux camps.
Deuxième inconnue de l’équation : jusqu’où ira la volonté d’autonomie du GUSR ? Ce groupe serait-il prêt à s’opposer directement au président de région ? Dans cette dernière hypothèse, le groupe Peyi Gwadloup avec ses 7 membres pourrait bien faire pencher la balance, dans un sens ou dans l’autre, selon les thématiques.
La question clé qui cristallise ce bras de fer entre les deux exécutifs guadeloupéens reste la question de la gouvernance et de l’évolution institutionnelle ou statutaire de la Guadeloupe. C’était déjà l’un des points de rupture entre Jacques Gillot, du GUSR et Victorin Lurel, président socialiste, à l’époque de la Région.
Aujourd’hui, il y a certes la politique, mais il y a aussi les grands enjeux auxquels est confronté l’archipel. Ils nécessitent de travailler ensemble pour trouver les meilleures solutions.