Le dernier des six accusés en lien avec l’incendie criminel du secteur Moisie saura bientôt s’il pourra sortir de prison en attendant son procès. Comme les autres avant lui, il a subi son enquête de mise en liberté mercredi, au palais de justice de Sept-Îles.
La décision a été délibérée par la juge Vicky Lapierre, après plusieurs heures de représentations de l’avocat de la Couronne, Marc Bérubé, et de l’avocat de la défense, Marc Savard.
Une bonne partie de la journée, Lucas Bérubé, 19 ans, est resté menotté, assis derrière des panneaux de plexiglas, à écouter le tribunal débattre de son avenir immédiat. Il a été arrêté le 16 octobre, sur la route 138, à l’est de Sept-Îles.
Le directeur des poursuites criminelles et pénales, le DPCPs’est opposé à sa libération en attendant la conclusion du procès. L’avocat de la défense, quant à lui, s’est montré prudent et n’a souhaité faire aucun commentaire en dehors de la salle d’audience, hormis le fait qu’il entendait proposer au juge des conditions de libération.
Le tribunal a déjà établi que trois des six accusés liés à l’incendie resteraient détenus jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. Il s’agit d’Anthony Roy, Derek Lemay et Jonathan Gendron. Selon Marc Bérubé, ces individus représentent un risque pour la sécurité publique et leur détention était nécessaire pour garantir leur comparution en cour.
Deux autres personnes, Malory Fortin et Raphaël Bérubé, ont été libérées en attendant leur procès. Cette décision a été prise d’un commun accord entre la défense et le procureur de la Couronne. Ce dernier explique qu’ils offraient des garanties et des conditions suffisantes pour le DPCP.
Dans le cas de Lucas Bérubé, la décision devrait être prise par Vicky Lapierre vendredi.
Un décès à élucider, estiment d’autres dirigeants
Aucune charge n’a encore été déposée par la DPCP en lien direct avec la mort de l’homme dont le corps a été découvert dans les décombres de la maison incendiée. La raison est simple : nous ne connaissons pas avec certitude les causes du décès pour le moment.
Deux mois après les faits, le tribunal attend toujours les résultats des analyses du Laboratoire de Sciences Forensiques et de Médecine Légale, qui seront cruciales pour le ministère public, qui envisage déjà de porter de nouvelles accusations.
L’enquête est toujours en cours
se souvient Marc Bérubé.
Il manque au dossier des pièces pour construire le puzzle, afin que le tableau soit le plus clair possible, afin que nous puissions porter les accusations nécessaires. […].
Marc Bérubé, le procureur de la DPCP, envisage de nouvelles accusations, selon les résultats des analyses du Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale, qu’il attend toujours. (Photo d’archives)
Photo : - / Alban Normadin
Les pièces de ce puzzle sont exposées dans la salle d’audience, mais pour la plupart, elles ne peuvent pas sortir. Les preuves et les faits présentés lors des enquêtes sur le cautionnement sont soumis à une interdiction de publication.
Si certains des événements ayant conduit à l’incendie du 16 octobre sont connus de la police, des avocats et des juges du dossier, ainsi que de ceux qui comparaissent au tribunal, ils ne devraient pas être révélés au grand jour.
Le mandat est de préserver l’enquête, les sources, les informations
explains Marc Bérubé. C’est un environnement particulier, il faut donc travailler avec beaucoup de vigilance.
La prochaine étape, l’orientation, aura lieu en 2025. C’est à ce moment-là que les accusés devront déterminer s’ils doivent plaider coupables ou non coupables des accusations portées contre eux.