Par
Helen Herault
Publié le
18 décembre 2024 à 17h28
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Les concerts de jazzdans la chaleur des soirées d’été au parc Amirauté à Pléneuf-Val-André.
Depuis une trentaine d’années, c’est un souvenir inoubliable au coin du feu à l’arrivée de l’hiver.
La bible du jazz au Val-André
Nous lui devons ces souvenirs. Jazz à l’Amirauté, c’est elle.
Yvette Bois, une femme de 90 ans qui suit avec attention les toutes premières soirées de jazz au Val-André dans une Bible dont elle caresse la couverture du bout des doigts.
« Ronald Baker, le dandy du Jazz : joue de la trompette avec délectation, sait prendre du recul lorsque les autres musiciens prennent le relais. »
Souvenirs des débuts
A little further: “Marc Laferrière: met at Grotte d’Huchettenous nous sommes tout de suite entendus. Marc, toujours très détendu, très chaleureux, très joyeux. »
Dans les pages suivantes : « La première fois que j’ai vu les Gigolos, j’ai été séduit. Des musiciens débordants d’énergie, c’est un spectacle ! »
Ce gros livre, Yvette a collé des photos et des dépliants, racontant l’histoire dans une écriture élégante et claire. les premières heures du festival qu’elle a créé à la fin des années 90.
« Je n’ai pas commencé à écrire ces souvenirs tout de suite. Je les ai écrits en quittant le jazz, pour ne pas oublier. »
Été 96, le premier
À l’hiver 1995, la commission d’animation de la ville réfléchit à une idée pour animer la saison estivale.
Je revenais d’Antibes, rendre visite à mon fils, où j’avais assisté à des concerts de jazz que je trouvais merveilleux. C’est ainsi que j’ai proposé un festival de Jazz au Val-André.
Et Yvette ne se contente pas de proposer l’idée : sur place, une amie de sa fille, Dina Rokotomangaest musicien à Rennes et lui ouvre la porte du milieu.
Il lui apprend les codes pour entrer en contact avec les artistes, met à sa disposition un ingénieur du son.
Il l’accompagnera pendant première programmation du festival à l’été 96.
Gratuit et convivial
« Dès le départ, nous avons voulu que ces concerts soient gratuit destinés au public, pour les rendre accessibles à tous. » Une tradition qui perdure.
Autre marque de fabrique des concerts de jazz en bois : le convivialité. Le repas partagé avec les musiciens et bénévoles de l’association est sacré.
« Nous commandions des repas, mais souvent l’un ou l’autre apportait une friandise supplémentaire. » Ses filles, Isabelle et Véronique se souviennent :
Ce qui était encore plus incontournable, c’était l’après-concert… La soirée s’est poursuivie jusque tard dans la nuit avec les artistes. On a bu un verre, on a fini les restes… Il faisait vraiment très chaud !
Là encore, l’hospitalité plénévienne a traversé les décennies. Aujourd’hui, les artistes reconnaissent encore le chaleur de l’accueil du Jazz à l’Amirauté.
Philippe Duchemin, the accomplice
Autre élément fondateur que le festival doit à Yvette Bois : son parrainPhilippe Duchemin.
C’est la jeune femme qui, à l’époque, séduite par le talent de l’artiste, propose de parrainer l’événement.
On s’entendait bien, il venait souvent manger à la maison. C’est une personne délicieuse.
Philippe Duchemin est encore aujourd’hui un adepte de la fête plénéuvienne.
Une âme fédératrice
Même si Yvette Bois jouait du piano très jeune, rien ne la prédestinait à fonder un festival de jazz de cette envergure.
« Elle a quand même initié Les Méridionaux à Saint-Brieuc, une association dont le but était de promouvoir la gastronomie du Sud-Ouest d’où elle est originaire », se souvient Véronique. Elle réalisa à ce moment-là sa capacité à être un leaderpour s’unir autour d’elle. »
Une merveilleuse équipe de bénévoles
Il ne lui fallut pas longtemps, en effet, au début de 96, pour rassembler des bénévoles nécessaire à l’organisation du festival de jazz qui devait être lancé l’été suivant. « Je faisais partie d’une association de randonneurs et ils m’ont tous suivi, très contents de l’initiative. »
Parce qu’à cette époque, comme aujourd’hui, nous avons besoin de gens pour installer les chaises, préparer le repas, récupérer après le concert…
Une passion inattendue
Au fil des saisons, Yvette, passionné de musique classique et d’opéraperfectionné ses compétences en jazz.
Je suis allé plusieurs fois à Paris pour repérer des artistes, notamment au Caveau de la Huchette, club de jazz parisien réputé à l’époque.
Cette infirmière, mère de familles’est investi pleinement dans cette nouvelle aventure et s’y est consacré corps et âme pendant plus de 10 ans.
« Nous avons vraiment vécu de bons moments ! Mon équipe de bénévoles était incroyable ! elle a souri. Rencontrer les artistes, les découvrir, ça aussi, c’était merveilleux. »
Souvenirs…
Dans les années 2010, la santé de son mari s’est dégradée. Yvette se retirer pour prendre soin de lui.
Après, c’est elle qui avait du mal à marcher. Elle écoute les concerts dedepuis sa maison : rue Clémenceau, elle n’est qu’à quelques dizaines de mètres de la scène.
« Elle nous a demandé de la reprendre il y a deux ou trois ans, se souvient Véronique. Nous sommes allés avec elle à deux ou trois concerts. » Yvette sourit.
Je n’aurais jamais pensé, en lançant cette idée, que le festival aurait une telle longévité !
…Et une médaille
Il reste quelques pages blanches à la fin de sa Bible. De quoi écrire encore les émotions ressenties lorsqu’enfin, à 90 ans, elle reçut la médaille la jeunesse, le sport et l’engagement communautaire, la récompensant pour son dévouement.
Merci Yvette, pour ces chaudes soirées d’été, au rythme du jazz et de la brise dans les pins de l’Amirauté.
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