Julien LeBlanc est de plus en plus présent en France. Après une série de concerts, notamment avec l’opéra Albertine en cinq étapes de Michel Tremblay et Catherine Major, le pianiste de Cocagne s’envolera encore cet hiver pour l’Europe pour offrir des récitals à Toulouse, Thiers et Paris.
Celui qui a annoncé son départ de la codirection artistique de l’Été musical de Barachois pour se consacrer davantage à sa carrière de pianiste et de pédagogue traverse une période particulièrement chargée. Cela faisait bien longtemps que le pianiste acadien ne s’était pas produit en France. C’était à l’âge de 18 ans dans le cadre d’un voyage étudiant. Il rêvait d’y retourner depuis quelques -. Grâce à des collaborations artistiques, le pianiste a proposé cet automne une première série de concerts en France, dans le cadre des Jeux Paralympiques et à la Maison du Japon à Paris. Il a toujours aimé ce pays.
«[…] Musique française, j’ai toujours eu une grande affinité avec ce répertoire. Alors partir et jouer de la musique française en France, pour moi, c’est en quelque sorte un exploit. C’est toujours ce qui est passionnant dans la carrière d’un musicien, ce sont les voyages, les rencontres avec d’autres cultures, avec les gens des différents endroits où nous nous produisons.
Il a également donné un récital avec la mezzo-soprano Hélène Picard au Musée Mozart de Vienne, une expérience qu’il qualifie d’émouvante.
« C’est le musée situé dans un appartement où Mozart a passé plusieurs années de sa vie. Donc c’était quand même assez émouvant de se retrouver là et de penser que Mozart marchait sur ce trottoir, il prenait les escaliers que nous prenions. Il y avait quelque chose de vraiment magique là-dedans.
Aux Jeux paralympiques, ils ont offert quatre représentations de l’opéra Albertine en cinq étapesdont il est le directeur musical. La soprano acadienne Chantal Dionne fait également partie de la distribution, incarnant Albertine à 50 ans.
« C’était vraiment excitant d’être là à cette occasion, puis de se faire connaître avec ce travail qui est magnifique, à l’étranger, et puis l’accueil a été vraiment très chaleureux. C’est un travail qui touche toujours les gens, quelle que soit leur culture. C’est une histoire finalement assez universelle.
Il se chante en joual tout comme l’œuvre de Michel Tremblay. Selon le pianiste, même si le public français ne comprend pas toutes les petites nuances de la langue ou ne réagit pas forcément aux mêmes endroits, il arrive à bien suivre le fil de l’histoire, constate le pianiste.
« Il y a certaines répliques de la pièce qui font beaucoup rire le public canadien. Et puis là, on n’a pas forcément eu les mêmes réactions parce que les gens ne comprenaient pas vraiment, mais il y avait quand même plein de choses qui les interpellaient.»
Une nouvelle tournée
En février, le pianiste acadien s’envole de nouveau pour la France. En plus d’un récital solo à la Maison des étudiants canadiens à Paris, il partagera la scène avec la célèbre contralto Rose Naggar-Tremblay à l’Opéra du Capitole de Toulouse. Polyvalente et originale, la chanteuse à la voix riche s’impose parmi les étoiles montantes de la scène lyrique. Lauréat de plusieurs prix prestigieux dont le concours de l’Orchestre Symphonique de Montréal, l’auteur-compositeur-interprète commence à connaître une carrière majeure sur la scène internationale, relate Julien LeBlanc.
« Elle a été invitée à chanter dans Jules César à l’Opéra de Toulouse. Et puis, ils font aussi une série de récitals. Alors, ils lui ont demandé de présenter un concert et je vais l’y accompagner dans ce récital.
Le pianiste donne également quelques récitals solo qui mettront en valeur divers compositeurs, dont Scarlatti, Schumann, les compositeurs Jeanne Landry et Mel Bonis, ainsi que Debussy et Chopin. L’artiste confie être tombé amoureux du magnifique piano Steinway de la Canadian Student House.
« Je leur ai proposé un récital et ils ont accepté. Je suis vraiment excité à ce sujet, j’ai vraiment hâte de voir ce concert. L’idée est de parcourir un peu les différents univers musicaux qui m’intéressent et ensuite montrer un peu ce que je suis capable de faire avec ça.
Il se produira également avec le violoniste français Julien Oberson à Thiers, dans le centre de la France. Le pianiste ajoute que le public français est toujours curieux de voir des musiciens venus du Canada.
« Je pense que ça les fait toujours plaisir d’entendre des artistes qui viennent du Canada, puis d’entendre ce qu’on fait ici. Par exemple, avec Albertine, c’était vraiment superbement bien accueilli. Les gens ont adoré la mise en scène du spectacle et la musique de Catherine Major.
Julien LeBlanc sera en France du 20 février jusqu’à début mars. En plus de sa carrière de pianiste, il est professeur de diction lyrique française et chef de chant à l’Université McGill.