le géant Léa Nature répond à la crise, avec 100 produits à moins de 2 euros

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Jardin Bio, So Bio, Floressance, Biovie… ces normes bio, portées par le géant français Léa Nature, perdent désormais du terrain dans la grande distribution. Il faut dire que depuis deux ans, les produits labellisés AB se font rares dans les caddies : sur la seule année 2023, les ventes de ces articles dans les grandes surfaces alimentaires ont chuté de 3,1 %. La raison ? Des tensions sur le pouvoir d’achat, qui poussent les consommateurs à se tourner vers des alternatives moins coûteuses. Et donc de se détourner du bio, dont les prix sont environ 30 % plus élevés que ceux des produits agroalimentaires conventionnels. Il convient toutefois de noter que les produits alimentaires biologiques ont moins souffert de l’inflation que leurs homologues standards. En moyenne, les hausses de prix des produits bio étaient d’environ 11 % au plus fort de la crise, alors qu’elles dépassaient les 20 % sur les autres produits alimentaires. En effet, certains approvisionnements en matières premières pour la filière bio sont français, et donc moins soumis à la volatilité des prix mondiaux.

Pour relancer les achats face à cette désaffection pour les produits bio, le groupe familial Léa Nature, leader sur le segment, a décidé de riposter et de s’attaquer aux prix de ses produits. Charles Kloboukoff, le fondateur, souligne son objectif : «Nous voulons conquérir de nouveaux consommateurs en brisant la barrière des prix». L’offensive ? Une centaine de produits à moins de deux eurosidentifiable par un macaron « smart bio ». Par ailleurs, les produits d’hygiène, comme les shampoings de la marque Douce Nature, ont vu leurs prix baisser de 15 %, pour ne plus dépasser 10 euros le litre.

Des résultats en chute libre

Il est vrai que depuis deux ans, les résultats de Léa Nature pâtissent : le chiffre d’affaires a baissé de 2% à 488 millions d’euros en 2023tandis que le résultat opérationnel a chuté de 40 % entre 2019 et 2023. Quant au bénéfice net, il a chuté de 35 % sur la même période. En refusant de répercuter la pleine inflation sur ses prix, l’entreprise a vu ses marges s’éroder de 4,5 points depuis 2020. Une pente difficile à gravir. “Le coût de certaines matières premières, comme le chocolat ou le sucre, ne diminue toujours pas en raison des mauvaises conditions climatiques. Nous avons du mal à restaurer notre marge», confirme le président.

En revanche, la solidité financière du groupe, qui générait une croissance à deux chiffres avant la crise, lui permet de rester rentable et rentablenous assure le gérant. Confiant, il table sur un chiffre d’affaires de 502 millions d’euros pour 2024, en hausse de près de 3%, et vise une croissance de 5 à 6% d’ici 2025. Il ajoute cependant que de nouvelles hausses à deux chiffres ne sont pas pour demain…