A la tombée de la nuit sur Boutcha (Ukraine), les drones russes se réveillent et attaquent. Au même moment, les « Sorcières » sont debout. Cette unité de défense aérienne volontaire, composée presque exclusivement de femmes, protège le ciel ukrainien alors que de plus en plus d’hommes sont envoyés au front.
Le choix de combiner leur métier de jour avec ce volontariat de nuit n’est pas sans raison. A travers cette mission, beaucoup disent vaincre l’impuissance qu’ils ont ressentie lors du massacre de Boutcha, entre fin février et mars 2022. Un reportage de la BBC les met en avant.
Alors qu’une alerte aérienne se déclenche en pleine nuit au-dessus de la ville, Valentyna – surnommée « Valkyrie » – embarque dans une camionnette, dans l’obscurité, au milieu d’un champ. Son escouade, composée de quatre membres, descend du véhicule et rassemble les armes.
Le meilleur équipement ukrainien est en première ligne, avec les hommes. Alors que le pays demande constamment plus d’armes à ses alliés, des mitrailleuses de l’ère soviétique sont sorties pour les femmes. Serhiy, le seul homme de l’équipe, doit verser de l’eau à la main sur les armes pour les refroidir. Mais ils sont impeccablement entretenus, et les « Sorcières de Boutcha », comme elles se surnomment, affirment avoir abattu trois drones avec eux depuis l’été.
Le champ est silencieux, le moindre tir réfléchi. Il faut d’abord écouter, comme l’explique Valentyna : « C’est un métier stressant, car il faut rester attentif au moindre bruit. » Son amie Inna – surnommée « Cherry » –, la cinquantaine, participe à l’un de ses premiers déploiements : « C’est effrayant, mais l’accouchement aussi, et je l’ai fait trois fois », plaisante-t-elle. .
« Au début, ça ressemblait à une blague »
Avant que l’Ukraine ne revoie sa loi de mobilisation, près de 200 hommes opéraient dans les unités de défense…
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