Le président de la République Emmanuel Macron se rend ce lundi 20 janvier 2025 à Cesson-Sévigné, près de Rennes (Ille-et-Vilaine), où il doit présenter les vœux traditionnels aux armées depuis au sein du commandement numérique d’appui terrestre et du cyber (CATNC). Que représente ce département breton dans la géographie militaire de la France ? Quels sont les principaux projets en Ille-et-Vilaine ?
On fait le point avec le lieutenant-général Patrik Steiger, officier général de la zone de défense et de sécurité Ouest depuis septembre 2024.
Patrik Steiger, l’Ille-et-Vilaine est-elle un territoire important dans la géographie militaire de la France ?
C’est l’un des principaux départements de la zone de défense et de sécurité Ouest, elle-même la plus grande zone de France entière. Pas moins de 7 000 militaires et civils de la défense vivent dans le département. En comptant les familles, c’est une communauté de 15 000 personnes dans un quartier très populaire.
C’est à Rennes que se trouvent l’état-major de zone de défense et les chefs des principales directions de zone du ministère. Notre mission est ici de créer les conditions les plus favorables à la préparation, au déploiement et à la réussite des unités sur zone, là où elles sont engagées, et d’assurer le soutien apporté aux familles. Les soldats de la zone ouest sont engagés à Mayotte, au Liban, en Europe de l’Est et sur les mers du monde.
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Les armées d’Ille-et-Vilaine sont les formations opérationnelles de la communauté cyber (notamment à Saint-Jacques-de-la-Lande et Cesson-Sévigné). Ce sont également deux régiments de l’Armée (2e régiment d’équipement à Bruz et 11e régiment d’artillerie de marine à Saint-Aubin-du-Cormier) ainsi que des organismes de soutien et de services : infrastructures, santé, énergie, administration, information et recrutement des jeunes.
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Lieutenant-général Patrik Steiger, officier général de la zone de défense et de sécurité occidentale. Ouest de la France
Quels sont les principaux projets des armées en 2025 dans le bassin rennais ?
L’année 2025 est la deuxième année de la transformation du ministère et des armées telle que décrite dans la loi de programmation militaire (2024-2030). En Bretagne et à Rennes notamment, les projets sont nombreux.
Certains verront leur concrétisation dans les semaines et mois à venir : le lancement de la Commission Numérique de Défense et l’installation du Commandement de Cyberdéfense (Comcyber) en périphérie rennaise, la refonte des Journées de Défense de la Citoyenneté (JDC) avec un programme modernisé, adapté aux défis d’aujourd’hui.
-Le déploiement de nouvelles unités conduit à l’émergence de nouveaux bâtiments modernes et innovants : bâtiments dédiés au commandement, bâtiments dédiés à la préparation opérationnelle, bâtiments techniques. Mais aussi des bâtiments d’hébergement, des bâtiments de restauration, principalement à Saint-Jacques de la Lande. Le ministère investit à Rennes et sa région pour accompagner sa transformation.
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5 000 réservistes en Bretagne en 2030
Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, souhaite doubler le nombre de réservistes d’ici 2035. Quelle sera la part de l’Ille-et-Vilaine et de la zone ouest dans cet effort ?
Il rappelait l’année dernière que l’engagement des réservistes est un levier essentiel pour renforcer nos armées et leur donner les moyens de protéger les Français contre toutes les menaces.
La Bretagne, terre de soldats, de marins, d’aviateurs, d’ingénieurs, compte 3 500 réservistes de l’armée et leur nombre ne cesse d’augmenter. L’objectif intermédiaire pour la Bretagne à l’horizon 2030 est de l’ordre de 5 000 réservistes, dans le cadre du doublement de la réserve d’ici 2035.
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L’engagement dans les réserves a été facilité, avec le relèvement de la limite d’âge, la simplification des examens médicaux, l’ouverture de nouvelles unités dédiées à l’insertion et à l’emploi des réservistes opérationnels.
Le soutien des employeurs est essentiel ; ils peuvent contribuer à cet effort collectif en signant le manifeste ProMilès ou en signant un accord avec la Garde nationale. Au-delà de cet investissement des entreprises au profit de la réserve opérationnelle, ces partenariats leur permettent de mieux connaître les armées et favorisent les échanges avec les unités militaires de leur environnement.
Armées et entreprises s’inscrivent ainsi dans une volonté commune de développer des actions d’acculturation mutuelle et d’accroître les échanges au service de la défense nationale.