Visiblement, l’automobiliste a voulu cacher l’existence de cet argent et son origine. Il lui était difficile de répondre « non » à la police. Car ce mensonge l’a conduit tout droit, avec son passager, au tribunal correctionnel de Neufchâteau. En effet, comme il transportait plus de 10 000 € en espèces, il aurait dû le signaler à la police lorsqu’elle lui a posé la question. Quelle que soit la provenance de l’argent, il a commis une infraction. Il n’est pas nécessaire de démontrer l’origine légale ou illégale des billets. Un cas assez rare, car généralement, les officiers de police judiciaire oublient de poser cette question, finalement pas si anodine, lors de leur contrôle.
L’automobiliste a expliqué à la police qu’il comptait acheter une voiture à Calais et l’envoyer en Irak, mais que le vendeur ne s’est jamais présenté. Au tribunal, sa version diffère. Le vendeur s’est bien présenté, mais le véhicule n’a pas répondu à ses attentes. Une version qui ne correspond pas aux constatations de la police. Les caméras ANPR (qui enregistrent les plaques d’immatriculation) relèvent six trajets entre le poste frontière d’Aubange et celui d’Hensies près de Mons, rien qu’en septembre et octobre 2023.
Les prévenus n’ayant pas de casier judiciaire, le substitut Pierre d’Huart demande un simple sursis de peine, et la confiscation de l’argent.
L’automobiliste qui se défend sans avocat demande que seule la somme supérieure à 10 000 € soit confisquée.
Jugement le 19 février.