Le président français Emmanuel Macron, de retour d’un voyage de trois jours, et son Premier ministre François Bayrou se sont rencontrés à deux reprises dimanche et devraient se revoir en vue de nommer rapidement un gouvernement.
M. Bayrou, nommé le 13 décembre, est faire les derniers ajustements
a précisé son entourage, alors que M. Macron revenait dimanche matin d’une tournée qui l’a conduit à Bruxelles, dans l’archipel français de Mayotte dévasté par le cyclone Chido ainsi qu’en Afrique de l’Est.
Ça avance […]la structuration des grands centres ministériels est figée
a assuré samedi soir Marc Fesneau, le président des députés du parti de M. Bayrou, le MoDem. Il a confirmé que la liste complète du gouvernement devrait être présentée en une seule fois
et avant Noël
.
François Bayrou (à droite) est un proche allié du président français Emmanuel Macron. (Photo d’archives)
Photo : Reuters
François Bayrou, 73 ans, a été nommé par Emmanuel Macron après de longues consultations pour trouver un successeur au conservateur Michel Barnier, dont le gouvernement minoritaire a été renversé le 4 décembre par des députés de gauche et d’extrême droite après seulement trois mois de mandat.
M. Bayrou est le sixième chef de gouvernement depuis la première élection d’Emmanuel Macron, en 2017, et le quatrième en 2024, une instabilité que la France n’avait pas connue depuis des décennies.
Une annonce dimanche ?
Le nouveau Premier ministre centriste doit naviguer dans la scène politique fragmentée résultant des élections législatives anticipées organisées après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par M. Macron en juin. L’hémicycle est divisé en trois blocs (alliance de gauche ; macronistes et centristes ; extrême droite) ; aucun n’a la majorité absolue.
De nombreux signaux convergent vers une nomination gouvernementale dimanche soir. Il est en effet peu probable qu’un exécutif soit annoncé lundi en raison du jour de deuil national décrété par le chef de l’Etat de l’île de Mayotte.
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Face à l’aide qui arrive au compte-goutte, les habitants de Mayotte, archipel français de l’océan Indien frappé par le cyclone Chido, s’impatientent. (Photo d’archives)
Photo : Getty Images / PATRICK MEINHARDT
Il y aurait encore mardi 24 décembre, juste avant que la France ne plonge dans les fêtes de fin d’année.
M. Bayrou souhaite constituer une équipe soudée et la plus ouverte possible. Il souhaite qu’il inclue des personnalités marquantes, de gauche comme de droite et du centre, afin de répondre aux urgences auxquelles est confronté le pays, notamment en matière budgétaire.
Travail à faire
La première semaine de M. Bayrou à Matignon a surtout été marquée par le barrage de critiques sur sa présence au conseil municipal de Pau, ville du sud-ouest dont il entend rester maire, pendant la crise à Mayotte.
Sa cote de popularité pour son entrée en fonction est historiquement basse, avec 66% des Français se disant insatisfaits, selon un baromètre publié dimanche.
Parmi les noms évoqués pour son gouvernement figurent ceux de l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne ou encore de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Parmi les sortants, Catherine Vautrin (Territoires), Rachida Dati (Culture) et Sébastien Lecornu (Armées) devraient rester, probablement dans les mêmes portefeuilles.
A gauche, l’ancien ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a annoncé qu’il prêt
rejoindre le gouvernement, vantant ses mérites relation de confiance
longtemps avec François Bayrou.
Cependant, presque rien ne filtre les autres personnalités, notamment de gauche.
Le Parti socialiste a formellement refusé de participer au gouvernement et son chef, Olivier Faure, a quitté Matignon déçu jeudi, affirmant qu’il consterné par la pauvreté de ce [a été] proposer
. Il n’a pas exclu de censurer le nouveau Premier ministre.
François Bayrou a accepté le principe d’ouvrir une réflexion pour revenir sur la réforme très contestée qui a relevé l’âge de la retraite à 64 ans. Mais sans suspension de cette réforme, les socialistes jugent ce geste insuffisant.
Samedi soir, le chef des députés du parti Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a confirmé à ses troupes qu’il s’orientait vers la participation de cette formation de droite au gouvernement, sans y participer lui-même. M. Bayrou a annoncé son intention de maintenir le très à droite ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.