L’Union européenne de radiodiffusion (UER) tire la sonnette d’alarme face au projet de privatisation et de réduction budgétaire de la société de radiodiffusion israélienne Kan 11. Dans une lettre adressée ce mercredi à la Knesset, le président de l’UER, Noel Korn, met en garde contre les graves conséquences de cette décision. une telle décision.
“Les radiodiffuseurs publics sont plus que de simples médias, ils sont des piliers de la démocratie, de la culture et de l’unité sociale”, souligne Korn dans sa missive. Il a averti que la privatisation de Kan 11 serait une mesure « presque sans précédent dans l’histoire des médias européens » et pourrait mettre en péril la réputation internationale d’Israël.
La question dépasse le cadre national. Membre de l’UER depuis 1957, l’audiovisuel public israélien participe à des événements majeurs comme l’Eurovision ou la retransmission de la Coupe du monde de football. Un changement de son statut pourrait conduire à sa suspension de ces événements internationaux.
Cet avertissement intervient alors que le ministre des Communications Shlomo Karai a dévoilé ce mercredi devant la commission de l’économie de la Knesset son plan de réforme drastique de l’audiovisuel public israélien.
Au cœur de cette réforme controversée se trouve l’élimination pure et simple des programmes d’information en hébreu financés par l’État, le ministre défendant une vision de libéralisation totale du secteur de l’information. Channel 11, pilier historique de l’audiovisuel public israélien, verra donc sa mission profondément redéfinie. Elle devra désormais se concentrer exclusivement sur les productions originales et la création israélienne.
Sur le plan budgétaire, la réforme prévoit une enveloppe annuelle de 500 millions de shekels, marquant une réduction significative des ressources allouées. Le projet comprend également une restructuration du paysage radiophonique, avec le maintien de seulement cinq stations publiques, tandis que les fréquences du réseau B seront proposées aux radios commerciales nationales.
Les opposants à cette réforme craignent qu’elle conduise à un appauvrissement du débat public et de la diversité des points de vue, tandis que ses défenseurs y voient une nécessaire modernisation du secteur audiovisuel. Le projet doit maintenant suivre son cours législatif, mais il marque déjà un tournant majeur dans l’histoire des médias israéliens.