Michel Barnier lors d’une cérémonie en hommage aux victimes de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre
Les oppositions de gauche et d’extrême droite ont réaffirmé mardi leur volonté de censurer le gouvernement de Michel Barnier, qui estime avoir fait le maximum pour satisfaire les forces politiques au Parlement.
Le Premier ministre français a tenu lundi son gouvernement pour responsable de l’adoption sans vote du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS).
Le renoncement de dernière minute au projet de déremboursement des médicaments en 2025, qui visait à convaincre le Rassemblement national (RN) de ne pas recourir à la censure, n’aura pas suffi. Le RN a également réclamé l’abandon de la désindexation des retraites à l’inflation à partir du 1er janvier, ce qu’il n’a pas obtenu.
Le Nouveau Front populaire (NFP) et le RN ont ensuite déposé des motions de censure contre le gouvernement de Michel Barnier, qui seront débattues mercredi à partir de 16 heures pour un vote vers 19 heures, a rapporté BFM TV.
“Nous sommes arrivés au bout du dialogue, nous avons fait le maximum pour que les forces politiques du Parlement puissent nous soutenir”, a déclaré mardi le ministre français de l’Economie, Antoine Armand, sur France 2, ajoutant que les députés avaient le choix. “ne pas plonger le pays dans l’incertitude”.
Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget et des Comptes publics, a également déclaré mardi sur RTL que l’exécutif avait toujours été ouvert à la négociation.
« Nous sommes ouverts au dialogue du début à la fin. Ce que j’observe, c’est que je vois clairement que maintenant nous ne sommes plus dans un dialogue de l’autre côté. Nous sommes dans des prétextes permanents », a-t-il déclaré.
Marine Le Pen, la chef de file des députés RN à l’Assemblée nationale, a affirmé une politique dangereuse, injuste et punitive qui, par ailleurs, aggrave les déficits déjà monstrueux de sept années de macronisme.»
Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, a de son côté réitéré l’intention de son parti de voter en faveur de la motion de censure contre Michel Barnier que les présidents des groupes parlementaires du Nouveau Front populaire ont annoncé avoir déposé lundi.
“Nous sommes sûrs (de voter la censure) car c’est notre devoir”, a-t-il déclaré sur Europe 1.
« Il n’y a pas de rupture avec le macronisme comme nous l’avons demandé », a-t-il ajouté.
Pour Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, une des composantes du Nouveau Front populaire (NFP), cette situation est la preuve de la dépendance du gouvernement Barnier à l’égard du parti d’extrême droite.
“Ils se remettent entre les mains de Marine Le Pen”, a-t-elle déclaré sur franceinfo. “Il sera blâmé et déshonoré.”
Les craintes d’une chute du gouvernement de Michel Barnier ont affecté cette semaine les marchés boursiers et obligataires en France, la deuxième économie de la zone euro, déjà sous pression en raison de son déficit.
L’écart entre les rendements français et allemands – une mesure de la prime exigée par les investisseurs pour détenir la dette française – évolue à 84,6 points de base, après avoir atteint 90 points de base lundi, son plus haut niveau depuis 2012.
Le rendement allemand à 10 ans, la référence de la zone euro, a augmenté de 3,3 points de base à 2,06%
Michel Barnier accordera une interview à TF1 et France 2 mardi soir au JT de 20 heures, ont annoncé les deux chaînes, alors que l’opposition de gauche et le Rassemblement national promettent de censurer son gouvernement.
(Écrit par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)