“Community”, comédie culte saturée de références pop, disparaît du catalogue Prime Video en moins d’une semaine. L’occasion de recommander dix autres séries « méta », qui mettent en avant leur propre histoire.
By Pierre Langlais
Publié le 24 novembre 2024 à 14h42
Mis à jour le 24 novembre 2024 à 15h28
UNvec ses épisodes qui rendent hommage aux grands genres cinématographiques et ses personnages qui brisent le « quatrième mur » pour s’adresser directement au public, Communauté (2009-2014) est l’une des œuvres les plus « méta » de l’histoire du petit écran américain – c’est-à-dire qu’elle raconte sa propre histoire et s’inscrit dans la culture pop. Il disparaîtra des plateformes françaises le 30 novembre. Un de ses méta descendants, Quartier chinois, intérieurvient d’arriver sur Disney+. Le héros de cette comédie policière tente de dépasser les stéréotypes qui collent à la peau des Asiatiques à Hollywood. L’opportunité pour télérama de recommander dix séries qui savent qu’elles sont là, et qui s’amusent avec.
Seinfeld (1989-1998)
La sitcom culte créée par Jerry Seinfeld et Larry David – également créateur de Larry et son nombril – n’est pas vraiment l’histoire de Seinfeld mais celle de son double. C’est une autofiction qui joue avec les limites entre fiction et réalité. Série « pour rien », Seinfeld multiplie les clins d’œil non seulement à la carrière de son créateur, mais aussi à la pop culture américaine en général. L’un de ses épisodes les plus célèbres, Le Show (saison 4, épisode 3) met en scène les héros de Seinfeld qui a inventé une série similaire à Seinfeld. Nous n’obtenons pas plus de méta.
r 9 saisons, disponibles sur Netflix
Les gars de la famille (depuis 1999)
Nous aurions pu choisir ici Les Simpson, Papa américain, Parc du Sud, Cavalier Bojack ou même Rick et Morty. Les séries d’animation « adultes » américaines jouent presque toutes avec les codes narratifs du genre – quitte à se référencer et à se parodier… Elle fait aussi partie de ces champions de l’inventivité, capables de tout puisqu’ils ne sont jamais limités en termes de mise en œuvre. scène, que les stars viennent le plus souvent s’auto-parodier, prêtant leur voix à leurs doubles animés.
q 22 saisons, disponibles sur Disney+
Gommages (2001-2010)
La comédie médicale la plus culte des années 2000, volontairement absurde, contient une dose de parodie dans son ADN. Mais son côté méta se glisse surtout dans ses séquences oniriques au cœur d’autres programmes télévisés, et dans les références pop saupoudrées par ses jeunes stagiaires. Son épisode Ma vie devant les caméras est une totale mise en abyme de la vie de JD (Zach Braff) comme s’il était un héros de sitcom – ce qu’il est pour nous…
q 9 saisons, disponibles sur Disney+
Surnaturel (2005-2020)
Sur le papier, cette série fantastique sur deux frères qui voyagent à travers l’Amérique pour tuer des démons ne pourrait pas être plus sérieuse. Elle soigne pourtant son second degré et ponctue ses saisons de furieusement méta-épisodes, où les frères Winchester, ses héros, sont confrontés à leurs propres exploits. Nous pensons notamment à Les incroyables aventures de Sam et Dean (saison 5, épisode 9), qui se déroule lors d’une convention organisée par leurs fans…
q 15 saisons, disponibles sur Max
Enquêteur malgré lui (2006-2014)
Une comédie policière dont le héros est un détective doté de faux dons psychiques ne peut pas être prise entièrement au sérieux. Shawn et son meilleur ami Burton « jouent » aux enquêteurs en fonction des émissions qu’ils regardent, comme Columbo et Les Experts Les répliques de la série regorgent de citations pop, télé et cinéma. Cerise sur le gâteau, certains acteurs des œuvres référencées apparaissent dans la série.
q 8 saisons, disponibles sur Netflix
Épisodes (2011-2017)
Les anciens acteurs de Amis resteront à jamais Ross, Rachel, Monica et les autres. Alors ils jouent avec leur image. Lisa Kudrow a joué pour la première fois dans Le retour une actrice sur le retour. Matthew Perry s’est aventuré dans les coulisses de la télévision grâce à Atelier 60 par Aaron Sorkin. Mais c’est Matt LeBlanc qui a poussé le principe le plus loin en jouant… Matt LeBlanc, ancien de Amis avec un ego gonflé, dans cette comédie sur le tournage d’une sitcom.
q 5 saisons, disponible en DVD uniquement (et uniquement les saisons 1 et 2)
Kevin peut se foutre de lui-même (2021-2022)
Cette étrange comédie dépeint le quotidien d’Allison, un personnage aux allures de sitcom. Marié, deux enfantsépouse d’un gars insupportable. Décors fixes, blagues boiteuses, rires du public, tout semble classique… sauf qu’Allison quitte régulièrement l’histoire comique pour s’aventurer dans le monde « normal », où elle médite sur le sens de sa vie. L’idée initiale de Kevin peut se faire foutre vaut à lui seul le détour : écouter les émotions d’un personnage plongé dans deux genres télévisuels opposés, sitcom hystérique d’un côté, drame existentiel de l’autre.
q 2 saisons, disponible sur Prime Video
WandaVision (2021)
Objets pop, les super-héros ont du mal à rester figés au pied de la lettre – dernier blockbuster du genre, Deadpool et Wolverineest excessivement méta. Sans doute la meilleure série Marvel, WandaVision consacre la moitié de son récit à rendre hommage à l’histoire de la sitcom outre-Atlantique. Son voisin de quai, la maladresse Elle-Hulka clairement conscience d’être prisonnier d’une série et, dans son ultime épisode, finit par quitter l’interface Disney+…
r Mini-série, disponible sur Disney+
Irma Vep (2022)
La France, mal à l’aise avec l’histoire de ses séries, n’est pas très généreuse en méta-œuvres. Cherif (2013-2019) s’est amusé de la culture sérielle très américaine des années 1980, notamment Starsky et Hutch. Irma Vep va bien plus loin, puisque cette version série du film éponyme d’Olivier Assayas, lui-même hommage à Vampires (1915), « feuilleton » de Louis Feuillade, se déroule sur le tournage d’une adaptation de Vampires. Une mise en abyme vertigineuse, une sorte de faux making of plein d’autodérision.
r Mini-série, disponible sur Max
Trop de cuisiniers (2014)
Vous souvenez-vous de cet OVNI, fausse bande-annonce de plus de dix minutes, dérailleurs complètement les codes des séries américaines ? Immense « buzz » de l’automne 2014, ce court-métrage commence comme un hommage aux sitcoms des années 1980, puis aux thrillers, animations, feuilletons, science-fiction de la même époque… avant de se transformer en un massacre horrifique. Une folie qui en dit long sur le goût pour la méta de la télé américaine.
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