La saison 3 de « Les Traîtres » se poursuit sur M6 avec de nouveaux épisodes diffusés ce vendredi à partir de 21h10. Cette édition confirme que les candidats français ont tendance à se poser des questions éthiques. L’influenceuse Sally, désignée pour le rôle de « traître » s’est embrouillée sur le tournage, comme Charlotte de Turckheim l’an dernier. Dans la saison 1, les traîtres gagnants, Clémence Castel et David Douillet avaient décidé de partager leur argent de prix, destiné aux associations, avec Elsa Esnoult, la finaliste qui était le dindon de leur farce. En 2023, la gagnante Juju Fitcats avait partagé ses gains avec Charlotte de Turckheim et Norbert Tarayre, ses acolytes traîtres. La morale était sauvée, en quelque sorte.
Et c’est là une spécificité française par rapport à d’autres adaptations de ce concept néerlandais – « De Verraders » – qui ont fleuri à l’étranger. 20 minutes a pu voir. Comment trahir en dehors de nos frontières ? Réponse avec ce petit tour du monde télévisé…
Les Américains n’ont pas peur d’en faire toute une histoire…
La version américaine de « The Traitors » est un succès public et critique. Aux derniers Emmy Awards, l’émission a remporté trois trophées : meilleur animateur de télé-réalité pour l’acteur Alan Cumming, meilleur casting et meilleur jeu télévisé de télé-réalité. Alors que la première saison mettait en compétition des candidats anonymes avec des personnalités comme le nageur Ryan Lochte ou de vraies figures de la télé-réalité comme Survivor – le « Koh-Lanta » américain –, « The Bachelorette », « Below Deck » ou encore les « Housewives of Beverly Hills », la deuxième saison a supposé un casting presque 100 % télé-réalité. Certains candidats sont arrivés sur le plateau avec une réputation ternie ou du ressentiment envers les autres participants. Résultat : personne n’hésite à en faire tout un plat, à surréagir et à laisser parler sa langue de vipère dans les séquences confessionnelles.
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La série est tournée en Écosse, dans le même décor que la version britannique. Alan Cumming contrebalance le côté extravagant américain par son humour tellement britannique et sa collection de kilts.
Au Royaume-Uni, d’excellents castings de personnes anonymes
Outre-Manche, les enjeux sont identiques à ceux de la version américaine. Mais à part cela et le manoir des Highlands où se déroule le jeu, les similitudes s’arrêtent là. Les castings des deux saisons ont été entièrement constitués d’anonymes. Et c’est un gros avantage car chaque candidat est une page blanche pour les autres, on ne peut pas les juger sur leur notoriété ou le tempérament qu’ils auraient pu révéler dans d’autres émissions. Ils sont aussi moins soucieux de leur image de marque. La bonne idée est aussi d’avoir casté, dans la saison 2, deux candidats dont le public ne saura l’existence qu’après plusieurs épisodes – rebondissement ! – qu’ils sont liés.
Les deux saisons se savourent comme une sorte d’expérience sociale dans laquelle les apparences suffisent à tirer des conclusions parfois hâtives. Un rappel qu’il ne faut pas juger un livre à sa couverture, mais que beaucoup dans le jeu ont oublié. Une mécanique qui a largement profité à Harry, 22 ans, ingénieur dans l’armée dont la beauté et la jeunesse n’inspiraient que peu de suspicion aux autres candidats. Résultat, le « traître » aux airs de gendre idéal a fini par remporter la palme. Son parcours, au cours duquel il a fait preuve d’un solide sens de la stratégie, était particulièrement agréable à suivre.
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L’animatrice Claudia Winkleman est un autre point fort de cette version. Avec sa frange brune massive et son maquillage charbonneux qui lui donne des airs de bonne fille d’Alice Cooper, elle impose un style improbable – sa garde-robe se limite au kaki, au blanc, au noir, au gris et au bleu marine – largement commenté par ses collègues fans de mode. Lors de la présentation, elle joue le rôle de bonne amie et ne peut réprimer son enthousiasme lors de certaines épreuves lorsque les candidats récupèrent les lingots d’or.
Au Québec, certains traîtres sont prêts à tout…
La première saison de Canada français a été diffusée plus tôt cette année et fait déjà partie de nos préférées. L’actrice Karine Vanasse (également aux commandes de la version canadienne anglaise) fait merveille en tant qu’animatrice, alternant entre douceur souriante et froideur espiègle. Chacune de ses apparitions est un moment mode, notamment lors des séquences de bannissement, où elle arrive avec des tenues aussi sexy qu’élégantes – un show dans le show.
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Au niveau du jeu, tout est permis et c’est assez intense. Mention spéciale à l’ancien agent de renseignement qui est prêt à tout pour remplir son rôle de traître, y compris à s’inventer une fille handicapée – qu’il aimerait emmener en voyage s’il gagnait le jackpot – pour paraître inoffensive. Autre candidate qui sort du lot, la redoutable Meriem, au tempérament de feu qui, dès l’épisode 1, s’aliène bon nombre des autres joueurs mais parvient tout de même à faire un beau parcours. C’est le mouton noir que peu de gens veulent écouter mais qui est étonnamment perspicace. Autre différence avec les versions française et belge francophone : les « fidèles » sont appelés les « fidèles ».
