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Malgré l’incendie de ses bus, Belfort persévère dans l’hydrogène

La station de ravitaillement des bus à hydrogène de Belfort a été inaugurée au printemps dernier. La région entend poursuivre le développement du transport à hydrogène avec la commande d’au moins vingt véhicules supplémentaires (Photo symbolique).

ATS

L’année a mal commencé pour le réseau de bus du Grand Belfort, qui a vu ses sept bus à hydrogène innovants détruits par un incendie. Ce coup dur ne remet cependant pas en cause la stratégie de diversification du territoire, même si le secteur est en plein doute.

« L’incendie n’est pas lié à l’hydrogène ou à son utilisation », souligne le Syndicat commun des transports publics (SMTC) du Territoire de Belfort, qui gère le réseau de bus départementaux. La catastrophe du 2 janvier était « probablement » d’origine électrique, poursuit Bruno Jamet, directeur innovation et projet du pôle de compétitivité Pôle Véhicule du Futur, situé à Étupes (Doubs), non loin de Belfort, et organisateur du forum international des affaires Hydrogène. . pour le climat.

Après s’être déclaré dans un bus, le feu s’est propagé aux six autres bus garés à proximité. Cet investissement s’est élevé à 4,8 millions d’euros, les bus à hydrogène étant plus de deux fois plus chers que les bus diesel.

Les systèmes de sécurité contre les explosions ont parfaitement fonctionné, notamment le système de vidange du réservoir d’hydrogène, qui se déclenche à une certaine température et pression. « Il n’y avait plus de risque lié à l’hydrogène car le réservoir était vide », explique Bruno Jamet.

Poursuite de la stratégie hydrogène

Aucune pollution de l’air ou de l’eau n’a été constatée, indique également Damien Meslot, président (LR) de l’agglomération du Grand Belfort.

«Cet incident permet à Belfort d’acquérir une expérience opérationnelle et de se positionner encore davantage comme un écosystème hydrogène de référence», estime Mikaa Blugeon-Mered, spécialiste de géopolitique de l’hydrogène et enseignant.

La division Véhicule du Futur souhaite créer un groupe de travail réunissant différents experts pour « capitaliser sur cette expérience ». « C’est regrettable, mais cela ne remet pas du tout en cause la stratégie hydrogène », insiste Damien Meslot.

Inaugurée au printemps dernier, la station-service “n’est pas concernée”, note Marie-Guite Dufay, présidente socialiste du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, labellisée territoire hydrogène depuis 2016.

« Le projet de mobilité d’Optymo reste inchangé », confirme également Franck Mesclier, directeur de SMTC. La moitié de la flotte de bus Optymo fonctionnera à l’hydrogène, normalement d’ici 2026.

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D’autres bus déjà commandés

En effet, l’hydrogène qui est utilisé dans ces bus pour alimenter une pile à combustible afin de produire de l’électricité, répond encore à ses besoins, notamment celui d’autonomie puisque sur certaines lignes du réseau les véhicules parcourent jusqu’à 400 kilomètres, une distance trop longue pour 100 % de bus électriques à batterie, par exemple.

En octobre, le réseau recevra huit bus articulés à hydrogène, de la marque Solaris. Avant l’été, une commande de douze bus à hydrogène « classiques » doit être confirmée, qui pourrait être augmentée pour remplacer les bus incendiés.

Toutefois, si l’accident ne remet pas en cause la stratégie locale, les tâtonnements du secteur inquiètent, à l’image du fabricant d’électrolyseurs McPhy, dont la « gigafactory » est installée à Foussemagne, juste à côté de Belfort, et qui a drastiquement revu son budget 2024. chiffre d’affaires à la baisse.

Accompagner le secteur au démarrage

« Nous attendons la stratégie hydrogène de l’État », affirme Marie-Guite Dufay. « Cette illisibilité n’est pas favorable aux investissements », regrette-t-elle. “Nous sommes dans une phase où le soutien du public est important.”

Selon elle, « heureusement » il existe des collectivités comme la région Bourgogne-Franche-Comté ou le Grand Belfort, « pionnières ». “Si on laisse passer le train sous prétexte qu’il n’est pas encore mature, on va se faire envahir par la technologie chinoise”, prévient-elle.

“La bataille pour la décarbonation de l’industrie et de la mobilité nécessite de la cohérence et de ne pas tout abandonner à la première difficulté”, convient l’expert Mikaa Blugeon-Mered.

“Nous avons beaucoup fait sur l’offre, mais nous devons agir sur la demande”, estime Christophe Grudler, député européen Renew, originaire de Belfort et coordinateur de la commission de l’industrie et de l’énergie. « Le problème est de faire décoller le marché », ajoute-t-il.

M. Grudler rappelle l’objectif 2050 : 500 milliards d’euros d’investissements publics et privés et un million de nouveaux emplois dans le secteur. Nous attendons « dans les prochaines semaines » un document de la Commission européenne qui soutiendra ces investissements. « Le marché de l’hydrogène n’est pas en cause. Nous en avons absolument besoin pour l’industrie et la mobilité lourde.

Belfort en est toujours convaincu.

 
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