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« Ce serait un bel événement de disputer un match de Super League à Paris »

l’essentiel
Super Ligue. Bernard Guasch (65 ans), le président des Dragons, s’exprime alors que ses joueurs entament leur quatrième semaine de préparation. A 74 jours de l’ouverture de la saison de Super League, l’entraîneur travaille en coulisses avec ses équipes pour préparer la saison prochaine, mais aussi 2026 où les Dracs envisagent de jouer à Paris.

Bernard Guasch, comment résumez-vous les trois premières semaines de formation ?

Je vais vous répondre très franchement. Je ne suis allé qu’à un seul entraînement, à Cabestany, où j’ai passé une demi-heure. Parce que je sais que ça va très bien depuis un mois. Je vois quelques joueurs de - en - et Neil McIlroy (directeur sportif) me rapporte ce qui se passe. Je sais donc que ça se passe très bien et que l’arrivée du préparateur physique des Sydney Roosters (Ryan Whitley) est une chance pour nous.

Le mesurez-vous déjà ?

Évidemment. D’après ce que j’ai compris et ce que j’ai entendu au cours du mois dernier, cela faisait très, très longtemps que nous n’avions pas vécu une telle préparation. Je n’ai donc pas besoin de perdre du - à assister à un entraînement. J’ai autre chose à faire, qui est bien plus important et surtout essentiel pour l’avenir du club.

Parlez-vous de renouvellements de partenaires ?

Aujourd’hui, compte tenu de la très mauvaise fin de saison que nous avons vécue, le travail consiste à rencontrer d’anciens et de nouveaux partenaires pour les réconforter et leur expliquer que des saisons comme l’année dernière peuvent se produire. Cela arrive à tous les grands clubs. Et puis il faut trouver de nouveaux partenaires, car nous en avons besoin chaque année. C’est donc là que se situe aujourd’hui ma place, accompagner Christophe Levy et toute son équipe commerciale pour réaliser de belles performances sportives et économiques.

Avez-vous signé de nouveaux partenariats pour 2025 ?

Nous trouvons chaque année de nouveaux partenaires. Mais, cette année, avec l’arrivée de Sébastien Munoz (Directeur Général depuis le 1er septembre), avec qui je suis en contact au quotidien, et grâce aux relations ou contacts qu’il pourra avoir, c’est peut-être une nouvelle vague de partenaires qui arrivera . Il nous reste deux mois et demi de travail pour terminer et consolider le budget.

Un budget de partenaires privés qui s’élève toujours à 4 millions ?

Non, c’est 5 millions, comme l’année dernière. Cette saison, pourquoi ne pas atteindre les 6 millions dans le département, ce qui serait un immense exploit réalisé par nos équipes. Je vous rappelle qu’on est toujours derrière l’USAP, puisqu’ils démarrent leur saison en juillet ou en août. C’est très compliqué et il faut redoubler de vigilance avec les anciens partenaires tout en en cherchant de nouveaux.

Les résultats sportifs ont donc un impact direct sur les finances et vos partenaires ?

Déjà, il manque 500 000 euros si on ne va pas au bout comme en 2021 et 2023. Mais je suis confiant, je pense que la saison dernière est oubliée chez les partenaires. Ils savent que les années se suivent et ne se ressemblent pas. Mais je pense que le nom et la marque Dragons Catalans sont bien implantés. Elle s’ancre de plus en plus dans le microcosme et dans le territoire catalan. C’est en tout cas ce qui ressort du terrain. Tout le monde est conscient de l’effort que nous avons fait en matière de recrutement. Les abonnés, les partenaires et les dirigeants sont vraiment enthousiastes, et ça fait du bien de l’entendre et de le voir. Ces gens veulent que nous gagnions. Je suis très surpris et très attaché à ces personnes qui souhaitent devenir de nouveaux partenaires.

L’accent a encore été mis sur l’entraînement cet été. Mais en récolterez-vous enfin les fruits un jour ?

Il le faut. Nous faisons de gros efforts à ce niveau, et les résultats le prouvent, grâce au travail de Rémi Casty, Julien Touxagas et Justin Murphy. Cela concerne également le Campus des Dragons, qui en est à sa quatrième année à Cabestany. Nous sommes les seuls à permettre aux jeunes de suivre leur cursus secondaire tout en pratiquant leur sport l’après-midi. On commence à en récolter les fruits, avec Giovanni Descalzi, qui a passé son Bac et continue ses performances en Elite. Nous investissons beaucoup d’argent dans la formation des jeunes car notre survie en dépend.

Depuis la reprise de l’entraînement (11 novembre), vous passez d’un stade à l’autre chaque semaine…

Les années précédentes, c’était pareil, sauf que nous n’avons pas connu une telle sécheresse ces dernières années. Les jardins étaient donc plutôt corrects et convenables. Nous n’avons eu aucun problème pour aller nous entraîner à Estagel, Saint-Nazaire, Ille, Toulouges, Canet ou Cabestany. Cette année, c’est plus compliqué et ça a posé un vrai problème. Mais j’en profite pour remercier toutes ces municipalités qui nous ont appelés dès qu’elles ont appris que nous n’avions pas de terrain d’entraînement, pour nous proposer leur aide. Après en effet, lorsque les préparateurs physiques inspectaient les terrains, les conditions n’étaient pas toujours optimales.

Où en sont les discussions concernant le démarrage des travaux de la nouvelle tribune du stade Gilbert-Brutus ?

Nous attendons toujours une réponse positive de la Région, qui permettra de démarrer les travaux le plus rapidement possible. L’appel d’offres a été lancé et voté, mais il faut désormais que la Région valide les finances et s’entende avec la ville de Perpignan. On n’attend que ça, et j’espère que Carole Delga, la présidente de la Région, trouvera rapidement un accord avec le maire de Perpignan pour que les travaux soient réalisés sans tarder.

La possibilité d’entamer la démolition de la tribune Guasch-Laborde l’été prochain est-elle toujours sur la table ?

Oui. Les trois réunions de septembre sont programmées en extérieur. Nous pourrons donc démolir le stand fin août. Si jamais on doit jouer un match de barrage à domicile, on le fera à Aimé-Giral ou à Béziers.

Et en 2026, faudra-t-il délocaliser plusieurs rencontres ?

Nous y réfléchissons et y travaillons, mais il y aura quelques matches à Brutus avec 8 000 spectateurs. Nous allons déplacer certaines de nos grandes réunions. D’ailleurs, une belle surprise est prévue pour 2025, avec la célébration des 20 ans d’existence des Dragons.

Cela fait des années que vous parlez d’un match à Paris. Les conditions semblent enfin réunies…

Nous étions à Paris la semaine dernière pour rencontrer des partenaires, des communautés et visiter Jean-Bouin. Ce serait un bel événement de jouer un match de Super League à Paris, et il faut finaliser le dossier. La Super League suit le projet avec attention.

Vous n’en avez pas marre de ces 20 saisons à la tête du club ?

Je suis fatigué, oui. Mais quand on aime ce qu’on fait, on ne s’en lasse pas. On a des coups de blues mais ça ne me fatigue pas. Par ailleurs, l’arrivée de Sébastien Munoz est bénéfique. C’est une opportunité pour le club et pour le rugby à XV. Je connais sa valeur et il s’investit à 250% aujourd’hui pour faire avancer les choses du mieux possible.

Avez-vous réussi à vous entourer de nouveaux leaders comme vous le dites depuis des années ?

Nous y travaillons avec Sébastien Munoz pour essayer, dans les six prochains mois, de constituer un groupe de jeunes managers capables d’apporter de nouvelles idées. J’ai besoin d’une équipe de jeunes chefs d’entreprise pour nous accompagner et, petit à petit, leur passer le relais.

Les Dragons seront-ils encore à la télé en 2025 ?

Je sais qu’il est signé avec la chaîne catalane Esport 3. C’est une bonne nouvelle, et IMG est toujours en négociations avec la chaîne L’Équipe. Mais il n’y a pas d’argent pour la ligue de rugby. Il faut se consacrer, et je salue tous les efforts déployés par la FA anglaise pour nous soutenir depuis 19 ans. A nous désormais de rendre la pareille, notamment en prenant en charge les déplacements des équipes anglaises (500 000 euros). Aujourd’hui, ce n’est pas à nous de résoudre les problèmes de la télévision comme par le passé, en payant les coûts de production. Il n’y a même pas une petite enveloppe d’aucune télévision française. C’est une situation compliquée.

 
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