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Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré mardi que si le cessez-le-feu de la semaine dernière échouait, Israël adopterait une stratégie plus agressive et ciblerait directement l’État libanais. « Si nous retournons à la guerre, nous agirons avec plus de force, pénétrerons plus profondément et… il n’y aura plus d’immunité pour l’État du Liban », a-t-il déclaré lors d’une visite à la frontière nord d’Israël.
Jusqu’à présent, Israël avait fait une distinction entre le Liban et le Hezbollah, concentrant ses frappes sur les infrastructures et les membres de l’organisation soutenue par l’Iran. Mais Katz a prévenu que cette distinction prendrait fin si les hostilités reprenaient.
Des tensions croissantes malgré le cessez-le-feu
Ces déclarations interviennent après une vague de frappes israéliennes qui ont fait près d’une dizaine de morts. Ces actions ont suivi le tir par le Hezbollah de deux projectiles vers une zone occupée non peuplée, ce que le groupe a qualifié d’« avertissement » contre les violations israéliennes.
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord, Israël a mené plusieurs frappes en réponse à ce qu’il considère comme des violations du cessez-le-feu par le Hezbollah. Avant les projectiles du Hezbollah lundi, Israël a mené au moins quatre frappes aériennes et tirs d’artillerie dans le sud du Liban, selon des sources locales. Une frappe de drone a tué un motocycliste et une autre a provoqué la mort d’un caporal des services de sécurité libanais.
Les conditions de l’accord de cessez-le-feu
Le cessez-le-feu, négocié par les États-Unis et la France, prévoit une période de 60 jours pour qu’Israël retire ses troupes du Liban et pour que le Hezbollah déplace ses infrastructures militaires au nord du fleuve Litani. Une zone tampon sera ensuite sécurisée par l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU. Toutefois, jusqu’à présent, la mise en œuvre de ces dispositions a été compromise par des accusations mutuelles de violations.
Le Liban affirme qu’Israël a violé le cessez-le-feu plus de 50 fois, notamment par des frappes aériennes, des destructions de maisons et des incursions aériennes au-dessus de la capitale Beyrouth. Israël, de son côté, affirme que ses frappes visent à répondre aux mouvements d’armes et d’infrastructures du Hezbollah au sud du Litani, ce qui constituerait une rupture majeure de l’accord.
Un possible changement stratégique
Lors de sa visite à la frontière nord, Katz a également averti que toute violation du cessez-le-feu entraînerait une réponse maximale, marquant une position de « tolérance zéro ». Il a souligné que si la guerre reprenait, Israël étendrait ses cibles au-delà des zones traditionnellement liées au Hezbollah et qu’il n’y aurait « plus d’exemption pour l’État du Liban ».
Durant les 14 mois de conflit avec le Hezbollah, Israël a évité de s’en prendre directement aux infrastructures vitales du Liban ou à l’armée libanaise, qui sont restées largement en retrait. Cependant, de nombreux civils et soldats libanais ont été tués ou blessés pendant les hostilités. La menace de Katz de frapper des cibles étatiques marque un durcissement significatif de la position israélienne.
Conséquences régionales et internationales
Le durcissement de la position israélienne pourrait avoir des conséquences importantes sur la stabilité régionale. Une escalade impliquant directement l’État libanais risquerait d’exacerber les tensions avec d’autres acteurs régionaux, notamment l’Iran, qui soutient le Hezbollah. La communauté internationale, et notamment les médiateurs américains et français, pourrait également être mise sous pression pour intervenir rapidement et maintenir l’accord en place.
Du côté libanais, les accusations contre Israël s’intensifient, les responsables dénonçant les destructions et les incursions comme des violations flagrantes de la souveraineté du pays. Le Hezbollah, bien qu’il ait respecté le cessez-le-feu depuis plusieurs jours, a déclaré que ses tirs lundi étaient une réponse aux actions israéliennes.
L’avenir du cessez-le-feu en question
La situation reste extrêmement fragile. Même si les deux parties affirment publiquement leur attachement à l’accord, les actions sur le terrain indiquent le contraire. Si Israël intensifie ses frappes et élargit ses cibles, cela pourrait entraîner une réponse accrue du Hezbollah et les hostilités pourraient reprendre à grande échelle.
Le rôle des États-Unis, de la France et de l’ONU sera déterminant pour maintenir la communication entre les parties et éviter une nouvelle escalade. Mais le risque d’effondrement de l’accord reste élevé, notamment dans un contexte de méfiance mutuelle et de violations répétées.
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