Deux manifestations aux ambitions contraires se sont déroulées sans le moindre heurt à près d’un kilomètre d’intervalle ce samedi 30 novembre à Romans-sur-Isère (Drôme), un an après la mort de Thomas à Crépol.
Une journée anticipée à haut risque qui se déroule dans le calme. Deux rassemblements, dont les idées étaient diamétralement opposées, se sont déroulés sans problème à près d’un kilomètre d’intervalle ce samedi à Romans-sur-Isère (Drôme), un an après le décès de Thomas à Crépol.
Un important dispositif de sécurité avait été déployé dans la ville en amont de ces deux manifestations, avec des horaires décalés pour les deux événements afin d’éviter autant que possible d’éventuels débordements, a rapporté l’AFP.
Les deux rassemblements avaient été dans un premier temps interdits par la préfecture qui craignait « des troubles importants et des affrontements idéologiques ». Le tribunal administratif de Grenoble a finalement levé ces interdictions.
« Romans-sur-Isère n’est pas une ville d’extrême droite »
Lors de la première manifestation, qui a débuté ce samedi à 14 heures, un millier de personnes se sont rassemblées à l’initiative de syndicats et d’organisations de gauche. Des militants de la Jeune Garde, des sympathisants de LFI et de la CNT ont participé au cortège, mais aussi des jeunes du quartier de la Monnaie.
« Face aux racistes, Romains résiste », pouvait-on lire sur la banderole en tête de cortège. “Il est important pour nous de dire que Romans n’est pas une ville d’extrême droite, que malgré le fait que l’ultra droite nous ait mis sur une carte et dans son agenda politique, nous, sur le terrain, nous voulons dire stop. à cela », a assuré Julie Maurel, membre du « Collectif pour Romans ».
La mère de Zakaria (15 ans), originaire de la Monnaie et tué en avril alors qu’il s’interposait dans une altercation, était présente dans le cortège de ce rassemblement. Pendant la marche, les manifestants se sont arrêtés là où l’adolescent est mort et ont observé une minute de silence « pour Zakaria et tous ceux qui sont tombés ».
« Nous manifestons avec Thomas, Zakaria, Nicolas et tous les enfants morts de violence aveugle dans nos têtes, dans nos cœurs. Mais vraiment, l’enjeu pour nous n’est pas du tout d’exploiter ces morts, c’est bien d’être contre la récupération raciste qui se fait de notre territoire et de notre population”, a conclu Julie Maurel. .
« Un hommage exigeant »
La deuxième manifestation, qui a débuté à 15 heures, a rassemblé près de 200 personnes sur une place du centre-ville à l’appel du collectif d’ultra droite baptisé « Justice pour la nôtre ».
Il a appelé, un an après la mort de Thomas (16 ans), tué lors d’un bal à Crépol en novembre 2023, à rendre hommage à l’adolescent ainsi qu’à Nicolas Dumas, un jeune homme tué devant une discothèque ardéchoise. il y a deux mois, tous deux qualifiés de « victimes de l’immigration ».
Sur une pancarte étaient affichés pêle-mêle des portraits de Thomas, mais aussi de Samuel Paty ou encore de Philippine, une étudiante de 19 ans dont le corps avait été découvert enterré à Paris dans le bois de Boulogne. « Nos frères, nos sœurs, nos enfants. Pas des faits divers», scandaient certains manifestants, pour la plupart enveloppés dans des drapeaux tricolores.
“C’est un hommage contestataire”, a résumé Raphaël Ayma, porte-parole de “Justice pour la nôtre”, qui souhaite “tirer des leçons politiques”. « Nous sommes des militants politiques qui ressentons de l’empathie envers Thomas, qui se sentent touchés. Aujourd’hui, vous avez des jeunes qui ne se contentent plus d’aller voter tous les cinq ans et qui descendent dans la rue pour exprimer leurs idées », a conclu ce dernier.
Pour rappel, 14 personnes ont été mises en examen mais l’auteur du coup mortel n’a pas été identifié dans l’enquête sur le meurtre de Thomas. L’enquête qui se poursuit doit permettre de déterminer les responsabilités de chacun dans cette affaire.
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