Le cabinet de sécurité israélien se réunit mardi pour décider d’un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah au Liban, alors qu’Israël mène des frappes massives sur la banlieue sud de Beyrouth, enveloppée dans un “cercle de feu” selon un média libanais.
Les États-Unis ont parlé d’un accord « étroit », tout en appelant à la prudence, sur une trêve entre Israël et le mouvement islamiste libanais soutenu par l’Iran, entré en guerre ouverte fin septembre après des mois d’échanges de tirs en marge. de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza.
Mais au moment où la pression diplomatique s’intensifie, Israël a multiplié mardi les frappes aériennes sur la banlieue sud de la capitale libanaise, où il a annoncé avoir bombardé “20 cibles terroristes” du Hezbollah, après avoir appelé la population à évacuer. dans tant de quartiers.
Une frappe a également touché un immeuble abritant des personnes déplacées au cœur de Beyrouth, tuant au moins trois personnes selon les autorités libanaises.
L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé une trentaine de cibles dans le sud du Liban, où elle a mené une incursion terrestre dans « la région du fleuve Litani », frontière géographique au nord de laquelle Israël dit vouloir repousser le Hezbollah.
©AFP Destruction dans la banlieue sud de Beyrouth après une frappe israélienne, le 26 novembre 2024 |
“Un cercle de feu enveloppe les banlieues” au sud de Beyrouth, a rapporté l’agence officielle Ani.
Un épais nuage de fumée recouvrait ces quartiers, selon des images de l’AFP, et des explosions résonnaient dans la capitale, peu avant une réunion du cabinet de sécurité israélien qui se déroulait dans l’après-midi pour discuter d’un accord de cessez-le-feu.
« Il doit y avoir (…) une discussion, une décision. Il pourrait également y avoir un vote», a annoncé la vice-ministre des Affaires étrangères Sharren Haskel, sans entrer dans les détails du texte.
Israël n’a “aucune excuse” pour refuser un cessez-le-feu, a déclaré mardi le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.
L’ONU a réitéré son appel à un « cessez-le-feu permanent » au Liban, en Israël et à Gaza. Un cessez-le-feu au Liban est « à portée de main », selon Berlin.
Mais le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a prévenu mardi que son pays agirait « avec force » si un accord était violé.
“Pas digne de confiance”
La guerre qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s’est étendue au Liban depuis septembre, après un an d’échanges de tirs de part et d’autre de la frontière entre l’armée israélienne et le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien. .
Des dizaines de milliers de civils ont été déplacés dans les régions frontalières du nord d’Israël et du sud du Liban.
©AFP Les forces israéliennes déployées à Kiryat Shmona, une ville du nord d’Israël, après des tirs de roquettes du Hezbollah, le 26 novembre 2024 |
Selon le site d’information américain Axios, l’accord repose sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l’armée israélienne se retireraient du sud-Liban pour permettre à l’armée libanaise de s’y déployer.
Il comprend la création d’un comité international chargé de surveiller son application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances de leur soutien à une action militaire israélienne en cas d’actes hostiles du Hezbollah.
©AFP Photo prise depuis le nord d’Israël montrant un drapeau israélien et un drapeau libanais flottant au-dessus des ruines du village de Meiss El-Jabal, au sud du Liban, le 25 novembre 2024. |
La médiation s’appuie sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seules l’armée libanaise et les soldats de maintien de la paix peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Cependant, le ministre israélien d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré qu’un cessez-le-feu serait « une grave erreur ».
Pour Nahum Donita, un habitant de Tel Aviv âgé de 60 ans, « il est clair qu’on ne peut pas faire confiance au Hezbollah. Mais le gouvernement israélien n’est pas non plus digne de confiance.»
Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban pour protéger sa propre population. Le mouvement chiite, qui a subi des coups très sévères depuis septembre, a assuré qu’il combattrait Israël aussi longtemps que l’offensive à Gaza se poursuivrait, tout en se disant ouvert à un cessez-le-feu.
Selon le ministère de la Santé, près de 3 800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier.
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©AFP Bombardement israélien de la banlieue sud de Beyrouth, le 25 novembre 2024 |
Du côté israélien, 82 soldats et 47 civils ont été tués en 13 mois.
Protégez-vous de la pluie
L’armée israélienne poursuit également ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, dont 11 dans le bombardement d’une école abritant des déplacés dans le nord.
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©AFP Des Palestiniens attendent de recevoir une ration alimentaire devant un centre de distribution près de la ville de Gaza, le 25 novembre 2024. |
Au début de l’hiver, des milliers de déplacés tentent avec de maigres moyens de se protéger de la pluie.
« Nous essayons autant que possible d’empêcher l’eau de pluie de s’infiltrer dans les tentes pour que les enfants ne soient pas trempés », explique Ayman Siam, un père réfugié dans le camp de Yarmouk à Gaza. ville du nord.
L’hiver s’annonce “horrible”, a prévenu Louise Wateridge, responsable des urgences à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Les habitants de Gaza « n’ont pas eu les choses les plus élémentaires depuis 13 mois : pas de nourriture, pas d’eau, pas d’abri. Avec la pluie et le froid en plus…», a-t-elle expliqué à l’AFP.
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©AFP L’aide humanitaire entre dans la bande de Gaza |
La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1.207 morts côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. , y compris les otages tués ou morts en captivité.
L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
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