Le 19 novembre 2024, le Kremlin accusait l’Ukraine d’avoir tiré des missiles à longue portée sur la Russie, quelques jours après avoir reçu l’approbation des États-Unis pour l’usage de ces armes. On fait le point sur cette nouvelle escalade.
Six missiles américains auraient été tirés vers la Russie dans la nuit de mardi à mercredi. De lourdes accusations viennent du Kremlin, quelques jours après que plusieurs alliés de l’Ukraine se soient prononcés en faveur de ce type d’attaque.
Cinq missiles interceptés
Moscou a accusé mardi l’Ukraine d’avoir attaqué dans la nuit la région russe de Briansk à l’aide de six missiles américains à longue portée Atacms, que Washington autorise désormais Kiev à utiliser sur le territoire russe, selon plusieurs sources interrogées par Reuters et d’autres médias ce week-end. .
L’armée ukrainienne a déclaré avoir attaqué un grand entrepôt de munitions près de la ville de Karachev, à environ 110 km de la frontière avec l’Ukraine, mais n’a pas précisé le type d’arme utilisée. Selon le ministère russe de la Défense, cité par les agences de presse russes, cinq missiles ont été interceptés, le sixième a été endommagé.
Des débris d’un des projectiles sont tombés sur une installation militaire, provoquant un incendie, a ajouté le ministère, sans faire état d’autres dégâts ni de victimes.
Alors que Kiev n’a fait aucun commentaire sur le matériel utilisé lors de l’attaque contre la région de Briansk, deux médias ukrainiens ont affirmé que des missiles Atacms y avaient été utilisés pour la première fois. L’attaque a été suivie de douze explosions secondaires sur le site visé, a indiqué l’état-major ukrainien sur Telegram.
Arme nucléaire ?
Le président russe Vladimir Poutine a par la suite élargi la possibilité d’utiliser des armes nucléaires, rapporte BFMTV. En signant un décret ce mardi, il permet « Utilisation plus large des armes nucléaires ».
Ce texte précise que “Parmi les conditions justifiant l’utilisation d’armes nucléaires, il y a le lancement de missiles balistiques contre la Russie”.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a expliqué qu’il « il fallait adapter nos fondations à la situation actuelle ».
Le décret couvre également “la fourniture de territoires et de ressources pour l’agression contre la Russie” pour justifier l’emploi d’armes de destruction massive.
La situation étroitement surveillée par la Russie
Dans un communiqué mardi matin, le ministère russe de la Défense a indiqué que les systèmes de défense aérienne avaient abattu douze drones ukrainiens dans la région de Briansk entre 7h15, heure de Moscou (4h15 GMT) et 8h35, et quatre autres entre 9h10. et 9h20
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie surveillait de près la situation sur le front et notamment la possibilité que l’Ukraine utilise des missiles américains Atacms sur la région russe de Koursk, dont une partie du territoire est occupée par les troupes ukrainiennes depuis une offensive lancée cet été.
Les forces russes ont également poursuivi leurs attaques contre l’Ukraine dans la nuit de lundi à mardi. L’une d’entre elles, réalisée à l’aide d’un drone, a coûté la vie à huit personnes dont un enfant à Hloukhiv, dans la région de Soumy, au nord-est du pays, ont rapporté les autorités locales.
Avertissements russes antérieurs
Moscou prévient depuis des semaines qu’un feu vert de Washington à des frappes de missiles américains sur le territoire russe représenterait une grave escalade du conflit et Vladimir Poutine a approuvé mardi une nouvelle doctrine nucléaire ouvrant la possibilité à la Russie de recourir à l’arme atomique dans le en cas d’attaque massive par un État non équipé d’armes nucléaires mais soutenu par un État nucléaire.
Les médias d’État russes ont également annoncé le début de la production en série d’abris modulaires en forme de conteneurs destinés à fournir une protection pendant 48 heures contre les radiations bombes atomiques, explosions, chutes de débris, produits chimiques dangereux et incendies.
Russe massif offensif
Ces offensives ukrainiennes en Russie font suite à « attaque massive » du Kremlin – en cours depuis plusieurs semaines.
Six pays européens, dont la France, ont accusé mardi la Russie de mener des attaques hybrides « sans précédent dans leur variété et leur ampleur » contre les pays de l’OTAN et de l’UE.
L’escalade de ces activités hybrides représente un risque de sécurité important, » ont déclaré les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de l’Espagne, de la France, de l’Italie, de la Pologne et du Royaume-Uni dans un communiqué commun. La soi-disant guerre “hybride” combine des actions militaires et non militaires de nature diplomatique, économique, cybernétique ou de manipulation de l’information.
“Nous le savons aussi en Allemagne maintenant […] : cyberattaques, surveillance des infrastructures stratégiques, colis piégés […] et un câble de données cassé entre la Finlande et l’Allemagne »a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock. “Cela ne peut pas être une simple coïncidence” a-t-elle ajouté.
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