SUDBURY – Depuis la fin de la saison dernière, les amateurs de hockey de Sudbury ont droit à des annonces en français tous les vendredis lors des matchs des Wolves. Alors que le premier match bilingue de cette saison sera présenté ce vendredi soir à l’aréna communautaire, ONFR Je suis allé voir ce que ça donne dans les coulisses de ces matchs avec une touche de français.
Comme tous les vendredis soir depuis le 27 septembre, Robert MacMillan traverse l’arène pour rejoindre la cabane où opèrent les techniciens et autres artisans des matchs des Wolves.
La foule est présente en grand nombre pour ce match à guichets fermés entre les jeunes Sudburyois de la ligue junior de la Ligue de hockey de l’Ontario et leurs adversaires des Spitfires de Windsor. Dès le début du match, Robert MacMillan sait qu’il doit être vigilant et se place, debout, derrière l’annonceur régulier dont il sera l’ombre.
«C’est stressant, mais c’est du bon stress», confie celui qui a derrière lui une longue carrière de journaliste à Radio-Canada.
“A partir du moment où un but ou un penalty est marqué, il faut attendre l’appel téléphonique des officiels qui confirment l’information sur le but et, après cela, lire les notes de l’annonceur anglophone et traduire immédiatement après lui. »
Contacté l’an dernier par l’Association canadienne-française du Grand Sudbury (ACFO), M. MacMillan est sorti de sa retraite et n’a jamais cessé de tenir le micro tous les vendredis soir.
«Je pensais que c’était un affaire unique mais ça continue. Qu’ils aient pensé à cela est très honorable parce qu’on sait qu’il y a encore beaucoup de francophones à Sudbury», dit-il.
C’est le cas de la famille Bazinet, quelques mètres plus loin dans les tribunes, qui suit attentivement l’action sur la glace.
« Nous avons été très surpris. On se demandait si on entendait bien le français», raconte Natacha Bazinet en regardant son mari qui hoche la tête.
Une belle surprise pour les parents, accompagnés de leurs jeunes enfants, pour qui c’est le premier match des Wolves : “On est content d’entendre le français, c’est une belle surprise.”
Une exception en Ontario
Si, à l’origine, il s’agissait d’une suggestion de l’ACFO avec un tout premier match en 2019, la pérennisation récente de ce format était l’initiative des Loups.
“On a fait quelques tests, ça a bien marché, les gens adorent ces matches”, raconte Paul Hamilton, entre deux écrans dans la cabine technique.
«Nous sommes la seule équipe qui offre une composante française à l’extérieur d’Ottawa»
-Paul Hamilton
Le directeur marketing de Sudbury Wolves Entertainment affirme que son équipe est la seule dans le Nord de l’Ontario à inclure la langue de Molière dans le contrôle du jeu. « C’est très unique pour la Ligue de hockey de l’Ontario, nous sommes la seule équipe qui offre une composante française à l’extérieur d’Ottawa. »
D’autres efforts ont consisté à traduire la page d’informations sur la liste des équipes.
Joanne Gervais, directrice générale de l’ACFO du Grand Sudbury, reconnaît que le geste derrière cette initiative est un motif de célébration, mais aimerait que l’organisation aille encore plus loin en rendant tous les matchs bilingues et en embauchant davantage de francophones.
Le match de ce vendredi sera consacré au thème de la Francophonie avec des animations et activités en français proposées par les Conseils du Nouvelon et du Grand Nord, la présence de 500 écoliers francophones et des annonces majoritairement en français pendant le match.
Au-delà du hockey
Mme Gervais espère également que ce projet s’étendra à l’autre équipe appartenant au groupe des Wolves, le Cinq de Sudbury. Un premier match bilingue de cette équipe professionnelle de basket-ball a eu lieu en janvier dernier à l’aréna communautaire.
« Nous allons travailler avec eux pour des matchs bilingues de l’autre côté, en espérant que nous aurons le même niveau d’amélioration avec le basket », estime-t-elle.
Du côté des Wolves, on dit entendre les demandes de l’ACFO du Grand Sudbury : « Nous souhaitons inclure de plus en plus de composantes françaises dans nos matchs et événements chaque soir. »
M. Hamilton, qui est également en charge de la gestion technique, ne doute pas que ce partenariat ira plus loin : « Cette année sera une grande différence par rapport à l’année dernière et j’espère que chaque année nous serons de plus en plus appréciés par la communauté francophone. »
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