(Beyrouth) L’armée israélienne a de nouveau frappé lundi le centre de Beyrouth, tuant au moins cinq personnes, au moment où un tir de roquette du Hezbollah libanais a coûté la vie à une femme en Israël, une guerre qui ne montre aucun signe de répit.
Publié à 6h35
Mis à jour à 12h45
Aya ISKANDARANI avec Chloé ROUVEYROLLES-BAZIRE à Jérusalem
Agence France-Presse
Israël est également en guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza assiégée, où des raids ont tué au moins huit Palestiniens selon la Défense civile.
Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah et le Hamas, alliés de l’Iran, son ennemi juré. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque menée par ce mouvement islamiste sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à stopper les tirs de roquettes du Hezbollah libanais sur son territoire.
Dans la soirée, au moins cinq personnes sont mortes dans une frappe contre le quartier densément peuplé de Zokak el-Blatt, qui abrite des déplacés des bastions du Hezbollah bombardés par Israël, a indiqué le ministère libanais de la Santé.
La zone touchée est située à environ 400 mètres du Grand Sérail, siège du Premier Ministre, et à proximité d’une zone où se trouvent les ambassades. Les ambulances, sirènes hurlantes, se sont précipitées sur les lieux de la grève.
« Un drone ennemi a visé les environs de la husseiniyé [lieu de culte chiite] Al-Zahraa », a indiqué l’Agence nationale d’information (ANI).
Dimanche, deux frappes israéliennes ont fait 10 morts dans le centre de Beyrouth, selon les autorités. L’un d’eux a tué le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif, ainsi que quatre autres membres de son équipe médiatique.
Après ses grèves, le ministère de l’Éducation a ordonné lundi et mardi la fermeture des écoles à Beyrouth.
Des roquettes sur Israël
Le Hezbollah, dont les dirigeants ont été largement décimés par l’armée israélienne, continue de tirer quotidiennement des roquettes sur Israël et prétend pousser son armée vers le sud du Liban, où il a lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Une centaine de projectiles ont été tirés lundi depuis le Liban, selon l’armée israélienne. Une femme a été tuée dans la chute d’une roquette à Shfaram (Nord), selon les pompiers.
Le Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge, a indiqué que 10 personnes blessées avaient été évacuées du bâtiment touché par la roquette.
Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a lancé le 23 septembre d’intenses bombardements sur les bastions du Hezbollah libanais.
Il dit vouloir maintenir ce mouvement à l’écart des régions frontalières du sud Liban et assurer le retour chez eux des quelque 60 000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs quasi quotidiens du Hezbollah depuis plus d’un an.
Depuis le 8 octobre 2023, plus de 3 500 personnes ont été tuées au Liban selon le ministère de la Santé, soit la majorité depuis le 23 septembre. Côté israélien, 46 civils et 78 militaires ont été tués.
Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.
« Très positif »
Concernant une proposition de trêve américaine entre Israël et le Hezbollah, un responsable libanais a déclaré que les autorités de Beyrouth avaient une position « très positive » et étaient en train de finaliser leurs « remarques » avant de transmettre leur réponse aux États-Unis.
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répété lundi que son armée « mènera des opérations » contre le Hezbollah même en cas d’accord de trêve, une option rejetée par avance par le Hezbollah.
Créé et financé par l’Iran, le Hezbollah est la seule faction au Liban à avoir conservé ses armes à la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990). Il est accusé par ses détracteurs de constituer un « État dans l’État ».
“Ils criaient”
Sur le front sud d’Israël, dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes ont fait huit morts, dont quatre membres d’une même famille dans le camp de déplacés d’Al-Mawassi (Sud), selon la Défense civile.
« Il y a eu une puissante explosion, qui a provoqué un incendie, puis ce fut le chaos. Les femmes et les enfants criaient », a déclaré un témoin, Said Al-Burai.
Les raids ont visé un bâtiment qui a été détruit dans la ville de Gaza, dans le nord du pays, a indiqué un secouriste.
Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d’Israël depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité. .
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d’une offensive terrestre à Gaza, qui a fait au moins 43.922 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables. par l’ONU. La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à une catastrophe humanitaire.
Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait d’Israël du territoire qu’il occupait depuis 38 ans.
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