Aux Couronneries, un bras de fer se jouait entre la municipalité et les copropriétaires du centre commercial.
L’enjeu est la reconstruction des commerces de la galerie marchande de la place de Provence. Ils ont été victimes des violences urbaines du 29 juin 2023, qui ont détruit six des trente-deux cellules commerciales avant un nouvel incendie un an plus tard. Il en avait détruit huit autres.
Une opération de participation immobilière a eu lieu depuis le début de l’année. Les poutres métalliques déformées par la chaleur ont été évacuées. La plaque est exposée derrière le revêtement métallique protecteur, laissant une énorme entaille dans la structure.
Deux voix parmi les copropriétaires contre la municipalité
Alors comment le réorganiser ? Identique ou proposant une structure plus ouverte ?
Le 21 octobre 2024, l’assemblée générale extraordinaire des copropriétaires des locaux des différents commerces a voté clairement, clairement et sans appel.
Votez sans appel
Avec plus de 85% des parts en copropriété, une reconstruction à l’identique a été optée. Poitiers, qui ne pèse quasiment rien dans la structure (1), avait voté contre ainsi qu’un autre petit propriétaire.
La communauté défendait un autre projet qui venait d’être rejeté avec force, à savoir le transfert des espaces communs à la mairie.
Après débat, le syndic Foncia propose sa vente. Malheureusement, vingt des vingt-cinq copropriétaires ont refusé ce transfert. La Municipalité espérait ainsi mieux gérer les terrasses et la sécurité des passages en apportant autre chose qu’une simple lumière.
« Nous ne voulons pas que la Municipalité s’immisce dans nos affaires »commente l’un des électeurs qui craint aussi une prise du pouvoir et une perte de contrôle de l’espace.
«Nous ne voulons pas tout racheter»
Pour certains, la Ville est le grand méchant loup. Celui à qui l’on attribue l’intention de vouloir tout raser pour donner au centre une autre image, celui qui tentera de racheter à bas prix les commerces bordant la place de Provence (2).
“Nous le répétons à chaque réunion, mais ce n’est pas notre intention”insiste Julie Reynard, adjointe au maire chargée du commerce. Il regrette surtout l’occasion manquée de redonner un nouveau souffle au centre commercial en le reconstruisant autrement.
« Nous l’avons proposé car il y avait une dotation financière importante de l’État, de l’ordre de 700 mille euros, mais l’accord juridique et financier était complexe. En juillet, il a été proposé de racheter les terrains des quatre cellules incendiées pour donner la priorité au tabac-presse et à la boulangerie. »
La Municipalité prend acte du vote
La municipalité souhaitait un centre commercial plus ouvert à la place de ce grand bar sur dalle. « Nous nous sommes revus en septembre pour discuter de la conception du projet. Les propriétaires attendaient de connaître leur taux d’indemnisation. Et puis ils ont voté pour reconstruire à l’identique. Nous avons proposé notre aide, nous avons essayé de trouver des solutions, ils n’en veulent pas… c’est leur droit ! »
Désormais, ce seront donc les copropriétaires qui devront mener à bien ce projet alors que le centre commercial traverse des moments difficiles. Une locomotive du centre-ville vient de tomber du train commercial : le directeur du Trianon jette l’éponge.
(1) Le poids au sein de la copropriété est proportionnel à la superficie possédée. Dans le centre commercial, Grand Poitiers abrite la bibliothèque.
(2) La Municipalité reconnaît être intervenue dans une opération de vente, à la demande des États, pour réguler les prix pour un montant jugé exorbitant.
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