Alors qu’il parcourt actuellement la France pour la tournée promotionnelle de son dernier film avec Kad Merad, À la finle réalisateur Claude Lelouch a eu l’occasion de présenter son travail en Isère. Un département qu’il connaît bien pour avoir participé aux Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble en 1968. Il était alors chargé de réaliser le film documentaire consacré à l’événement, Treize jours en France.
Mais bien plus tôt, Claude Lelouch avait déjà fréquenté les terres iséroises, pour des raisons bien moins heureuses. Une histoire qu’il a confiée à l’animateur Frédéric Lopez, lors de sa participation à l’émission Un dimanche à la campagneen novembre 2023 sur France 2 (émission accessible en rediffusion sur le site france.tv), en compagnie de l’ancienne Miss France Marine Ltemporel et du biathlète Martin Fourcade.
Interrogé sur son enfance en pleine Seconde Guerre mondiale, le réalisateur oscarisé raconte comment, après que ses parents aient été séparés par un conflit armé, il a dû se cacher avec sa mère pour échapper à la déportation.
« À un moment donné, j’ai été transféré à Saint-Geoirs, dans un petit village, non loin de Voiron, explique-t-il. « Un jour, les Allemands sont arrivés et quelqu’un a dû nous signaler en disant : « Il y a un petit juif dans la classe »… »
L’acte héroïque de son maître
Les soldats allemands se rendent ensuite dans la classe du petit Claude pour procéder à une inspection. « Nous avons fait baisser les pantalons à tous les enfants pour voir si nous étions circoncis ou non », poursuit le directeur. « Évidemment, j’ai été circoncis… »
Mais grâce à un acte héroïque de son professeur, Claude Lelouch échappe de peu à la déportation. « Le professeur était incroyable. Elle a déclaré : « Non, ce n’est pas juif, il a été opéré parce qu’il faisait très mal pipi. En plus, vous savez, il est catholique et connaît très bien sa prière. » C’est incroyable parce que quelques jours plus tôt, il m’avait appris la prière catholique ! », s’émeut encore aujourd’hui le cinéaste. « Alors j’ai récité à l’officier allemand « Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, etc. » Vous voyez, je la connais toujours et elle m’a sauvé la vie ! »
Une scène incroyable qui aurait pu inspirer le réalisateur pour un film, comme le souligne Marine Ltemporel, invitée de l’émission ce jour-là, après ce récit. S’il ne l’a jamais porté à l’écran jusqu’à présent, Claude Lelouch explique que désormais il se concentre sur le positif. «J’ai eu beaucoup de chance. C’est à cela qu’il faut penser, j’en suis sûr. »
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