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Trump mettra-t-il fin à la guerre en Ukraine ?

Le 11 novembre, pour célébrer la victoire, il faudra en mesurer le prix. Pensez au sacrifice des poilus, de la chair à canon épuisée, têtue, héroïque, aux tranchées glacées qui sont des charniers, aux gazés, aux estropiés, aux invalides, aux suicidaires qui reviennent, mais dans quel état ? À tous ces anciens combattants qui ont été trompés par l’après-guerre. On ne comprend rien à l’effondrement de 1940 si l’on ignore l’aveuglement des hommes politiques, les violences subies depuis quatre ans par cette génération, à quel point ils ont pu se sentir trahis dans l’après-guerre, comment ils sont devenus pacifistes.

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Les Ukrainiens connaissent le même laminoir depuis près de trois ans. Ils seraient près d’un million, stationnés sur une ligne de front s’étendant sur un millier de kilomètres. Il n’y a pas de remplaçant, faute de conscrits. Les anciens combattants ne retournent pas à la vie civile : ils ont été condamnés à perpétuité ! Ceux qui servent en première ligne y restent jusqu’à ce qu’ils soient blessés ou tués. Pas de renforts, peu d’autorisations, plus de munitions. La guerre sans fin est une guerre sans espoir.

Une histoire légendaire

Kiev a enterré la semaine dernière Valentyna, une coursière chargée de l’évacuation des soldats blessés, et Daniil, qui servait dans la même unité d’infanterie. Le selfie montre un couple amoureux. La photo a fait le tour du monde. Elle a les cheveux orange, des piercings et de nombreux tatouages. Il a une barbe et une boucle d’oreille. Ils sont jeunes et ressemblent à tout le monde. Ils sont morts en même temps, au front. Leur histoire est immédiatement devenue légendaire. De loin, la guerre est romantique. La réalité statistique est légèrement différente.

La guerre est cruelle, même et surtout quand elle se termine

L’âge moyen du combattant en 1914-1918 était de 24 ans et toutes les classes sociales étaient mobilisées. En Ukraine, 43 ans. Et la corruption permet aux privilégiés d’échapper à la conscription. Ce sont ces pères qui se battent pour qu’un jour leurs fils puissent reconstruire le pays en ruines.

Face à l’effondrement démographique (le pays s’est vidé et n’a plus d’enfants), le gouvernement a tenté de préserver l’avenir en épargnant les plus jeunes. Au printemps dernier, lorsqu’il s’est résigné à abaisser l’âge de mobilisation de 27 à 25 ans, 25 000 jeunes ont fui à l’étranger et 18 000 autres ont été arrêtés alors qu’ils franchissaient la frontière. 80 % des jeunes Ukrainiens ne veulent pas se battre. Cette lâcheté des réfractaires et des cachés s’explique : les nouveaux conscrits sont décimés dès leur arrivée au front.

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L’Europe paralysée

L’élection de Donald Trump marque le début de la fin de la guerre. Il a répété qu’il résoudrait la question ukrainienne dans les 24 heures. Jeu terminé! Comment ? En arrêtant les frais. Tout en menaçant de fournir toute l’aide que Kiev demande si le Kremlin refuse de négocier. Le vice-président américain JD Vance a détaillé le programme : imposer un cessez-le-feu sur les positions actuelles. Établir une zone démilitarisée. Ce qui émerge est un conflit gelé, abandonnant le contrôle de la Crimée et du Donbass à la Russie.

L’Europe regarde, paralysée, la fin de cette guerre qu’elle a financée à hauteur de 125 milliards de dollars. Qui restera comme une menace à ses portes. Mais le pire est pour les combattants des deux camps. Un million de morts, de blessés, de disparus pour revenir au point où en étaient les négociations à Istanbul au printemps 2022, lorsque les Occidentaux ont poussé Volodymyr Zelensky à claquer la porte. La guerre est cruelle, même et surtout lorsqu’elle se termine…

 
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