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Climate change in literature, Reda Kateb for “Sur un fil”, and Sandrine Collette, finalist for the Prix Goncourt 2024

Alors que des inondations sans précédent ont eu lieu dans le sud-est de l’EspagneTout Public interroge la littérature d’anticipation qui raconte les conséquences du réchauffement climatique dans un futur fictionnel, et qui semble aujourd’hui dépassée par la réalité. C’est le cas du livre de Charlotte Dordor, Le retour de janvier (aux éditions Julliard et Pocket), publié en 2023, qui imagine La Rochelle envahie par la montée des eaux, et où il faut «vivre au rythme de l’eau”, “niveau de la mer [ayant tellement] a montré que la population doit régulièrement se déplacer en bateau ».

« Dans mon roman, beaucoup de personnages passent leur temps à se dire : ‘On va bien, on a de la chance.’ Mais ailleurs, un peu plus loin, cela semble terrible, « comme si la catastrophe et le changement climatique ne les concernaient pas, ou seulement par accident. »» dit Charlotte Dordor, faisant un parallèle avec les réactions à l’actualité espagnole. “On continue de se dire qu’ils n’ont pas de chance en Espagne, alors que ça arrive aussi en , ça arrive partout”prévient-elle.

L’auteur explique ce qu’elle cherche à faire dans ce livre : “[tordre] à l’idée que l’effondrement est, ou sera, brutal. On a souvent l’idée d’une sorte d’apocalypse, et c’est en réalité le contraire qui se produit. Un effondrement est un changement qui est progressif et qui nous permet malheureusement de continuer à être dans le déni.»

Reda Kateb : la naissance d’un réalisateur

C’est d’abord la fascination de Reda Kateb qui suivit la découverte du monde du clown, « ces artistes qui sont à la croisée des chemins entre art vivant et soin »ce qui l’a poussé à en faire le sujet de son premier long métrage. Sur un fil suit le parcours de Jo, acrobate, qui, suite à un accident, devient clown dans les hôpitaux. Là, elle rencontre un enfant malade, avec qui “coup de foudre”selon Reda Kateb, où tout le monde va « s’entraider ». Pas question pour autant pour le cinéaste de jouer sur le pathétique. “Je n’avais aucune envie de subir un chantage à cause de la maladie de l’enfant, [avec des questions comme] ‘Va-t-il vivre, va-t-il mourir ?’. Selon lui, ce qui a permis au film d’échapper à cela, c’est la« angle du clown »et ce, sans édulcorer le monde de l’hôpital et des maladies, « qu’il fallait également aborder de front »il explique.

“Je suis très fière d’avoir pu filmer Aloïse Sauvage dans son premier premier rôle au cinéma.”

L’artiste polyvalente Aloïse Sauvage joue dans ce film son premier grand rôle sur grand écran, et pas n’importe lequel puisqu’il a été fait sur mesure pour elle, Reda Kateb et elle ayant travaillé main dans la main à l’écriture du scénario. “Elle est impliquée avec moi dans ce projet depuis presque cinq ans, depuis que nous avons écrit ce rôle pour elle et lui avons fait lire toutes les versions”dit le directeur.

Sur un filexposé depuis le mercredi 30 octobre 2024.

Sandrine Collette, finalist for the Prix Goncourt 2024

A l’approche des nominations du Prix Goncourt 2024, Tout Public accueille trois des quatre finalistes avant l’annonce du gagnant qui aura lieu le lundi 4 novembre. Sandrine Collette pour son livre Madeleine avant l’aubesuccède à Hélène Gaudy et Gaël Faye au micro de Tout Public.

Dans son livre, que Sandrine Collette décrit volontiers comme étant à la croisée du social, du fantastique et du rural, elle raconte « l’histoire intemporelle des relations de domination entre les hommes »selon les mots de l’auteur. L’histoire se déroule dans un espace-temps inconnu, mais qui semble pourtant se dérouler avant la Révolution, à l’époque médiévale, et dans une campagne française qui pourrait être celle du Morvan, où vit l’auteur, « pour laisser place à l’essentiel, l’histoire »explique l’écrivain.

“Ce qui m’intéresse, ce sont les petits gens et les petites révoltes.”

Dans ce roman, que l’auteur qualifie de “extrêmement sombre et lugubre”la lumière vient du personnage de Madeleine, qui souffle un vent de révolte là où les autres personnages ne remettent plus en question l’ordre des choses. Une place importante laissée aux femmes, un choix assumé par la romancière. « Les femmes se sont presque toujours révoltées auparavant. Les hommes les ont suivis, ont pris le relais et monopolisé la place principale. »elle défend.

Une héroïne qu’elle présente comme étant “beaucoup plus courageux [qu’elle]». “J’ai tendance à être trop lâche pour faire ce qu’elle fait. C’est peut-être ce que j’aurais aimé faire dans ma mesure.concède-t-elle.

En attendant de savoir si le roman remportera le Prix Goncourt 2024, Madeleine avant l’aube (JC Lattès) est disponible dès maintenant en librairie.

Une émission avec la participation de Thierry Fiorile, journaliste au service culture de Franceinfo.

 
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