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“Je n’ai pas commis ce crime!” jure l’ancien directeur artistique de Full Metal Jacket

INFORMATIONS MIDI GRATUITES. Roderick Stradford, 76 ans, de nationalité britannique, est incarcéré pour avoir tué le 20 janvier, dans une crise de démence, un résident du service de longue durée de l’hôpital local de Lézignan-Corbières. Depuis, la situation judiciaire et pénitentiaire de cet homme qui a eu une longue carrière dans le cinéma avant de venir prendre sa retraite dans l’Aude est au cœur d’un imbroglio que son avocat n’arrive pas à dénouer.

« Je suis innocent de ce crime ! J’ai une mauvaise mémoire, mais je m’en souviendrai et je n’ai aucune marque sur les mains ! hurle en anglais, par visioconférence depuis la prison de Béziers, cet homme barbu et hirsute, au tee-shirt taché, qui comparaît devant la cour d’appel de Montpellier pour demander sa libération.

Roderick Stradford, 76 ans, retraité britannique du cinéma, où il a mené une carrière très réussie, étant entre autres directeur artistique du film culte de Stanley Kubrick Full Metal Jacket, en 1987, est inculpé de meurtre aggravé, après avoir tué à coups de poing Rose, une patiente de 90 ans, dans le service de long séjour de l’hôpital départemental de Lézignan-Corbières, le 20 janvier.

Problèmes dus à l’âge et à l’alcoolisme

Un crime visiblement commis lors d’une crise de démence, le retraité souffrant de troubles psychologiques dus à son âge et à ses années d’alcoolisme et de déclin. Venu prendre sa retraite à Azille, avec son épouse, au début des années 2000, il a depuis sombré, finissant par se retrouver sans abri dans les rues de Narbonne, avant d’être finalement hospitalisé.

Juste après les faits, il est interné à l’hôpital psychiatrique de Limoux, avant d’être mis en examen pour meurtre sur personne vulnérable par la brigade criminelle de Narbonne, et incarcéré au centre pénitentiaire de Béziers. Problème : l’expert psychiatre désigné par le juge d’instruction, comme celui désigné par la cour d’appel, estime que son état est incompatible avec une détention ordinaire.

Aucune solution trouvée par l’administration pénitentiaire

Altération du jugement, amnésie, désorientation, troubles cognitifs… L’administration pénitentiaire n’a trouvé aucune solution adaptée, et le septuagénaire se trouve toujours dans la section des arrivées de la maison d’arrêt de Béziers.

« Sa détention me paraît inacceptable » s’insurge son avocat, Me Grégory Hanson, du barreau de Nîmes. « Au début, il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas descendre dans le jardin de l’hôtel. On est dans une situation grotesque, où avec son tuteur, on a l’impression que tout le monde se renvoie la balle. Le tribunal a déclaré de multiples demandes à l’administration pénitentiaire, sans résultat, les maisons de retraite affirmant qu’elles ne pouvaient pas le sécuriser, et les établissements psychiatriques qu’il ne s’agissait pas d’une maladie mentale, mais d’une démence.

Le consulat britannique se dit préoccupé

Selon l’avocat, la situation est suivie de près par le consulat britannique, qui se dit « très préoccupé » par la situation. Sa famille, qui vit en Angleterre et en Australie, ne semble cependant pas vouloir s’impliquer.

L’avocat général Hervé Poinot reconnaît : « La situation est difficile d’un point de vue médical et pénitentiaire. Personne ne peut douter des efforts déployés depuis son incarcération mais il y a un problème d’ordre public qui se pose si on le libère, compte tenu de sa dangerosité.»

Sur l’écran, le vieil homme proteste à nouveau en tendant les bras vers la caméra. « Mes mains sont impeccables, mais je ne sais pas si la police les a photographiées. Décision le 28 octobre.

 
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