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“C’est un semblant de justice fiscale, mais en réalité, ce sont les plus pauvres qui vont en souffrir”, selon le député PS Arthur Delaporte

Au lendemain de la présentation du projet de loi de finances en Conseil des Ministres, c’est un Parlement hebdomadaire spécial du budget, qui a reçu sur Public Sénat et LCP-AN le rapporteur général du budget de la Haute Assemblée, le sénateur LR de Meurthe-et- Moselle, Jean-François Husson, et le député PS du Calvados, Arthur Delaporte.

« Un projet de rupture et un moment de vérité »

Le sénateur LR a défendu un « projet de rupture et un moment de vérité ». Jusqu’ici dans l’opposition, les LR font désormais partie de la majorité soutenant Michel Barnier. Le rapporteur de la commission des Finances rappelle qu'”entre fin décembre 2023 et début septembre, les comptes se sont dégradés d’un déficit supplémentaire de 50 milliards d’euros”, “il est temps de se ressaisir, d’entreprendre une relance”.

« Les comptes sont complètement dans le rouge, car cela fait 7 ans de mauvaise gestion publique. 60 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, aux plus riches, qui ne sont pas compensés par de nouvelles recettes. C’est finalement l’Etat qui s’est appauvri”, pointe le socialiste Arthur Delaporte, qui dénonce “un effort incommensurable”.

Une dégradation des comptes, sur lesquels Jean-François Husson avait mené un travail en profondeur en allant vérifier les documents administratifs sur place à Bercy. Aujourd’hui, c’est le député PS Philippe Brun qui demande une commission d’enquête à l’Assemblée sur le sujet. «Le problème est que le président de la République, même s’il devait potentiellement savoir que cela existait, a quand même procédé à la dissolution et provoqué des retards. C’est une erreur politique», dénonce Arthur Delaporte.

« Il faut redresser les comptes du pays, et il ne doit y avoir ni dogme ni ligne rouge », pour Jean-François Husson

Si le député PS reconnaît que les hausses d’impôts vont cibler les plus riches et les grandes entreprises, « ce sont des recettes de petite taille. C’est un budget qui pèsera sur les plus pauvres”, selon Arthur Delaporte et “très marginalement” sur les plus riches. Et il insiste : “C’est un semblant de justice fiscale, mais en réalité, ce sont les plus pauvres qui vont en souffrir.”

Pour Jean-François Husson, “il y a d’abord un préalable : il faut redresser les comptes du pays et il ne doit y avoir ni dogme ni ligne rouge”. « L’effort doit être collectif et partagé », « il doit être fait en proportion de ses capacités contributives ». Les LR ne s’opposeront donc plus, en principe, aux hausses d’impôts. Une position qui surprend Arthur Delaporte, qui pointe « un changement d’avis au Sénat », où LR refusait jusqu’ici toute augmentation des prélèvements.

Suppression de 4 000 postes d’enseignants : “On va dégrader le système éducatif”, selon Arthur Delaporte

L’un des points saillants du budget est la suppression de 4 000 postes d’enseignants l’année prochaine. « Dans mon département, nous avons dû fermer 80 classes cette année. Cela a de réelles conséquences, le nombre d’élèves par classe a augmenté”, constate le député PS, en pointant “des sections maternelles grandes ou petites, avec 28 élèves par classe”. “Nous allons dégrader le système éducatif.”

« Il faut accepter de se réorganiser, de s’adapter aux besoins d’aujourd’hui », répond Jean-François Husson, qui met en avant la création de 2 000 postes d’AESH (accompagnateurs d’étudiants en situation de handicap), prévue dans le budget 2025.

“De toute façon, il va falloir faire des efforts”, pense Jean-François Husson

Autre sujet sensible : les 5 milliards demandés aux collectivités locales. Le socialiste craint des conséquences sur l’action sociale des collectivités. Là encore, Jean-François Husson défend le gouvernement. « Il existe de nombreuses façons de faire un effort. Certaines (communautés) ont de bons résultats, d’autres moins bons, il faut bien cibler”, a déclaré le sénateur LR, qui “a identifié les départements qui sont très inconfortables, les départements très tendus, il faut être très attentif. Et avec les autres, il faut regarder ce qui est possible.» Et de conclure : « De toute façon, il va falloir faire un effort ».

“Au final, c’est la santé qui est grillée, ce sont les retraites qui sont grillées, les politiques écologiques qui sont grillées parce qu’on a choisi de faire des cadeaux aux plus riches, avec l’ISF, la flat tax”, dit-il. demande d’Arthur Delaporte. “J’adore ça, Monsieur, je sais tout, j’ai toujours raison…” grince Jean-François Husson. Un échange qui augure de débats animés.

 
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