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L’histoire des violences en Corse bouleversée par les meurtres de femmes

Antoine-Marie Graziani, vous poursuivez l’étude des violences en Corse à travers votre dernier ouvrage, « Le geste du peuple », préfacé par Jean-Louis Fabiani. La violence en Corse, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, a-t-elle des spécificités ?

Antoine-Marie Graziani : Ce n’est pas ce à quoi on s’attend, mais une des spécificités est la violence contre les femmes. Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, les cas sont nombreux. Paoli alertait sur le phénomène dès 1765 dans plusieurs lettres pour dénoncer les uxoricides (du latin épouse : « femme », ndlr) qui sont les meurtres perpétrés par les maris sur leurs femmes. Aujourd’hui, on parle de féminicide sans faire de distinction. Je suis littéralement tombé de ma chaise devant leur numéro et la masse de documents. C’est un élément de brutalité qui me plaît.

Diriez-vous qu’il est plus présent en Corse ?

A.-MG : Par rapport aux études que je lis sur cette période, je ne retrouve pas cette dimension même si, on le sait, la condition des épouses et des femmes en général dans les sociétés de cette époque n’est pas plus enviable ailleurs. Ce qui me frappe, c’est le côté récurrent du phénomène. Et les explications sont souvent folles, comme ce mari qui justifie son meurtre : « Tel fut mon bon plaisir ».Jean-Louis Fabiani: En sociologue habitué aux comparaisons, il faut éviter de penser qu’il s’agirait d’une illustration de coutumes corses particulières.

 
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