L’intensification des tensions au Moyen-Orient va-t-elle faire monter les prix à la pompe ? Depuis l’entrée de l’Iran dans le conflit entre Israël, le Hamas et le Hezbollah la semaine dernière, les prix du pétrole brut sont en hausse.
Lundi 7 octobre, exactement un an après l’attaque du mouvement islamiste palestinien contre l’Etat hébreu, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, référence de l’or noir en Europe, a franchi le seuil symbolique des 80 dollars. Une première depuis un mois et demi. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) à échéance novembre, a atteint 76,50 dollars. Après une baisse mardi 8, les prix ont de nouveau augmenté ce mercredi 9 octobre.
A l’origine de cette hausse des prix du pétrole, la crainte d’une frappe israélienne sur les infrastructures pétrolières iraniennes qui couperait l’approvisionnement de l’un des 10 plus gros producteurs de pétrole au monde. L’ouragan Milton, qui pourrait entraîner la fermeture des installations pétrolières américaines après avoir traversé la Floride, pourrait également influencer les prix à la hausse.
Mais pour l’instant, “On ne peut pas encore parler d’une flambée des prix du pétroleexplains Olivier Gantois, president of UFIP Énergies et mobilities (formerly the French Union of Petroleum Industries) in La Dépêche. Contrairement, par exemple, à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, où le baril de pétrole brut a augmenté de 40 dollars. Aujourd’hui, les marchés pétroliers ne semblent pas croire à une conflagration généralisée au Moyen-Orient.».
Selon lui, le prix du baril pourrait rester entre 75 et 85 dollars. «C’est une zone de prix qui, en fait, satisfait tous les acteurs des marchés pétroliers. (….) Et c’est un niveau de prix qui ne provoque pas de révolution chez les acheteurs à la pompe.»explique le président de l’UFIP à nos confrères. Un avis qui n’est cependant pas partagé par tous les experts. ” Il ne serait pas surprenant de voir les prix dépasser rapidement les 85 dollars à la moindre escalade du conflit. », a estimé de son côté lundi auprès de l’AFP Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management, pour qui la barre des 100 dollars est « loin d’être infranchissable ».
En attendant une éventuelle envolée des prix du pétrole, la hausse des prix de l’or noir se fait déjà sentir à la pompe. Selon le dernier bilan hebdomadaire du ministère de la Transition écologique, au vendredi 4 octobre, les prix des carburants sont en légère hausse en ce début de mois. En une semaine, le prix moyen du diesel a augmenté de 0,5 centime pour s’établir à 1,5905 € TTC le litre et celui de l’essence sans plomb 95-E10 a augmenté de 0,6 centime pour s’établir à 1,6873 € le litre. Même tendance pour le SP95 et le SP98 qui augmentent de près de 0,9 centimes à respectivement 1,7295 €/L et 1,7932 €/L.
Une hausse des prix qui devrait se poursuivre, selon Olivier Gantois. La répercussion de l’évolution du prix du baril de pétrole, à la hausse ou à la baisse, est «presque instantané»dit-il à nos confrères. Attendez-vous donc à payer plus cher votre réservoir dans les prochains jours.
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