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Edith Heard reçoit la médaille d’or du CNRS 2024

Généticienne de formation, Edith Heard est tombée dans l’épigénétique un peu par hasard lors de sa thèse qu’elle effectuait à l’Imperial Cancer Research Fund, à Londres, à la fin des années 1980. Cette discipline vise à étudier non pas le génome des cellules, mais les mécanismes qui répriment ou activent l’expression des gènes sans modifier la séquence d’ADN et qui se transmettent au fil des divisions cellulaires, voire des générations. Ce nouveau domaine commençait tout juste à s’implanter et était en plein essor. Petit à petit, on a compris que les mécanismes épigénétiques jouaient un rôle fondamental dans la régulation de l’expression des gènes et qu’ils étaient essentiels notamment à la spécialisation des cellules de l’organisme selon les tissus et à l’embryogenèse. .

L’un des événements majeurs qui se produisent au cours du développement embryonnaire et qui est orchestré par l’épigénétique est l’inactivation du gène qu’elle continue depuis d’explorer, d’abord à l’Institut Curie, à Paris, où, recrutée au CNRS, elle monte une équipe a ensuite dirigé un département, et aujourd’hui au Laboratoire européen de biologie moléculaire, à Heidelberg, en Allemagne, dont elle est directrice depuis 2019.

De quoi s’agit-il ? Chez les mammifères, les cellules femelles possèdent deux chromosomes X, l’un hérité du père, l’autre de la mère, mais un seul des deux est exprimé : un mécanisme épigénétique inactive le second. En revanche, si les deux copies sont exprimées dans un embryon, celui-ci meurt rapidement. Lorsque le jeune chercheur s’est lancé dans ce sujet, tout restait à comprendre sur ce mécanisme : quand intervenait-il dans le développement ? Comment une cellule a-t-elle décidé d’inactiver un chromosome X, et comment a-t-elle choisi lequel ?

Au fil des années, Edith Heard et ses collègues ont apporté d’importantes contributions dans ce domaine. Son équipe a été l’une des premières à décrire les étapes d’inactivation du chromosome X chez la souris. Elle a également montré que ces stades diffèrent d’un mammifère à l’autre, même s’ils sont proches. Surtout, elle a élucidé plusieurs mécanismes impliqués dans ce processus et mis en évidence la dynamique remarquable des changements épigénétiques qui les accompagnent au cours du développement embryonnaire.

À l’été 2025, Edith Heard prendra la direction du Francis Crick Institute de Londres. Elle compte y poursuivre ses recherches.

 
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