Des centaines de Palestiniens quittent Jénine, en Cisjordanie, au troisième jour de l’opération israélienne

Des centaines de Palestiniens quittent Jénine, en Cisjordanie, au troisième jour de l’opération israélienne
Des centaines de Palestiniens quittent Jénine, en Cisjordanie, au troisième jour de l’opération israélienne

Des centaines de Palestiniens ont quitté jeudi le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, au troisième jour d’une opération majeure de l’armée israélienne contre les groupes armés qui a fait au moins 12 morts.

Appuyés par des bulldozers, des avions et des véhicules militaires blindés, des soldats ont lancé mardi cette opération baptisée “Mur de fer”, deux jours après le début d’une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que cette opération visait à « éradiquer le terrorisme à Jénine », ville adjacente à un camp de réfugiés situé au nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.

“Des centaines d’habitants du camp ont commencé à partir après que l’armée israélienne, via des haut-parleurs attachés à des drones et des véhicules militaires, leur a ordonné d’évacuer”, a déclaré jeudi le gouverneur de Jénine, Kamal, à Abou al-Roub.

Salim Al-Saadi, membre du comité de gestion du camp, qui habite à proximité, a confirmé l’ordre.

«Ils ont demandé aux résidents du camp de partir avant 17 heures (10 heures au Québec) et il y a eu des dizaines de personnes qui ont commencé à partir.» “L’armée est devant chez moi, ils peuvent entrer à tout moment”, a-t-il ajouté.

L’armée israélienne, interrogée par l’AFP, a démenti avoir donné un tel ordre.

Dès mercredi, les habitants ont commencé à fuir la région de Jénine à pied.

Jeudi, des images de l’AFP montraient des files de femmes, d’hommes et d’enfants marchant dans une rue boueuse, certains portant quelques affaires fourrées dans des sacs, assistés par des ambulances du Croissant-Rouge palestinien.

Un secouriste a poussé un homme en fauteuil roulant alors que des véhicules militaires israéliens circulaient à proximité.

« Raser les routes »

Le chef d’état-major de l’armée, le général Herzi Halevi, a déclaré que la décision de lancer l’opération était la « bonne ».

« Une fois que nous avons reconnu que le camp de Jénine était devenu une plaque tournante pour ceux qui planifiaient des attaques ou cherchaient refuge après les avoir commises, c’était la bonne décision d’y entrer par la force », a-t-il déclaré. a-t-il déclaré dans un communiqué.

L’armée israélienne a déclaré avoir abattu jeudi deux combattants du Jihad islamique accusés d’avoir tué trois Israéliens lors d’une attaque en janvier dans la banlieue de Jénine.

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Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a fait état mardi soir de dix morts dans l’opération à Jénine, régulièrement la cible des opérations israéliennes contre des groupes armés dont le Hamas et le Jihad islamique.

L’armée israélienne a indiqué mercredi avoir « touché plus d’une dizaine de terroristes », parlant de « frappes aériennes contre des infrastructures terroristes » et du « démantèlement de nombreux explosifs installés sur les routes ».

Le même jour, le gouverneur de Jénine annonce de nombreuses arrestations et affirme que l’armée a « rasé au bulldozer toutes les routes menant au camp ». L’armée affirme utiliser ces engins pour se protéger des engins explosifs.

« Un soutien sans faille »

Cette opération a débuté au lendemain de l’investiture du président américain Donald Trump, dont le chef de la diplomatie Marco Rubio a promis mercredi un “soutien indéfectible” à Israël lors d’une conversation téléphonique avec M. Netanyahu.

M. Rubio « s’est également engagé à travailler sans relâche pour aider à libérer tous les otages encore détenus à Gaza ».

Après 15 mois de guerre déclenchés par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la première phase d’un accord de cessez-le-feu est entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

Trois otages israéliens, parmi les dizaines d’otages enlevés lors de cette attaque, ont été libérés en échange de 90 prisonniers palestiniens. Un prochain échange est prévu samedi.

Dans l’une de ses premières décisions, Donald Trump a mis fin aux sanctions imposées par son prédécesseur Joe Biden aux colons israéliens extrémistes de Cisjordanie en raison de leurs attaques contre les Palestiniens.

En 2020, lors de son premier mandat, M. Trump a proposé un « accord du siècle » pour le conflit israélo-palestinien qui prévoyait l’annexion par Israël de parties de la Cisjordanie, mais n’a jamais abouti.

La violence en Cisjordanie a explosé pendant la guerre à Gaza. Depuis octobre 2023, au moins 850 Palestiniens y ont été tués par l’armée israélienne ou par des colons, selon le ministère palestinien de la Santé.

Dans le même temps, au moins 29 Israéliens, dont des soldats, y sont morts dans des attaques palestiniennes ou lors d’opérations militaires, selon Israël.

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