En français dans le texte
C’est en toute confiance que les hommes de Karel Geraerts se déplacent à Braga. L’Union a déjà récolté six points sur six en Ligue Europa grâce à une incroyable victoire à l’Union Berlin (0-1) suivie d’un large succès contre Malmö (3-2). La veille du match, les joueurs ont découvert pour la première fois ce stade de Braga totalement atypique de par sa construction dans une ancienne carrière avec une impressionnante falaise située juste derrière l’un des buts.
Ils ont également découvert ce jour-là, en plein échauffement juste avant leur traditionnel entraînement de veille de match, le corps arbitral français qui s’apprêtait à diriger le match. “La façon dont les cinq arbitres se sont échauffés était assez inhabituelle.rigole Anthony Morris. Ils faisaient des exercices assez inhabituels et nous nous moquions gentiment d’eux depuis le banc de touche. A la fin de leur échauffement, ils sont venus vers nous avec un petit sourire : ‘N’oublie pas qu’on parle français, on t’a entendu te moquer, on t’attend au coin de la rue demain…’ A l’époque, nous n’avons rien fait. pas le fier (sourire).“
J’ai dit à Nilsson qu’on allait changer le cours du match.
Un double changement gagnant
Au grand jour, l’Union Saint-Gilloise sait qu’elle n’est pas favorite face à ce grand portugais. Mais dès le coup d’envoi, les hommes de Geraerts jouent sans complexe, comme c’est le cas depuis leur retour en D1A un an plus tôt. Il n’y en a quasiment qu’un pour l’Union qui n’a pourtant pas la chance de son côté : après deux buts annulés et un coup sûr, les Bruxellois encaissent le premier but contre le cours du jeu.Cette ouverture du score a poussé mon équipe à augmenter encore plus son niveau de jeu, se souvient Geraerts. A cette époque, on croyait vraiment pouvoir battre tout le monde. C’était notre plus grande force.
Sauf que le score est toujours de 1-0 lorsque l’équipe entre dans les dix dernières minutes du match. A la 83e minute, le coach belge procédait alors à un double changement en lançant Guillaume François et Gustaf Nilsson dans le match.J’ai essayé de motiver Gustaf en marge juste avant d’entrer sur le terrain, explains François. Je l’ai regardé dans les yeux et je lui ai dit : ‘On va le faire, on va changer le cours du match !’
S’il n’y avait pas eu un arbitre français, nous aurions fini le match à dix.
Trois mois après son arrivée à l’Union, l’attaquant suédois est quasiment inconnu. Nilsson n’a alors joué que 57 minutes toutes compétitions confondues, la faute à une blessure au pied subie lors de son… tout premier entraînement sous ses nouvelles couleurs. De parfait inconnu, il deviendra en quelques minutes le héros de cette incroyable soirée portugaise. En l’espace de huit minutes, entre la 86e et la 94e minute de jeu, Nilsson réalise un incroyable doublé. Tout d’abord, une reprise sur une astucieuse passe décisive en forme de louche de Simon Adingra. Puis, suite à une confusion après un débordement et un centre venu de la droite de… Guillaume François. “C’est mon plus beau souvenir européen avec l’Union, dit le vieux Carolo avec des étoiles encore dans les yeux. C’était d’autant plus beau que nous étions nombreux à recevoir nos amis et notre famille dans le stade.
Une réunion presque terminée à 10 heures…
Sur le banc, tout le monde explose. Les remplaçants et remplaçants courent vers le buteur du soir pendant que les membres du staff se retrouvent sur le terrain. L’un d’eux passant de l’anxiété à la joie en quelques minutes… »A la fin du match à 1-1, se souvient Philippe Wéry, alors délégué syndical. L’assistant de Geraerts me donne un papier avec le changement à effectuer le plus tard possible pour effectuer un remplacement. Lazare était blessé et le staff voulait effectivement faire un double changement sauf que j’ai dit au quatrième arbitre qu’il n’y en aurait qu’un et que tout était déjà codé sur les planches… Finalement, l’arbitre principale française Stéphanie Frappart a accepté le double changement. mon grand soulagement. Si cela avait été un arbitre azéri ou tchèque, étant donné mon anglais plus que moyen, nous aurions terminé le match à dix… »
Les joueurs sont venus me voir après le match pour me demander l’autorisation de sortir…
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Au coup de sifflet final, tout le groupe se rend devant la tribune remplie de supporters syndicalistes pour célébrer la victoire au son de Bruxelles, ma ville. Dans l’euphorie, plusieurs joueurs narguent les supporters portugais totalement déchaînés qui ont répondu en lançant des gobelets remplis de bières tandis que certains ont quitté le stade avant la fin du match…
L’un d’eux restera plus longtemps que les autres face au kop bruxellois : Gustaf Nilsson. Comme c’est l’habitude pour les joueurs qui n’ont pas reçu beaucoup de minutes, le Suédois se retrouve à faire un travail physique seul sur le terrain alors que ses coéquipiers titulaires sont déjà dans les vestiaires. Nilsson continue les sprints sous les acclamations de ses fans avant d’être célébré dans le vestiaire par tous ses coéquipiers à coups de Gustave, Gustave, Gustave !.
Vin rouge et McDonald’s
Durant le court trajet du stade à l’hôtel, les artistes d’ambiance des vestiaires prennent le contrôle de la musique. Le duo Lapoussin-Teuma crée une ambiance discothèque dans le bus et même les plus timides se retrouvent à danser au rythme de Allons à la plage, soirée salsa !. La fête peut vraiment commencer. “Les joueurs sont venus me demander s’ils pouvaient sortir, se souvient Geraerts. Je leur ai donné mon accord en leur rappelant que nous jouions contre le Cercle trois jours plus tard. Mais il faut être fou pour s’endormir juste après ce genre de victoire… »
Une fois arrivés, la musique toujours à fond avec l’enceinte au bras de Lapoussin, les joueurs retrouvent leurs familles et amis mais aussi de nombreux supporters sous le regard émerveillé des membres de l’hôtel. A minuit, un autre unioniste est fêté par ses coéquipiers : un verre de vin rouge à la main, Christian Burgess fête ses 31 ans sous le signe Joyeux anniversairecirconstance. Avant que la télévision du bar de l’hôtel ne diffuse par hasard un résumé du match, pour le plus grand plaisir du groupe syndicaliste.
La folle soirée se termine au McDonald’s du coin, à quelques centaines de mètres de l’hôtel. Sous le regard curieux de plusieurs Portugais, la belle bande prend possession du fast-food. Comme à la cantine de leur centre de formation de Lierre avec la table des néerlandophones (Vanzeir, Van der Heyden…), celle des francophones (Teuma, Puertas, Kandouss…) et celle des anglophones (Sykes, Burgess…). Dans une détente totale digne d’une troisième mi-temps dans le monde du football amateur, Bart Nieuwkoop s’est régalé en payant une bonne partie de l’addition pendant que d’autres restaient accoudés au bar de l’hôtel qui faisait belle figure ce soir-là.
De son côté, Muzio a certainement aussi célébré cette incroyable victoire avec une bière à la main. Aussi frais que celui bu quelques heures plus tôt dans le centre de Braga, mais avec une saveur certainement encore plus particulière…
Syndicat SG : Maurice, Kandouss (83e Nilsson), Burgess Van der Heyden, Lynen, Teuma, Lapoussin (67e Adingra), Nieuwkoop (83e François), Lazare (90e Puertas), Vanzeir (91e Sykes), Boniface.
Les objectifs : 49e Abel Ruiz (1-0), 86e Nilsson (1-1), 94e Nilsson (1-2).