La décision sera rendue à 14 heures en audience publique à la Cour de cassation de Paris.
La commission d’instruction peut ordonner des renseignements complémentaires si elle estime que des investigations complémentaires doivent être menées, rejeter la demande ou au contraire la transmettre à la Cour de révision.
Seul ce dernier, s’il est contacté, pourra se prononcer sur l’annulation ou non de la peine à perpétuité de Dany Leprince, aujourd’hui âgé de 67 ans.
Les juges peuvent également suivre l’avocat général qui avait demandé “d’attendre” l’évolution d’une information judiciaire en cours au Mans, lors de l’audience du 12 décembre devant la commission d’instruction, a rapporté la défense de M. Leprince.
Dans cette procédure, ouverte en 2014 après une plainte du père des fils Leprince pour meurtre et complicité, son ex-épouse, Martine Compain, a été placée sous le statut plus favorable de témoin assisté par le juge d’instruction.
Mais le parquet réclame sa mise en examen. L’audience à la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Angers n’a pas encore été fixée, a indiqué le parquet général à l’AFP.
Attendre d’éventuelles évolutions de cette information judiciaire serait “terriblement cruel !”, s’est alarmé à l’issue de l’audience Me Olivier Morice, qui défend Dany Leprince auprès de Me Missiva Chermak-Felonneau.
«J’ai confiance en la justice», a déclaré M. Leprince, qui clame son innocence depuis plus de trente ans.
– « Recherche de la vérité » –
Le 4 septembre 1994, son frère Christian Leprince, sa femme et deux de leurs filles, Audrey, 7 ans, et Sandra, 10 ans, sont retrouvés massacrés à coups de couteau dans leur maison de Thorigné-sur-Dué (Sarthe). . Solène, 2 ans, était la seule survivante.
Accusé par son épouse Martine Compain – dont il a divorcé depuis – et sa fille aînée Célia, Dany Leprince a avoué en garde à vue avoir tué son jeune frère, sans évoquer les trois autres victimes.
Il s’est rapidement rétracté, affirmant que ses aveux avaient été extorqués par les enquêteurs.
-Celui qui était surnommé « le boucher de la Sarthe » a été condamné à la réclusion à perpétuité avec 22 ans de sûreté en 1997 pour ce quadruple meurtre par la cour d’assises.
Après le rejet de son pourvoi en cassation en 1999 – la possibilité de faire appel d’une condamnation par une cour d’assises n’est possible en France que depuis 2000 –, il a déposé une première demande de révision en 2006.
Mais en 2011, la Cour de révision a refusé de tenir un nouveau procès.
Au printemps 2021, sa défense a déposé une nouvelle requête en révision. Cette affaire a été examinée par la commission d’enquête à huis clos le 12 décembre.
Dans un mémoire de 200 pages, ses avocats ont énuméré une vingtaine de « faits et éléments nouveaux, inconnus du tribunal de première instance, susceptibles d’établir son innocence ou de faire naître le doute sur sa culpabilité ».
Parmi ses éléments figurent notamment le rôle de Martine Compain au soir des faits, sa personnalité et ses « multiples revirements », ainsi que les versions « remarquablement évolutives » de Célia et l’analyse des couteaux cités dans la procédure.
La défense s’appuie également sur une lettre adressée en avril 2024 à la commission d’enquête par Solène, aujourd’hui âgée de 32 ans, révélant qu’elle avait de « sérieux doutes quant à la culpabilité » de son oncle, « au vu des nombreuses incohérences » du dossier. . Elle a déclaré qu’elle « espère ardemment qu’un nouveau procès puisse avoir lieu pour rechercher la vérité ».
Les avocats de Dany Leprince n’ont pas souhaité s’exprimer avant la décision.
Après 17 ans de détention, leur client a obtenu une libération conditionnelle en 2012 et n’est plus sous contrôle judiciaire depuis 2021.
Les réexamens de condamnations pénales restent rares en France : seules une dizaine de demandes ont abouti depuis 1945 dans des affaires de meurtre ou de viol.