CARTE. Visualisez le déclenchement des feux de végétation au Brésil, quelques mois avant la COP30 en Amazonie

L’Amazonie est en proie aux flammes. La superficie végétale détruite par les incendies au Brésil s’est envolée en 2024 pour atteindre 30,8 millions d’hectares, selon un rapport de la plateforme de surveillance MapBiomas, publié mercredi 22 janvier. Cela représente une superficie comparable à l’Italie ou à la moitié de la .

Ce chiffre constitue également une très forte augmentation par rapport aux années précédentes. Il s’agit de la plus grande superficie partie en fumée dans ce pays d’Amérique latine sur un an depuis 2019. En 2024, les incendies ont ravagé une superficie 79 % plus grande qu’en 2023. Un an « atypique et alarmant »résume Ane Alencar, coordinatrice de la plateforme de suivi de l’Observatoire brésilien du climat.

Selon les données officielles, plus de 140 000 incendies ont été enregistrés en 2024 au Brésil, presque tous causés par l’action humaine. Du jamais vu depuis dix-sept ans et une augmentation de 42% par rapport à 2023.

Les scientifiques estiment que l’ampleur de ces incendies est liée à la crise climatique. Et pour cause : “LLe changement climatique a deux effets majeurs sur les forêts, explique Jean-Pierre Wigneron, chercheur à l’Inrae. Cela favorise le dépérissement des arbres et des sécheresses extrêmes qui créent des conditions beaucoup plus favorables aux incendies.

Au Brésil, les deux dernières années ont été particulièrement sèches. De quoi accélérer la propagation des flammes. Une menace encore plus grande en Amazonie, qui serait plus sensibles au changement climatique que les forêts africaines, et notamment celles du Congo, qui seraient plus résistantes et acclimatées aux sécheresses »ajoute le chercheur.

Les données de la plateforme de suivi confirment que ces incendies ont particulièrement touché les forêts brésiliennes et, parmi elles, l’Amazonie. Quelque 17,9 millions d’hectares de cette gigantesque région naturelle partiront en fumée en 2024, selon le rapport.

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Un désastre pour le climat, car “Les tropiques, notamment l’Amazonie, sont des forêts très importantes pour le stockage du carbone, avec des arbres très hauts et très larges, rappelle Jean-Pierre Wigneron. La forêt amazonienne stocke ainsi six à huit fois plus de carbone par hectare que les forêts observées en France.

Ces gigantesques incendies sont aussi un mauvais signal pour le président Luiz Inacio Lula da Silva, alors que la ville amazonienne de Belem doit accueillir la conférence des Nations Unies sur le climat (COP30) en novembre 2025. C’est aussi l’État du Para, dont Belem fait partie. la capitale, qui a le plus souffert des incendies en 2024, avec 7,3 millions d’hectares dévastés, soit environ un quart du total national.

Le leader de gauche Lula a fait de la protection de l’environnement l’une des priorités de son mandat. Mais en septembre, il a néanmoins reconnu que le Brésil n’était pas « 100% prêt » pour lutter contre une vague d’incendies de forêt, imputée par le gouvernement « terrorisme climatique ». Certains habitants pratiquent le brûlage pour défricher les champs destinés aux cultures ou au bétail, ou mettent le feu à des zones forestières pour s’approprier illégalement des terres.

Lors de la COP30, le Brésil aura la lourde tâche de tenter de progresser vers les objectifs de l’accord de Paris, alors que le nouveau président américain, Donald Trump, a annoncé que les États-Unis le retireraient une nouvelle fois. L’objectif principal de l’Accord de Paris est de « maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels »avec un objectif à long terme “à 1,5°C”selon la COP. Les enjeux sont immenses et les négociations s’annoncent déjà houleuses.


Depuis le 19ème siècle, la température moyenne de la Terre réchauffé de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette augmentation est due aux activités humaines, consommatrices d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, d’une rapidité sans précédent, menace l’avenir de nos sociétés et de la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, réduction de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

 
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