Ce n’est pas une semaine comme les autres pour Victor Wembanyama. Le gamin du Chesnay retourne sur les terres de sa jeunesse. Mais cette fois, tout a changé. C’est dans le costume de la star de la NBA. D’un joueur de franchise qui vient promouvoir son équipe et la grande Ligue nord-américaine. En deux ans, l’évolution est folle, l’OVNI si prometteur est passé dans une énième dimension. Mais ce n’est pas si surprenant. Enfin, surtout pour ceux qui ont eu la chance de le connaître lors de ses jeunes années en région parisienne.
De Chesnay-Versailles à Boulogne-Levallois, en passant bien sûr par Nanterre et l’INSEP, Victor Wembanyama, qui a également passé une petite saison à l’ASVEL, s’est construit en région parisienne. Il y grandit jusqu’à son départ tant attendu à 19 ans pour la NBA. Et il a façonné ce profil très atypique de basketteur capable de régner sur la planète basket. “Beaucoup de gens sont surpris (par ses progrès) mais moi, et d’autres qui ont eu la chance de voir tout le travail qu’il fait au quotidien, ne sommes pas surpris de ce qu’il devient.», a lancé cette semaine Philippe Da Silva, l’entraîneur de Nanterre 92, qui se souvient d’un jeune homme de 16 ans qui «j’ai toujours voulu faire plus« .
C’était un bon garçon, intelligent et vraiment heureux.
Pur produit de la région parisienne, « Wemby » a visiblement laissé une marque indélébile dans tous les clubs qui ont eu la chance de l’accueillir. Et ce n’est pas seulement une question de compétences extraordinaires. “Ce qui m’a frappé chez Victor, dès sa première formation, c’est son sourire et son attitude extrêmement joviale.explique Frédéric Donnadieu, président de Nanterre et premier entraîneur de Wembanyama au sein du club où la star des Spurs a joué de 10 à 17 ans. C’était un enfant bien dans sa peau, intelligent, et vraiment heureux, content de jouer, il s’adaptait très vite aux autres enfants de l’équipe. En une seule séance d’entraînement, il a eu l’impression de faire partie du club« .
Les souvenirs sont également appréciables pour Jean-Aimé Toupane. Le sélectionneur de l’équipe de France féminine, qui a entraîné le géant français lors de quelques matches avec l’INSEP lors d’une saison où il a également joué avec Nanterre, a également été marqué par l’état d’esprit de la jeune équipe de France. . “Au-delà de ce profil atypique, c’est avant tout sa passion qui m’a frappé. Il était intéressé par les discussions que nous avions. C’était un garçon qui avait de grandes capacités humaines et d’écoute. Et avec ses coéquipiers, il ne se prenait pour personne d’autre. Cela a vraiment coché toutes les cases. Je me suis dit : ‘ah, j’aurais vraiment aimé l’entraîner plus longtemps’« .
-Quand les gens l’ont découvert à Las Vegas, ça m’a fait rire
Un vrai plaisir à coacher au quotidien, Victor Wembanyama a aussi fait plaisir dans sa maîtrise du basket évidemment. Car dès son plus jeune âge, il possédait déjà cette combinaison explosive de taille et de compétences qui le rend si unique. “Ce qui m’a aussi évidemment impressionné, c’est sa taille – son bon rapport de coordination.still remembers Frédéric Donnadieu. Quand les gens l’ont découvert à Las Vegas, cela m’a fait rire car en fait, il faisait des actions qu’il faisait déjà étant enfant chez lui avec plus de gaspillage bien sûr. C’était inné chez lui. (..) Ce qu’il faut comprendre, c’est que Victor, évidemment, n’est pas à ce niveau uniquement à cause de son gabarit. C’est tout un package qui le rend unique et surtout de très haut niveau.« .
Unique tant par ses compétences que par sa mentalité. Mais Wembanyama a également pu bénéficier de formateurs qui l’ont laissé s’épanouir pour tirer le meilleur parti de son style hors du commun. « Je lui ai permis de jouer comme un enfant parce que c’est ce qu’il aimait faire. Et je ne voulais pas le restreindre. Je me souviens d’une finale en 2014 contre Mulhouse. A la fin, il revient le ballon et veut dribbler entre les jambes et là, il rate et les autres marquent dans la foulée. Mais notre principe directeur était de lui permettre de franchir les étapes les unes après les autres. Je ne pourrais jamais lui dire, tu me rappelles tel ou tel joueur”, se souvient Frédéric Donnadieu.
Aujourd’hui, ses anciens entraîneurs et clubs sont satisfaits de son parcours. “C’est une immense fierté. Et un rêve éveillé d’avoir eu un tel joueur. C’est un grand régalse félicite à nouveau le président de Nanterre. J’ai la faiblesse de croire qu’on y a aussi contribué, même si j’ai l’humilité de dire que Victor aurait aussi réussi ailleurs parce qu’il est exceptionnel. Mais on a su lui mettre les bons coachs pour qu’il puisse progresser et il avait aussi les coéquipiers pour ça.« . Grâce à tout cela, la France dispose aujourd’hui d’un phénomène mondial qui s’apprête à ravir le public parisien. Son public.