La ville de Nîmes devient une référence en matière de lutte contre les inondations.
Après les inondations meurtrières de 1988, la ville s’est lancée dans des travaux considérables.
Des investissements colossaux, mais les autorités craignent toujours le prochain phénomène majeur.
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Le bassin des Antiquailles est un chantier titanesque. Après 15 ans de travaux, cette carrière de six hectares deviendra le plus grand bassin de rétention d’eau de la ville. Avec pour objectif de devenir une barrière contre les inondations.
« Dans la ville de Nîmes, il existe 19 bassins de rétention d’une capacité totale d’un million de mètres cubes d’eau. Et ce bassin de carrière représentera à lui seul 1 800 000 mètres cubes d’eau. » explique au 13 heures sur TF1 Claude de Girardi, élu LR à la Métropole de Nîmes, chargé de la gestion des milieux aquatiques et des crues. C’est l’équivalent de 720 piscines olympiques.
Neuf morts dans les inondations de 1988
La ville de Nîmes prend des mesures drastiques pour se protéger des inondations car elle reste traumatisée. Le 3 octobre 1988, des pluies torrentielles ravagent la capitale gardoise. En trois heures, il est tombé l’équivalent d’un mois de pluie. Neuf personnes sont mortes et l’eau a atteint, par endroits, trois mètres de hauteur.
Danielle Cazès avait ce jour-là 35 ans. « Il n’y avait plus de portes, plus de fenêtres. Parce que tout avait été démoli par les voitures”elle se souvient. Dans les rues, les murs ont conservé les cicatrices de l’eau. «Je serais mort. Si j’avais été là, je serais mort. C’est pourquoi je suis monté au premier étage de la maison.
Malgré les sommes (…) sur une crue millénaire, ça ne suffira pas
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Franck Proust, président de Nîmes Métropole.
L’inondation a été aggravée par les cadereaux, destinés à canaliser les eaux de pluie mais qui étaient alors sous-dimensionnés. « Nous avons une structure qui a une capacité très limitée. De l’ordre de 2 à 3 m3 par seconde. En 1988, nous avions plus de 200 m3 par seconde qui se présentaient ici. Et donc évidemment, une fois que ça ne passe pas plus bas, ça est venu submerger toute la ville», explique Jean-Luc Nuel, chef du service de prévention des inondations à la Métropole.
Depuis, la ville a multiplié les travaux d’agrandissement et d’élargissement, à l’image du métro parisien ou du tunnel sous la Manche. Pour ce faire, sous les pieds des Nîmois, des tunneliers avancent de 15 mètres chaque jour. « Nous allons être dans une multiplication par 10 de ces capacités de débit. Et donc à terme, c’est là que les eaux de crue viendront s’évacuer dans ce tunnel de 3 m3 de diamètre », adds Jean-Luc Nuel.
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Si Nîmes investit pour se protéger au maximum des inondations, les autorités restent lucides. « Nous allons protéger la ville et l’agglomération contre une inondation centennale. Mais malgré les sommes, 400 millions d’euros, pour une crue millénaire comme celle du 3 octobre 1988, cela ne suffira pas.» advances Franck Proust, president of Nîmes Métropole.
Les Nîmois ont donc appris à vivre avec le risque d’inondation, et plus de la moitié d’entre eux vivent en zone inondable. Pour se protéger, Gilles Baures a investi dans cinq batardeaux gonflables, qui retiennent l’eau. « Il y a des alertes orange où on voit que ça commence déjà à baisser un peu. On les positionne et on est en paix. On dort un peu mieux. » il confie. Cet équipement est entièrement pris en charge par la ville. Près de 500 foyers en ont désormais bénéficié.