Ski de fond : une belle médaille de bronze collective pour les Bleues
Mardi matin, sur les pistes de Pragela (Italie), les fondeurs tricolores Félicia Chappaz, Manon Favre Bonvin, Julie Marciniak et France Pignotles quatre membres du Equipe Nordique de Haute-Savoiea remporté la médaille de bronze au relais féminin Jeux mondiaux universitaires de Turin 2025.
Après ce moment riche en émotions, ils racontent leur journée Magazine nordique.
Félicie Chappaz : première relayeuse
« Personnellement, j’étais vraiment contente de faire ce relais avec les filles et c’était important pour moi de faire quelque chose de bien en se donnant à fond et en prenant du plaisir. Je démarre et suis assez surpris car nous sommes rapidement trois devant ! J’ai parlé avec les filles qui étaient avec moi à l’arrivée et on ne s’attendait pas à ça. Il fallait aller le plus loin possible donc nous avons travaillé par trois. »
« La Finlandaise était vraiment forte devant, mais je me suis battu jusqu’au bout pour réduire l’écart avec elle et j’ai passé le relais à Manon. [Favre Bonvin] avec 12 secondes d’écart, et avec les Japonais. Je suis plutôt content de mon relais même si nous n’avons pas eu la meilleure glisse ! C’était tellement cool. Il y avait beaucoup de Français qui sont venus nous encourager, notamment mes parents. »
« J’ai ensuite traversé toutes les émotions ! J’étais super stressé sachant qu’on jouait la troisième place jusqu’au dernier tour… France [Pignot] a fait un super dernier tour et ça nous donne la médaille ! Un relais se gagne par quatre et se perd par quatre. Là-bas, nous avons remporté cette médaille tous les quatre et je suis extrêmement fier des filles et de ce qu’elles ont donné. J’étais si heureuse qu’en arrivant, je n’ai pas pu retenir mes larmes [rires] ! C’étaient des larmes de bonheur. C’est un souvenir gravé à jamais dans nos mémoires. Merci les filles, c’était trop cool ! »
Manon Favre Bonvin: second torchbearer
« J’ai parcouru tous les États ! J’avais un peu d’appréhension avant le départ, mais j’avais surtout très hâte de courir car les relais sont les meilleures courses, encore plus entre amis. J’ai eu de très bonnes sensations pendant l’échauffement. Félicie [Chappaz] J’ai fait une belle course et m’a passé le relais en troisième position avec le Japonais, et le Finlandais n’était pas loin devant. »
« Nous avons skié un tour ensemble, je me sentais plutôt bien, mais je sentais que la Japonaise avait de meilleurs skis que moi. Dans le deuxième tour, j’ai voulu entrer dans son sillage et le phénomène de glissade m’a fait lâcher prise… J’ai perdu le contact et c’était un peu compliqué même en donnant tout ce que j’avais. J’ai ensuite été pris à l’acide [lactique] jusqu’aux oreilles pendant tout le dernier tour. J’ai complètement craqué, je ne sentais plus rien, mais j’essayais de ne rien lâcher pour mes amis ! »
« Je passe la parole à Julie [Marciniak] très tard et je m’en voulais d’avoir craqué comme ça… Je n’ai même pas vu son relais tellement j’étais épuisé et je n’arrivais pas à me relever ! Les filles ont très bien skié et patiné jusqu’au dernier Tour de France [Pignot] qui a lâché les Suisses. Cette médaille de bronze était donc un soulagement car j’aurais été désolé si je terminais quatrième à cause du dernier tour de mon relais. Partager cela avec les amis avec qui je m’entraîne toute l’année est incroyable et ce n’est pas tous les jours qu’on peut vivre ça. Des larmes de déception se sont transformées en larmes de joie ! »
-Julie Marciniak : troisième relayeuse
«Je suis allée m’échauffer quand Félicie [Chappaz] je partais et j’ai regardé à quoi ça ressemblait. J’ai vu qu’elle ne glissait pas comme une folle, mais qu’elle se battait ! J’avais hâte d’y aller, dans n’importe quelle position, juste pour aller faire ce relais avec les filles. »
« Manon [Favre Bonvin] est restée un peu coincée à la fin et elle m’a passé le relais. Ce qui était vraiment cool, c’était tous les supporters français, les biathlètes venus et les familles ! Entre nous, on s’encourageait aussi quand on se voyait. J’étais avec la Suissesse qui a terminé troisième en patinage individuel donc le but était de ne pas la laisser partir. Dans le dernier tour, j’ai tenté d’attaquer, mais elle m’a pris mes skis. »
« Le relais de la France [Pignot]c’était stressant, mais ça s’est bien terminé ! Quand on l’a vu arriver et qu’il n’y avait personne à skis, ça m’a rassuré ! Nous savions que c’était la seule fois où nous allions faire une course ensemble tous les quatre et cela nous a donné un excellent souvenir partagé qui restera pour toujours. »
France Pignot : quatrième relayeuse
« C’était fou de faire ce relais avec les filles avec qui je m’étais entraîné tout l’été. Il y avait beaucoup d’enthousiasme et d’anticipation parce que nous savions que nous avions fait une percée. Personnellement, je suis tombé malade le jour du sprint, vendredi dernier… J’ai donc passé trois jours à l’hôtel à ne rien faire ou presque. Cela a payé et j’étais en bonne forme ! »
« J’ai pris le relais avec les Suisses pour la troisième place. Elle a fait un grand premier virage et j’ai laissé quelques mètres pour ne pas payer plus tard. Au final, nous sommes restés 10, 15 secondes d’écart et, avec tous les encouragements, j’ai vraiment pu me faire mal et faire ma peau jusqu’à voir qu’elle perdait des longueurs. Ce n’était qu’à la moitié du dernier tour ! »
« J’ai mis tout ce que j’avais dedans, je n’ai pas regardé en arrière et ça a été le cas. A la fin, j’ai vu les filles avec le sourire et, je ne m’en rendais pas vraiment compte, j’étais toujours dans ma course. J’avais imaginé tous les scénarios, y compris ceux qui étaient décevants, mais je n’arrivais pas à l’imaginer. Nous avons eu cette médaille mentale, c’est une belle récompense pour notre travail d’équipe et notre préparation estivale ! »