Gaston Flosse entendu par la justice dans l’affaire du décès de Roubert Boulin

Gaston Flosse entendu par la justice dans l’affaire du décès de Roubert Boulin
Gaston Flosse entendu par la justice dans l’affaire du décès de Roubert Boulin

Inter révèle que l’ancien président du pays a été entendu par un juge d’instruction, dans l’affaire de la mort de Robert Boulin en 1979. Alors ministre du Travail, ce dernier était pressenti pour devenir Premier ministre, mais s’est retrouvé empêtré dans une affaire immobilière douteuse. ce à quoi il s’apprêtait à répondre en révélant des dossiers compromettants pour son parti, le RPR. Il a finalement été retrouvé mort dans un étang en région parisienne, et l’enquête a conclu à un suicide. Ce que réfute la famille. Gaston Flosse, alors député, fut le dernier à l’avoir rencontré avant sa mort.

Une nouvelle convocation au tribunal pour Gaston Flosse. France Inter révèle que l’ancien président du pays a été entendu comme témoin le 10 janvier, par visioconférence, par le juge d’instruction chargé de l’enquête sur la mort du ministre Robert Boulin en 1979. » J’ai été très surpris de n’avoir été ni convoqué ni entendu jusqu’à aujourd’hui », a souligné Gaston Flosse, dans des propos rapportés par les médias nationaux.

Figure de Résistance puis Ve République, ministre pendant quinze ans, Robert Boulin est en charge du portefeuille travailliste en 1979. Apprécié de l’opinion publique, il était pressenti pour devenir Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing. Mais son ascension avait été mise à mal par une opération immobilière douteuse, sur fond d’achat d’un terrain à Ramatuelle, non loin de Saint-Tropez. Il a clamé son intégrité, s’estimant victime d’une tentative de déstabilisation dans son propre camp, et a affirmé disposer de nombreuses informations sur le fonctionnement de la République, dont il était très familier, compte tenu de sa longévité record dans les ministères.

France Inter rappelle que “selon certains témoins”il a menacé « révéler le financement caché du RPR en lien avec la Françafrique et le Gabon ». Alors qu’il préparait un droit de réponse, il est retrouvé mort fin octobre 1979, dans un étang en région parisienne, plusieurs indices permettant à une enquête rapide de conclure à un suicide. Sa famille a toujours réfuté cette thèse, privilégiant la possibilité d’un assassinat commandité en haut lieu, notamment par le Service d’action civique de Jacques Foccart, une organisation sulfureuse alors proche de certains cadres du RPR, dont le président de l’époque Jacques Chirac. est lui-même en conflit avec Valéry Giscard d’Estaing.

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L’avocat de la famille Boulin accuse Flosse de mentir

Gaston Flosse, l’un des nombreux fondateurs du RPR, a été invité à retranscrire ses souvenirs du 29 octobre 1979. Alors député de la Polynésie, il fut le dernier à avoir officiellement échangé avec Robert Boulin, lors d’une rencontre portant notamment sur la question d’emploi en Polynésie. « En partant, il m’a accueilli d’un geste souriant, il n’avait pas du tout l’air de quelqu’un de préoccupé. Si tel avait été le cas, il aurait sûrement reporté notre rencontre. L’ambiance n’était pas celle de quelqu’un qui avait un projet comme ça (se suicider)», a-t-il déclaré au juge, toujours selon France Inter. Gaston Flosse a également assuré ne pas croire à la théorie du suicide, mais a réfuté avoir la moindre information. “Je n’ai pas participé aux discussions politiques” du RPR, a-t-il déclaré. « Grotesque », pour l’avocate de la famille Boulin, Marie Dosé. Elle voit là “un mensonge flagrant” par Gaston Flosse, qui “serait le seul Français à n’avoir jamais évoqué la mort de Robert Boulin, et qui plus est avec ses plus proches amis, Jacques Chirac (puis réélu président du parti) et Charles Pasqua ? “, qu’elle soupçonne d’avoir un rôle clé dans cette affaire.

Le juge d’instruction a également entendu l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant, autre figure de la droite française habituée de la justice. L’individu actuellement jugé dans l’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 était, en 1979, conseiller technique de Matignon. Il a expliqué au juge qu’il avait été informé “dans la nuit” de la découverte du corps de Robert Boulin, alors que la version officielle de l’époque faisait état d’une découverte à 8h40. Pour la famille, cette incohérence renforce encore l’idée d’un assassinat commandité.

 
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