(Washington) Le président américain Donald Trump, tout juste investi lundi, a appelé pour la première fois son homologue russe Vladimir Poutine à trouver un « accord » de paix avec l’Ukraine, faute de quoi la Russie risque d’être « détruite ».
Nicolas RÉVISER
Agence -
En félicitant plus tôt le 47e Président des Etats-Unis, le maître du Kremlin a également assuré rechercher « une paix durable » avec Kiev.
Le milliardaire républicain, réélu le 5 novembre, a affirmé à plusieurs reprises préparer une rencontre au sommet avec Vladimir Poutine pour « mettre fin » à ce conflit, déclenché par l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.
Alors qu’il retournait au Bureau Ovale pour signer une série de décrets, Donald Trump a réaffirmé qu’il « devait parler au président Poutine ». […] qui sera très satisfait de mettre fin à cette guerre.
Mais, pour la première fois, il a clairement mis la pression sur lui en estimant que la Russie courrait au désastre si elle refusait de négocier et de sceller un cessez-le-feu ou un accord de paix avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Zelensky veut un accord »
« Zelensky veut conclure un accord. Je ne sais pas si Poutine le souhaite, peut-être pas. [Mais] il devrait le faire. Je pense qu’il détruit la Russie en ne trouvant pas de règlement », a déclaré Donald Trump.
De retour à la tête de la première puissance mondiale, la tribune américaine, déjà présidente de 2017 à 2021, a dénoncé à plusieurs reprises durant la campagne les dizaines de milliards de dollars d’aide militaire et économique déversés à Kiev par l’administration de Joe Biden.
« La Russie est confrontée à de gros problèmes. Regardez l’économie, l’inflation », a déclaré le nouveau président aux journalistes dans le Bureau Ovale, soulignant que Moscou tablait en février 2022 sur une « guerre terminée en une semaine et que nous sommes dans trois ans ».
« Je m’entends très bien avec lui [M. Poutine] et j’espère qu’il veut conclure un accord», a conclu l’ancien homme d’affaires, adepte de diplomatie transactionnelle.
Le président russe a de son côté répété lundi qu’il était “ouvert au dialogue avec la nouvelle administration américaine sur le conflit ukrainien”.
-« L’objectif ne doit pas être une trêve brève […] mais une paix durable », a-t-il insisté.
Donald Trump a promis lors de sa campagne de mettre fin au conflit en Ukraine « dans les 24 heures » et a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des pourparlers.
Il a reconnu plus tard que le processus pourrait prendre des mois.
Le Kremlin continue d’appeler officiellement à la capitulation de l’Ukraine, à ce qu’elle renonce à son adhésion à l’OTAN et à la Russie de conserver les territoires ukrainiens dont elle revendique l’annexion.
« La paix par la force »
Quant au président Zelensky, il a également félicité Donald Trump pour son compte X, dont la « politique de paix par la force » […] offre l’opportunité de renforcer le leadership américain et de parvenir à une paix juste et durable, la priorité absolue. »
Pour Moscou, « l’opération militaire spéciale » lancée en Ukraine il y a près de trois ans se résume à une confrontation existentielle contre Washington et ses alliés européens, accusés de soutenir un gouvernement de Kiev présenté comme illégitime, néo-nazi et hostile à Moscou.
Des accusations balayées par l’Ukraine et ses partisans pour qui le conflit a été provoqué par la volonté de la Russie de maintenir son voisin sous son influence depuis la révolution pro-européenne de 2014.
Sur le front, Moscou a lentement mais sûrement gagné du terrain ces derniers mois, alors que l’armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.
Les pertes russes et ukrainiennes sont un sujet sensible et les chiffres sont difficiles à vérifier : selon diverses estimations, le conflit aurait fait des centaines de milliers de morts et de blessés des deux côtés.