Pourquoi les ventes de chaudières à gaz repartent à la hausse en 2024 en

Pourquoi les ventes de chaudières à gaz repartent à la hausse en 2024 en
Pourquoi les ventes de chaudières à gaz repartent à la hausse en 2024 en France

311.800 appareils ont été vendus contre 271.250 un an plus tôt, selon les données du syndicat professionnel Uniclima (qui ne portent que sur les ventes de ses adhérents, mais donnent un bon aperçu du marché). Sur la même période, les ventes de pompes à chaleur air/eau (PAC) ont baissé de 42 %, celles des pompes à chaleur air/air de 14 %, de 28 % pour le solaire et de 51 % pour les chaudières biomasse.

Baisse des prix du gaz

Une situation qui ne surprend pas les constructeurs. Première explication avancée : la baisse des prix du gaz. « Les prix sont revenus à des niveaux raisonnables par rapport à 2022, rendant les équipements plus accessibles financièrement »observe Diego Lepoutre, directeur commercial du groupe Vaillant, qui produit des pompes à chaleur, des chaudières, des aérothermes et des chauffe-eau thermodynamiques sous les marques Vaillant et Saunier Duval.

Deuxième explication avancée, celle du coût du matériel et de l’installation. « Il n’est pas incompréhensible que les utilisateurs se tournent momentanément davantage vers des solutions de chauffage connues et éprouvées, peu accompagnées mais plus abordables et rapides à installer, comme les chaudières murales à gaz à très haute performance énergétique »estime Stanislas Lacroix, le président d’Uniclima. Là où une chaudière à gaz coûte en moyenne entre 3 000 et 6 000 euros, installation comprise, celle d’une pompe à chaleur peut varier de 12 000 à 15 000 euros. Un calcul relativisé par Intuis, constructeur français qui a arrêté la production de chaudières à gaz en 2020 pour se concentrer sur les pompes à chaleur. « Il faut prendre en compte le prix du matériel et la consommation. Une chaudière à gaz nécessite d’avoir un abonnement supplémentaire à celui de l’électricité. Quand j’installe une pompe à chaleur, lorsque je consomme 1kW d’électricité, je restitue 4kW de chaleur, contre environ 0,96kW sur une chaudière”estime Eric Baudry, son directeur des affaires publiques.

L’instabilité de MaPrimeRénov’ toujours pointée du doigt

Troisième explication, les bouleversements du dispositif d’aides gouvernementales MaPrimeRénov’, difficile à lire ces derniers mois. « En 2024, il y a eu des mouvements politiques et deux réécritures de MaPrimeRénov’ qui ont créé le trouble chez les installateurs de pompes à chaleur et les consommateurs. La démarche administrative aujourd’hui n’est pas très simple”note Éric Baudry. Le sort du système dans le budget 2025 n’est pas encore connu.

Nouvelles restrictions sur l’aide

Côté aides, depuis le 1er janvier 2025, financer l’installation de chaudières à gaz dans les projets de rénovation de copropriétés n’est plus possible. Les chaudières à combustibles fossiles, notamment à gaz, ne peuvent plus être financées par les aides aux travaux réalisés dans l’habitat individuel, rappelle l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, qui exploite le dispositif MaPrimeRénov’.

-

Il n’y a pas que les aides qui ont été modifiées, puisque la TVA sur l’équipement et l’installation des chaudières à gaz dites à condensation ou à très haute performance énergétique (THPE) est passée de 5,5% au 1er janvier. à 10%. Les prestations d’entretien et de réparation des chaudières THPE restent à 5,5%.

Conséquences sociales liées au déclin de la pompe à chaleur

La légère hausse des ventes enregistrée sur certains modèles de chaudières intervient en même temps qu’un ralentissement du marché des pompes à chaleur. Dans le groupe Vaillant, la chaudière à gaz fait toujours partie du business plan. « C’est un mode de chauffage très répandu en France et en Europe. L’installation est plus simple. Le problème de l’écologie n’est pas la technologie des chaudières, c’est le gaz. Il faut pousser l’ensemble du secteur et les pouvoirs publics à réduire la consommation et le gaz vert »argumente Diego Lepoutre. Une diversité d’activités qui permet au groupe de ne pas dépendre uniquement de la pompe à chaleur, dont les ventes souffrent dans le secteur résidentiel.

A Nantes (Loire-Atlantique), les 30 millions d’euros d’investissements prévus pour 2024-2025 dans l’usine Saunier Duval ont été maintenus, mais étalés dans le temps. Une nouvelle gamme de pompes à chaleur, ainsi qu’une nouvelle ligne de production et une nouvelle ligne de peinture ont été lancées fin 2024, mais les effectifs ont été ajustés à la baisse, avec 250 postes supprimés.

Chez Intuis, qui possède six sites de production en France, les difficultés de la PAC se font aussi sentir. « Nous sommes un certain nombre d’industriels qui ont investi massivement dans un marché PAC qui était en croissance jusqu’en 2023. Nous avions déjà anticipé le déclin de la construction neuve, dans la mesure où nous avions réorienté une partie vers la rénovation »commente Éric Baudry. Depuis l’été 2024, les intérimaires n’ont pas été renouvelés, tandis que certains salariés sont passés des pompes à chaleur résidentielles aux chauffe-eau thermodynamiques et aux pompes à chaleur pour bâtiments collectifs.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

-

PREV un double Crunch avant l’explosif PSG-City
NEXT Zelensky félicite Trump et espère une « paix juste » en Ukraine