Et si par miracle ils réussissent, ce ne peut être que de justesse et dans un déambulateur, ce que je comprends. C’est une façon de dire au chroniqueur : « Pouvez-vous nous donner amusant pendant que nous sommes encore capables et abandonnons vos projets de retraite qui s’étendent jusqu’à 95 ans ?
Eh bien, d’accord. Je précise néanmoins que l’espérance de vie d’une personne de 65 ans dépasse 85 ans, avec une chance sur quatre d’atteindre 95 ans.
À l’autre extrémité du spectre, il y a des gens qui, au contraire, ont peur de manquer d’argent à 108 ans. Ils sont de nature plus discrets, ils m’écrivent rarement. Lorsque leurs inquiétudes arrivent dans ma boîte de réception, c’est par l’intermédiaire d’un proche, d’une femme exaspérée par son mari âgé qui compte ses sous malgré un FERR qui croît de façon exponentielle. , ou un quinquagénaire qui regrette de voir ses parents frugaux renoncer à une croisière.
Comme le lecteur Fred, justement. Sa mère de 77 ans, ancienne technicienne de laboratoire, a sauvé toute sa vie pour préparer sa retraite. Elle se contente désormais de sa pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV), du Régime de rentes du Québec (RRQ) et de la rente de conjoint survivant du régime de retraite de son défunt conjoint. Elle retire le minimum d’un FERR bien garni, argent qui sert principalement à gâter ses enfants et petits-enfants. Et à sauvegarder à nouveau, pour plus tard !
S’offrir un petit luxe ? C’est beaucoup lui demander, malgré ses moyens et les exhortations de Fred et de sa sœur qui aimeraient que leur mère se gâte un peu. Notre lecteur se réjouit d’une récente petite victoire, sa mère a été convaincue d’acheter un tout nouveau fauteuil.
Il est aussi difficile de faire lâcher prise à un écureuil que de convertir un amateur inconditionnel aux vertus de l’épargne. Mais c’est possible.
Des écureuils, partout !
J’ai abordé le sujet à quelques reprises lors des discussions que j’ai eues au cours des dernières années avec René Beaudry, associé chez Normandin Beaudry, un cabinet spécialisé en rémunération. L’actuaire faisait partie du comité qui s’est penché sur le système de retraite québécois, un comité présidé par Alban D’Amours qui produira un rapport influent (rapport D’Amours), il y a près d’une douzaine d’années. années.
L’expert constate que de nombreux épargnants ont des difficultés »commutateur en mode dépense », au Québec comme au Canada et aux États-Unis. Ces retraités se privent de voyager et commandent toujours des pâtes au restaurant, de peur de voir le fond de leurs poches.
-Pour beaucoup de retraités, il y a quelque chose de traumatisant à tourner le sablier, les économies qui s’épuisent évoquent pour certains le compte à rebours qui mène vers l’échéance finale.
C’est un problème. Vous passez votre vie à percevoir des revenus réguliers, puis, le jour où ils s’arrêtent, vous devez puiser dans une réserve. Ce changement nécessite un nouvel état d’esprit, et de nombreux retraités sont incapables d’effectuer cette transition.
Quatre pistes possibles, une meilleure
Alors que faire ? René Beaudry réfléchissait depuis longtemps à cette problématique, il m’attendait avec toute une présentation, je vous enverrai les principaux points. J’insiste : les grandes lignes, les principes. Nous pouvons les appliquer ou non, ou le faire partiellement. Elles peuvent se combiner avec d’autres stratégies, dont le report du PPQ et du PSV, la base.
Un retraité disposant de quelques centaines de milliers de dollars d’épargne dispose de quatre options pour faire durer son pécule le plus longtemps possible. Il y en a un qui se démarque.
- Première option: retirez le minimum obligatoire de votre FERR tout au long de votre vie. Ce minimum est calculé en pourcentage de la cagnotte, il augmente chaque année, ce qui donne en gros 4% à 65 ans, 5% à 70 ans, 6% à 75 ans, 7% à 80 ans… Avec un rendement de 4, 5 % (ce qui peut paraître élevé, il est vrai, mais réalisable avec une allocation d’actifs ETF relativement conservatrice), notre retraité n’aura épuisé que 20 % de ses réserves à 80 ans, et 50 % à 90 ans. A 100 ans, il lui en restera encore, mais au prix d’une retraite moins « olé olé » qu’elle aurait pu l’être. Les retraits peuvent varier en fonction des rendements, qui fluctuent chaque année, en moyenne de 4,5%, dans notre scénario. Avec des rendements inférieurs, l’épargne diminuera plus rapidement.
- Deuxième option: viser l’épuisement du capital à 95 ans, comme le recommandent les planificateurs financiers. Avec les mêmes rendements de 4,5 %, le retraité pourra puiser 5,5 % de son pécule la première année, 6 % à 70 ans, et ainsi de suite. Certains fonds de revenu de retraite effectuent ces versements automatiquement, note l’actuaire, et le client est libre de retirer quand il le souhaite. À 95 ans, l’épargne sera tarie.
- Troisième option: la rente viagère achetée auprès d’un assureur, avec une garantie de 15 ans (en cas de décès prématuré). Avec un rendement de 4,5 %, les mensualités seront plus élevées que les deux autres options en raison de la mise en commun des risques par les rentiers. C’est plus que les taux actuels de tarification des rentes, ils sont légèrement inférieurs à 4 %. A 3,5%, il reste avantageux. La rente est versée viagère, quel que soit l’âge du décès, ce qui offre une protection accrue contre le risque de longévité.
Mais ce n’est pas encore la meilleure solution. Il faut voir la quatrième optionune combinaison des deux derniers illustrée dans le graphique ci-dessus. Dans un premier temps, vous déboursez en vue d’épuiser votre épargne à 95 ans. A 75 ans, on se demande un peu, est-on en forme ? Espérons-nous vivre encore longtemps ? Oui? C’est alors que l’on achète le viager avec ce qui reste, cette fois garanti 10 ans. Acquis à 75 ans, il sera plus rentable que si vous filiez vous-même le reste de votre pécule jusqu’à 95 ans, avec des rendements dans les mêmes eaux. Les revenus seront plus élevés, garantis à vie, et le rentier n’aura plus à se soucier des marchés financiers.
De plus, il ne verra plus de compte à rebours, il percevra des revenus comme lorsqu’il repartait avec un chèque de paie.
Si vous souhaitez répondre à cette chronique, écrivez-nous à [email protected]. Certaines réponses pourront être publiées dans notre rubrique Opinions. Si vous souhaitez contacter directement notre chroniqueur, vous pouvez le faire à [email protected].