Alors que Donald Trump, investi lundi comme 47e président des Etats-Unis, appelle à la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, Elliot Aurissergues, économiste spécialisé dans la situation macroéconomique de la zone euro, estime que la fin du conflit aurait « un impact limité sur le prix du gaz et de l’électricité » en France.
La crise énergétique est loin d’être terminée en France. Investi comme 47e président des Etats-Unis ce lundi 20 janvier, Donald Trump va tenter dans les prochaines semaines de mettre un terme à la guerre en Ukraine, conformément à sa promesse de campagne faite quelques mois plus tard.
Le 22 décembre, il a également suggéré lors d’un déplacement à Phoenix qu’il pourrait rencontrer Vladimir Poutine au début de sa présidence, assurant que le maître du Kremlin souhaitait le rencontrer « le plus tôt possible ».
“Je pense que nous sommes assez loin d’un règlement définitif, et même un règlement définitif du conflit ne signifierait pas forcément une reprise des relations commerciales avec la Russie comme avant la guerre”, a rappelé Elliot Aurissergues, économiste spécialisé dans la situation macroéconomique de la zone euro. .
« Un impact très limité sur le prix du gaz et de l’électricité »
« Il y aura un impact très limité sur le prix du gaz et de l’électricité, car nous sommes très loin d’une reprise des relations commerciales normales entre l’Europe et la Russie, même en cas de règlement définitif du conflit. Les tensions géopolitiques entre Moscou et l’Europe vont persister, il y a déjà beaucoup de choses qui ont été faites pour diversifier un peu les deux côtés par rapport à cette relation », a prédit l’expert.
-«La Russie a ouvert des projets de gazoducs avec la Chine, tandis que l’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe après la guerre. Donc ce qui pourrait être envisagé à court terme, c’est une reprise, par exemple, du transit de gaz via l’Ukraine”, a assuré Elliot Aurissergues.
« Il ne faut pas espérer un retour avant 2022 »
L’économiste a expliqué que, malgré la rupture des accords énergétiques entre la Russie et l’Ukraine, certains approvisionnements continuaient à être effectués dans la région.
« Le gaz était encore en transition et le contrat n’a pris fin que le 1er janvier et malgré ce transit persistant, nous avons vu les prix de l’électricité et du gaz en Europe augmenter très fortement à l’époque. de la guerre et ils sont loin d’être revenus à leur niveau », rappelle Elliot Aurissergues.
«La reprise éventuelle du transit de gaz via l’Ukraine aurait sans aucun doute un effet immédiat, quelque peu positif, sur les prix du gaz et de l’électricité en Europe, mais il ne faut pas non plus s’attendre à un retour à la période précédente. 2022. Cela serait aussi plus sensible pour les pays d’Europe de l’Est que pour la France, qui est un peu moins immédiatement concernée par cet aspect », conclut l’expert.