Malgré l’immense soulagement en Israël qui a accompagné le retour attendu dimanche des premiers otages, dans le cadre du cessez-le-feu avec le Hamas, les professionnels de santé s’inquiètent de leur capacité à se remettre physiquement et surtout psychologiquement de leur captivité.
Au premier jour de la trêve entrée en vigueur en fin de matinée, trois femmes israéliennes, retenues en otages dans la bande de Gaza depuis le premier jour de la guerre, le 7 octobre 2023, ont été libérées dans l’après-midi, en échange des 90 Palestiniens détenus par Israël.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque sans précédent du Hamas, 94 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée. Lors d’une première trêve en novembre 2023, 105 otages ont été libérés.
Après 50 jours de captivité, les otages ont souffert de nombreux problèmes physiques et psychologiques, cette fois après (plus de 470 jours de détention), ça va être horrible.
Sur le plan physique, il estime que le principal problème à traiter sera une perte de poids drastique, la moitié ou le tiers
du poids des captifs avant leur enlèvement.
Cependant, il dit confiant
que les médecins parviendront à les restaurer plus ou moins rapidement de manière satisfaisant ou bon selon les cas
problèmes nutritionnels et blessures subis lors de leur enlèvement ou en captivité, ainsi que maladies contractées en détention.
Le problème le plus difficile sera la santé mentale
prévient celui qui est également membre de l’équipe de santé du Forum des familles d’otages.
Souvenirs douloureux
Dans une récente interview accordée auAFPIlana Gritzewsky, libérée en novembre 2023, a expliqué comment une vidéo de son compagnon toujours détenu, diffusée début décembre par le Hamas, avait replongé dans la période de captivité
évoquant les cris, les voix, les odeurs, la peur et l’impuissance
.
L’ancienne otage israélienne Ilana Gritzewsky pose avec une photo de son petit ami toujours détenu par le Hamas.
Photo : Associated Press / Tsafrir Abayov
J’ai perdu 11 kilos en captivité. J’ai aussi subi des abus. J’ai été brûlé, j’ai perdu une partie de mon audition du côté gauche, j’ai eu la mâchoire luxée. J’ai été victime de harcèlement sexuel lors du kidnapping […] Je continue à en subir les conséquences. Pour le moment, je ne peux pas commencer la rééducation
dit la jeune femme.
Selon un rapport du ministère israélien de la Santé adressé en décembre au rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et basé sur les témoignages d’otages libérés en novembre 2023, ces derniers ont subi diverses formes de violences physiques et psychologiques.
Le rapport cite le marquage au fer rouge, les passages à tabac, les agressions sexuelles, la privation délibérée de nourriture, les menaces et la détention à l’isolement.
De nombreux anciens otages présentent des symptômes de stress post-traumatique, de dépression, d’anxiété et de culpabilité de survivant, selon le rapport.
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Yocheved Lifshitz s’entretient avec un membre du personnel de l’hôpital où elle a été emmenée après sa libération par le Hamas avec une femme de 79 ans.
Photo : Presse associée
Selon les directives du ministère israélien de la Santé, les otages qui seront libérés seront hospitalisés pendant au moins quatre jours, les femmes seront soumises à des tests de grossesse et, contrairement à la première vague de libérations, des soins psychiatriques immédiats seront prodigués. disponible.
La crainte est que certains otages se retrouvent dans une situation d’effondrement psychologique total et retournent dans un état critique.
explique Iris Gavrieli Rahabi, psychanalyste membre du collectif FLM (Médicament de première intention) qui rassemble 450 de ces professionnels accompagnant gratuitement les victimes du 7 octobre et leurs familles.
Elle se dit particulièrement inquiète pour les jeunes femmes.
Compte tenu du peu d’informations qui nous sont parvenues, il est très préoccupant qu’elles aient été victimes de graves violences sexuelles et que certaines d’entre elles soient enceintes.
On sait par les témoignages de femmes déjà libérées que certaines étaient utilisées comme esclaves sexuelles et domestiques.
ajoute-t-elle.
Au traumatisme subi pendant la détention s’ajoutera le fait qu’il faudra faire face à l’annonce selon laquelle que leurs proches ont été tués, leurs maisons et leurs communautés détruites, qu’il y a eu une guerre terrible
souligne-t-elle.
Le rétablissement psychologique des otages libérés devrait dans la plupart des cas prendre beaucoup de temps, et dans certains cas même être impossible, estime le Dr Blumenfeld.
Les professionnels de la santé mentale devront faire preuve d’une grande flexibilité dans leur approche car ils seront confrontés à des symptômes et à des problèmes qu’ils ne connaissent pas.
il croit.
Mais Mme Gavrieli Rahabi dit vouloir aussi s’appuyer sur les ressources internes des otages libérés : tous ceux qui reviennent savent qu’ils ont survécu à des conditions inhumaines. Quand tu as survécu à l’enfer et que tu es en vie, cela te donne beaucoup de force
.