Alors que la transition de la cage vers des systèmes alternatifs est en cours depuis plusieurs années, Itavi a lancé une enquête à la demande du CNPO (2). D’avril à juin 2024, un formulaire en ligne a été envoyé aux éleveurs de poulets en cage sur l’avenir de leurs bâtiments. Une conversion est-elle prévue ? Quand? Combien d’emplacements y aura-t-il après la conversion ? 131 sites de production ont répondu, représentant 9,1 millions de poules pondeuses.
Perte moyenne de 22% de capacité d’accueil
« Il existe une diversité de stratégies de fonctionnement », expliquait Aymeric Le Lay, du service économie d’Itavi lors d’une journée de l’œuf le 5 décembre. Les « gardiens de cage » (15 % des sondés) restent convaincus de la durabilité de l’élevage en cage. En revanche, une majorité (50 à 70 %) qualifiée de « solistes », s’oriente vers des alternatives comme l’élevage au sol ou en plein air. Entre les deux, les « caissiers meublés » adoptent une position d’attente, prêts à s’adapter.
Cette transition ne va pas sans défis. La conversion des bâtiments entraîne une perte moyenne de 22% de la capacité d’accueil. De plus, les coûts élevés des matériaux et la valorisation actuelle satisfaisante des œufs issus de poules en cage ralentissent en partie les transitions.
À partir des déclarations des personnes interrogées, Itavi a réalisé des projections sur l’évolution des 14 millions de poules élevées en cage en France d’ici 2030. Résultat : entre 2,5 et 3 millions d’emplacements en moins en raison des arrêts et des pertes de capacité liées à la conversion. Entre 3,5 et 4 millions de poules en cage devraient être élevées. « Il reste donc 7 millions d’emplacements à reconvertir, soit 140 élevages de 50 000 poules » en déduit Aymeric Le Lay. Dans cette perspective, « des questions se posent sur la capacité du marché à absorber ces changements. »
-Isabelle Léjas
(1) Institut Technique de l’Aviculture. (2) Comité national pour la promotion des œufs.