quel avenir pour la mer la plus polluée du monde ?

quel avenir pour la mer la plus polluée du monde ?
quel avenir pour la mer la plus polluée du monde ?

À quoi cela pourrait-il ressembler « La Méditerranée d’ici 2050 » ? C’est ainsi que le troisième rapport prospectif du Plan Bleu (voir encadré) présenté à la presse le 16 janvier. « Nous avions déjà publié un exercice prospectif en 1989, et un autre en 2005. Cela vous montre la rareté de ce type de rapport »rappelle, en introduction, Guillaume Sainteny.

Un rapport dont le contenu – et notamment ses six scénarios prospectifs – devrait contribuer à éclairer les décisions des dirigeants des différents pays concernés, « si possible à long terme » et en promouvant « planification intégrée, c’est-à-dire intégrant l’environnement dans les politiques publiques », souligne le président du Plan Bleu.

Le rapport a été élaboré sous la direction scientifique de Jacques Theys et Denis Lacroixrespectivement vice-président et secrétaire général du Plan Bleu, « deux des meilleurs futuristes de »souligne-t-il.

« Ce rapport paraît en 2025, l’année de l’Unoc. Nous aimerions beaucoup que cela soit débattu.»lors de cette Conférence des Nations Unies sur les océans (Unoc), qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juinglisse Guillaume Sainteny.

Rappelons-nous que la situation en Méditerranée est exceptionnellenotamment parce qu’elle accueille 30 % des touristes mondiaux. C’est aussi la mer la plus polluée du mondeet l’un des plus menacés par l’activité humaine.

Que contient le rapport « Méditerranée à l’horizon 2050 » et à qui s’adresse-t-il ?

Ceci n’est pas un rapport sur protection de l’environnement de la mer Méditerranée ce n’est pas non plus une relation qui se limite à la mer. Il prend en compte l’ensemble de la région géographique et géopolitique, il se concentre sur l’ensemble de l’espace terrestre et maritime. poursuit Guillaume Sainteny.

Dans cet exercice prospectif, il s’agit de Le développement durable méditerranéen dans toutes ses dimensions (environnementaux, politiques, sociaux, économiques, etc.), en tenant compte des écarts de richesse entre les pays riverains du Sud et du Nord.

Ce rapport n’est pas directif ou prescriptif. Au nom de la coopération régionale, nous respectons le principe de souveraineté nationale. Il appartient aux États de prendre des décisions en fonction des informations et des scénarios prospectifs que nous leur fournissons », précise Guillaume Sainteny.

Les formulations proposées dans ce rapport visent évidemment à les décideursmais aussi sociétés civilespour qu’ils « s’en saisir, pour qu’ils interpellent les autorités locales, municipales, régionales et nationales ».

Le document, qui fait un peu plus de 200 pages, identifie les tendances et bouleversements susceptibles de transformer la Méditerranée et sa région d’ici 2050 ; identifie les principaux défis à relever pour restaurer la mer la plus polluée du monde ; et propose six scénarios prospectifs.

© Shutterstock – Ce 3e rapport du Plan Bleu identifie les tendances et les bouleversements susceptibles de transformer la Méditerranée et sa région d’ici 2050. (Ici, une photo d’Alger).

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L’avenir en noir ou en bleu pour la Méditerranée en 2050

L’exercice de prospective mené par les équipes répond à plusieurs objectifs. Parmi lesquels : « anticiper les changements dans les écosystèmes, tant marins que terrestres, et déterminer les conditions de leur conservation à long terme ; fournir des informations utiles pour la transition de la région vers le développement durable ; identifiant des risques majeurs de crise ou de rupture, qui pourraient avoir un impact négatif sur cette protection et sur le développement durable, etc. », explique Jacques Theys.

Le travail d’analyse, qui prend en compte le contexte mondial, le climat, la gouvernance, la démographie, le territoire, l’économie macro-économique et sectorielle, les technologies, les sociétés…, et autant de variables associées (sortie des énergies fossiles, contexte agroalimentaire…), devraient permettre de trouver les chemins de transition. Qui sera co-construit à partir des grandes tendances constatées (augmentation des températures prévue pour 2050 de 2,3 degrés, élévation du niveau de la mer, baisse des rendements agricoles, tropicalisation de l’écosystème marin, augmentation du stress hydrique, etc.) et de les six scénarios prospectifs.

La Méditerranée 2050 en 6 scénarios

  • 1er : « Inertie, marginalisation de la Méditerranée et pragmatisme »

C’est « une extension des tendances sans modification très significative »ce qui conduirait à « l’émergence de conflits croissants »et verrait des décideurs – alors non coordonnés – agir en se soumettant, sans apporter de solutions de fond, explique Denis Lacroix. Avec tout de même des tentatives d’adaptation réussies selon les pays. C’est le scénario » très probablement malheureusement, » ajoute Guillaume Sainteny

  • 2e : « Choc des crises et adaptations forcées »

Parce que les crises s’intensifient clairement, les gouvernements se voient obligés d’agir et « mettre en place des systèmes de résilience minimale, au moins à l’échelle régionale »avec la mobilisation des ressources publiques et privées.

  • 3e : « Croissance à tout prix dans une Méditerranée fragmentée »

Le mantra ici est : « Si nous avons une croissance économique, nous pouvons agir ». Un système qui favorise « l’exploitation de toutes les rentes à court terme, sans se soucier de la pérennité à long terme ». L’une des conséquences est « dégradation accrue de l’environnement »remarque Denis Lacroix.

  • 4e : « Un partenariat euro-méditerranéen pour une transition bleu-vert »

« Ce partenariat permet à la région d’atteindre à la fois la neutralité carbone dans la majorité des pays et une bonne intégration dans la mondialisation d’ici 2050. La stratégie choisie est la mise en œuvre d’une transition bleu-vert à l’échelle régionale basée sur la technologie et des incitations économiques.peut-on lire dans la présentation du rapport.

  • 5e : « Un autre modèle de développement durable spécifiquement méditerranéen »

« Un modèle qui s’appuie sur les spécificités de la Méditerranée et sur une volonté de partenariat Nord-Sud, avec le partage d’expériences, par exemple sur les systèmes traditionnels de gestion de l’eau »poursuit Denis Lacroix.

  • 6e : « La mer Méditerranée : un bien commun mondial »

Toutes les dégradations observées en mer Méditerranée suscitent une volonté de réactions, mais à l’échelle mondiale. “Et la région devient un exemple de restauration d’une mer très dégradée”. En en prenant soin, nous retraçons le cycle de l’eau, depuis son littoral, jusqu’aux activités humaines, industrielles et urbaines – que nous espérons durables – dans les bassins versants. DONC, « nettoyer la mer pourrait paradoxalement conduire à nettoyer les terres ».

Qu’est-ce que le Plan Bleu ?

Le Plan Bleu est soutenu par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) depuis plus de 40 ans. Basée à Marseille, elle est composée d’une équipe d’une dizaine de personnes, appuyées par des experts. Son programme d’études est validé par les parties contractantes de la Convention de Barcelone. Le Plan Bleu produit des scénarios sur l’environnement et le développement durable des pays méditerranéens, avec la dimension essentielle de prospective.

 
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