“C’est un rêve d’être ici.” Sur le court de la Rod Laver Arena, lors du match entre la Polonaise Iga Swiatek et la Slovaque Rebecca Sramkova, jeudi 16 janvier, les ramasseurs de balle ont joué avec précision et fluidité. Au centre du terrain, deux d’entre eux se distinguent par un détail sur leur casquette bleue : un drapeau tricolore. Antoine, 15 ans, et Juliette, 16 ans, sont français et ont été désignés comme les meilleurs collectionneurs, garçon et fille, de l’édition 2024 du tournoi de Roland-Garros en mai dernier, sur les 280 jeunes évoluant sur le Tennis. tribunaux. la porte d’Auteuil.
Ils font ainsi partie d’un programme d’échange avec l’Open d’Australie (le seul entre les Grands Chelems), qui enverra à son tour deux de ses meilleurs collectionneurs à Paris au printemps prochain. Mis entre parenthèses depuis le Covid en 2020, ce partenariat historique – datant de 2016 – verra donc à nouveau le jour en 2025. Six Chinois et 20 Coréens multiplient également le nombre de collectionneurs. “Je découvre beaucoup de cultures différentes, comme la culture asiatique qui est très présente ici.remarque Antoine, émerveillé comme Juliette par cette plongée dans un nouveau monde.
Antoine et Juliette n’ont cette fois que peu de temps sur le terrain puisque le Polonais, numéro 2 mondial, expédie le match (une heure de jeu, 6-0, 6-2). Entre deux rotations, le duo français nous retrouve dans l’une de leurs salles de repos, au sous-sol de la John Cain Arena. Dans cette salle aux couleurs du tournoi, bleu et noir, la moitié d’un mur a été recouverte de dessins réalisés par les collectionneurs de l’édition 2025. Le logo de l’Open d’Australie est représenté à plusieurs reprises, sous toutes ses formes, comme la carotte en référence aux fans de l’Italien Jannik Sinner. Une fresque a également été installée sur un autre mur, reprenant le style graphique coloré et enfantin du tournoi. Arc-en-ciel, balles de tennis, instruments de musique et hamburgers se partagent la toile sur fond bleu.
Arrivés début janvier pour les qualifications, Antoine et Juliette ont fait le déplacement avec deux guides, dont Léo Mazet, chef adjoint du service des ramasseurs de balle, qui s’occupe de leur recrutement et de leur entraînement à Roland-Garros. Pour leur premier voyage loin de chez eux sans leurs proches, c’est une aventure unique : « Les gens sont très gentils et accueillants ici » témoigne Antoine. « Ils sont très ouverts, confirme Juliette, plus qu’en France. Ce n’est pas la même mentalité, ça fait réfléchir. Et ils sont très indépendants, même si beaucoup sont plus jeunes que moi.
Bénéficier de ce programme d’échange, c’est avant tout « une expérience de vie incroyable », insists Léo Mazet. « Cet objectif stimule aussi les enfants lors de Roland-Garros, ils se poussent vers les sommets et donnent le meilleur d’eux-mêmes, dans un esprit de saine compétition. » continue-t-il.
« Participer à Roland-Garros est un premier rêve. Et pour les meilleurs d’entre eux, nous pouvons réaliser un deuxième rêve, qui est l’Open d’Australie.
Léo Mazet, chef adjoint du service ramasseur de ballessur franceinfo : le sport
L’expérience permet également aux ramasseurs de balles français de s’inspirer de la méthode australienne. « Ils avaient avant nous des séances de nuit, et ont eu l’idée de faire des gardes matin et soir pour les ramasseurs, d’où leur plus grand nombre qu’à Roland-Garros. [280]. Nous avons repris leur activité», reconnaît Léo Mazet. Les vendangeurs effectuent donc moins de rotations qu’en France, ce qui signifie « frustrer un peu » les Français. « Ils trouvent qu’ils ne collectent pas suffisamment. Ils ont collecté pendant quatre jours, ils n’ont pas de douleurs, sourit leur superviseur. Quand les Australiens viendront en France, ce sera drôle pour eux.»
Toutefois, tout n’est pas bon à prendre, selon lui. A Melbourne, les collectionneurs se lèvent toutes les 45 minutes, en toutes circonstances. « Je ne suis pas forcément convaincu par la méthode car s’il fait 40 degrés, ce qui est possible ici, ce n’est pas sympa de rester jusqu’au bout. A Roland-Garros, l’encadrant va adapter la journée en fonction du rythme, de la chaleur et parfois ne faire que des rotations de 20 minutes par exemple »développe Léo Mazet. Autre différence : la nourriture. « Ici, ils mangent n’importe quoi. Il y a beaucoup de restauration rapide, alors que nous prônons une alimentation saine », fait-il remarquer en désignant le repas d’un des collectionneurs australiens. Au menu : frites et soda américain bien connu.
Sur place, la délégation française est prise en charge par Tennis Australia, la fédération australienne, pour l’hébergement et les repas. Puis, comme les 418 autres ramasseurs de balles de cette édition, ils se voient attribuer un terrain et une équipe pour la journée. Comme à Paris, ils sont également évalués. “Nous n’aimons pas nous lancer des fleurs, mais pour le moment, nous sommes très au top, se réjouit le responsable français. Depuis le début du tableau principal, ils ne se sont rendus que sur les grands courts, dont le Rod Laver Arena, qu’ils ont découvert mercredi. il se félicite encore. La formation française est ainsi reconnue au-delà de ses frontières. “C’était assez incroyable parce qu’on voit la Rod Laver Arena à la télé et on n’imaginait pas qu’un jour on y serait”, dit Antoine, toujours étonné.
“Sa taille m’a impressionné et les distances à parcourir sont immenses sur le terrain.”
Juliette, garçon de balle françaissur franceinfo : le sport
Mais son plus beau souvenir reste le premier match de l’Australien Nick Kyrgios, lors duquel elle a pu “ramasser”. “LàL’ambiance était incroyable et les Australiens étaient excités. C’était l’une des meilleures ambiances que j’ai jamais connues. elle se souvient. De son côté, Antoine se souviendra de son quinzième anniversaire, célébré à l’Open d’Australie. « Les autres collectionneurs m’ont offert un gâteau et des cadeaux. C’était vraiment un beau moment que je n’oublierai pas. il se souvient.
Jeudi soir, seul le « de beaux souvenirs ». Après deux semaines passées à Melbourne, la petite délégation française rentre en France vendredi 17 janvier, et les adolescents reprendront le chemin de l’école lundi. “Le retour à la réalité va être un peu dur” Antoine anticipe déjà. Léo Mazet pense déjà à 2026, où “il faudrait revenir à trois semaines, comme c’était le cas avant 2020″ à Melbourne. Un avenir déjà lointain pour Juliette, qui portait pour la dernière fois son uniforme de pick-up. « Quel rêve d’avoir pu vivre ça, savoure le lycéen. C’est mon dernier jour ici et je termine sur le Rod Laver avant de prendre ma retraite en tant que cueilleur. Je n’aurais pas pu rêver de mieux. C’est incroyable”, elle a souri. Les collectionneurs ne peuvent pas dépasser l’âge de 16 ans. Antoine aura l’occasion de revenir une nouvelle fois à Roland-Garros, et peut-être de rencontrer un de ses nouveaux amis australiens en mai prochain.
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