Le sort incertain des 60 otages du Hamas présumés vivants à Gaza – 15/01/2025 à 21h17

Des manifestants brandissent des portraits d’otages israéliens, dont Shlomo Mantzur, Uriel Baruch, Ohad Yahalomi et Ran Gvili, le 24 octobre 2024 à Jérusalem (AFP / Ahmad GHARABLI)

Alors qu’un accord de trêve a été conclu mercredi entre Israël et le Hamas, le sort des 60 otages présumés vivants, captifs depuis plus de 15 mois dans la bande de Gaza, reste incertain, éclipsé par la litanie des morts et des corps confirmés. rapatrié.

Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et le président américain, Joe Biden, ont détaillé l’accord, qui prévoit dans une première phase un cessez-le-feu permettant la libération de 33 otages vivants, selon M. Al-Thani, en échange contre des prisonniers palestiniens.

Les autres otages vivants doivent être libérés dans une hypothétique deuxième phase, avant le rapatriement des dépouilles des otages morts dans une troisième phase, a précisé M. Biden.

– 48 hommes, 10 femmes et 2 enfants –

Le 7 octobre 2023, lors d’une attaque sans précédent du Hamas contre le sud d’Israël, les commandos du mouvement islamiste palestinien ont emmené 251 personnes et restes à Gaza.


Âge des 251 otages et corps emmenés à Gaza lors de l’attaque du 7 octobre 2023, et situation au 15 janvier 2025 selon qu’ils sont encore détenus, libérés ou décédés (AFP / Paz PIZARRO)

Sur ce total, 117 personnes, principalement des femmes, des enfants et des travailleurs étrangers, ont retrouvé la liberté, principalement lors de la seule trêve du conflit, qui a duré une semaine fin novembre 2023. Une quarantaine de corps ont également été rapatriés, dont les derniers, ceux de Youssef al-Zayadna, 53 ans, et de son fils Hamza, 22 ans, deux bédouins enlevés au kibboutz Holit où ils participaient à la récolte des olives.

Au 15 janvier, 94 personnes restent en captivité, dont 60 présumées vivantes, et 34 déclarées mortes par l’armée israélienne.

Parmi les otages qui seraient encore en vie, 53 sont israéliens, dont au moins 22 binationaux, six thaïlandais et un népalais.

Parmi eux, 48 sont des hommes et 10 femmes, dont cinq militaires. En ajoutant les hommes, dix soldats présumés vivants sont toujours captifs.

Deux enfants, les frères Kfir et Ariel, enlevés respectivement à huit mois et quatre ans, restent présumés vivants, tout comme leurs parents, Shiri et Yarden Bibas.

– Litanie des morts –

Depuis la fin de la trêve, le 1er décembre 2023, seuls sept otages ont retrouvé la liberté, lors des opérations de sauvetage menées par l’armée israélienne. Le dernier en date est Kaid Farhan Alkadi, libéré le 27 août dans le sud de la bande de Gaza.

En l’absence de preuve de vie, il n’est pas certain que les 60 otages présumés vivants le soient tous encore.

Le Hamas et son allié le Jihad islamique ont régulièrement annoncé des morts d’otages, qu’Israël n’a pas confirmées, notamment celles des enfants Bibas et de leur mère.


Un proche de l’otage Liri Albag manifeste à Tel Aviv, le 4 janvier 2025 (AFP / Jack GUEZ)

Parmi les rares preuves de vie, des vidéos récemment publiées par le Hamas et le Jihad islamique des otages Matan Zangauker (25 ans), Edan Alexander (20 ans), Sacha Trupanov (29 ans) et Liri Albag (19 ans).

– De nombreux corps transportés à Gaza –

Certains des otages décédés étaient déjà morts lorsqu’ils ont été emmenés à Gaza le 7 octobre 2023, tués lors de l’attaque du Hamas. C’est notamment le cas de 11 militaires.

Au moins 30 autres otages capturés vivants sont morts à Gaza. Trois d’entre eux – Yotam Haïm (28 ans), Samer al-Talalqa (25 ans) et Alon Lulu Shamriz (26 ans) – ont été abattus par erreur par l’armée israélienne le 15 décembre 2023.

L’armée israélienne accuse le Hamas d’en avoir froidement exécuté six fin août : Hersh Goldberg-Polin, Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino, retrouvés morts par des soldats dans un tunnel à Rafah (au sud de Gaza). Bande).

– Nir Oz et Nova –

La plupart des otages présumés encore en vie à Gaza ont été enlevés au kibboutz Nir Oz (20) ou au festival de musique Nova (16).

Einav Zangauker, la mère de l'otage Matan Zangauker, manifeste à Tel Aviv, le 7 décembre 2024 (AFP / Jack GUEZ)

Einav Zangauker, la mère de l’otage Matan Zangauker, manifeste à Tel Aviv, le 7 décembre 2024 (AFP / Jack GUEZ)

Nir Oz était déjà le kibboutz comptant le plus d’otages le 7 octobre 2023. C’était la seule communauté avec plus d’otages (76) que de morts (plus de 40), y compris les travailleurs étrangers.

La rave party Nova, à laquelle ont participé plus de 3 000 personnes, s’est tenue entre le kibboutz Réïm et Beeri, à la limite de la bande de Gaza. Au total, au moins 370 personnes ont été massacrées et 43 kidnappées, dont neuf seulement sont revenues vivantes à ce jour.

– Familles séparées par les libérations –

Le 7 octobre 2023, des familles entières ont été emmenées à Gaza. Pour les otages libérés parmi eux, la trêve de novembre 2023 mêlait soulagement et chagrin de laisser derrière eux des proches.

C’est notamment le cas des adolescents franco-israéliens de Nir Oz, Eitan Yahalomi, dont le père Ohad est toujours captif, ou encore Erez et Sahar Kalderon, dont le père Ofer reste retenu en otage à Gaza.

 
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