Par
Souleymane Loum
| il y a 21 secondes
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La force est restée avec la loi, in fine et les institutions démocratiques de la Corée du Sud sont sauvées. Après 2 semaines de bras de fer épique durant lesquelles le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a défié le mandat d’arrêt signé par les autorités, il a été arrêté ce mercredi 15 janvier. Une arrestation rocambolesque pour mettre fin à ce triste épisode. Le chef de l’Etat a été démis de ses fonctions et accusé de tentative de coup d’Etat, il devra répondre devant la justice, en plus d’une affaire d’actes de rébellion contre la police. La rebuffade du président et l’opprobre qu’il jette sur son pays lui coûteront cher.
L’opération policière visant à débusquer le chef de l’Etat restera dans l’histoire. Ces scènes inspireront certainement les cinéastes sud-coréens. Tôt ce matin, une file de SUV noirs aux vitres fumées a quitté le complexe présidentiel. Cette fois, le président sud-coréen a effectivement embarqué avec la police, cette fois les agents ont triomphé des partisans zélés de Yoon. C’est la première fois qu’un chef d’État en exercice est arrêté, un événement qui divise inévitablement la population. Mais chacun se souviendra que la décision de justice a finalement prévalu.
C’est l’épilogue d’une crise qui a débuté il y a plus d’un mois, lorsque le président a tenté un coup d’État militaire pour imposer la loi martiale en Corée du Sud. A 5 heures du matin, par un froid glacial de -7°C, quelque 1000 enquêteurs ont pris position pour cette intervention particulière ; ils se dirigent vers les portes de la résidence présidentielle. Pas question de subir le même affront que lors de la première tentative d’arrestation.
La police a trouvé sur place près de 6 500 manifestants, pro et anti-Yoon. Quoi qu’il en soit, avec plus de 3 000 policiers anti-émeutes, les risques étaient maîtrisés. Les enquêteurs sont bloqués d’entrée par une rangée de bus qui obstruent le chemin menant à la résidence, plus une chaîne humaine composée de députés du parti présidentiel. “Vous n’avez pas le droit de faire ça, vous êtes des lâches !» clame l’avocat du président à l’adresse des policiers.
Après trois quarts d’heure de discussions, la police a brisé le cordon et fait irruption dans le périmètre que les Sud-Coréens appelaient le «Forteresse de Yoon», et pour cause : 15 000 mètres carrés de terrain sur une colline, au milieu une cossue demeure transformée en bunker, avec barbelés et barricades.
La police utilise des échelles pour escalader les trois barrages de bus qui se succèdent. Cette fois, les forces de sécurité du président n’ont pas résisté. Peu après 8 heures du matin, les enquêteurs sont entrés dans la résidence. Face à un mur de policiers, Yoon Suk-yeol et ses avocats réussissent une dernière manœuvre. Le président veut sauver la face face à l’Histoire avec une pseudo capitulation volontaire…
Loin des caméras de la pléthore de journalistes, Yoon Suk-yeol négocie pendant plus d’une heure pour obtenir une sortie honorable. Sur le boulevard Hannam, les manifestants commencent à perdre patience. Le président a tout tenté, les enquêteurs sont restés inflexibles pour restaurer une crédibilité écornée par le premier fiasco. Yoon Suk-yeol perdu, il restera le premier président arrêté dans son palais.
Seule concession qui a été faite par la police : une déclaration improvisée dans laquelle il a fustigé une arrestation jugée illégale. “Malheureusement, les lois de ce pays semblent s’être effondrées. Même si je subis une injustice et que cette enquête est illégale, j’ai décidé de me livrer aux autorités pour éviter une issue tragique et sanglante.« . Ce seront les derniers mots du président.
A 10h30, sous forte escorte policière, il a été conduit au siège du CIO, l’organisme chargé d’enquêter sur les hauts fonctionnaires. Sur le boulevard les manifestants anti-Yoon sont devenus plus bruyants lorsqu’il a été embarqué, ils ont lancé «merci» aux agents qui commencent à ranger leur matériel. “C’est incroyable, ils l’ont fait, ils ont arrêté Yoon Suk-yeol. Je suis tellement heureux», se réjouit Kim Hyeong-jin.
Parmi les partisans de Yoon, la désillusion est grande. Certains ont même tenté de s’allonger sur la route pour ralentir l’escorte policière, les autres ont crié à grand bruit. “Nous aimons Yoon Suk-yeol. Je m’inquiète pour lui, il n’a fait de mal à personne (…). Il a introduit la loi martiale pour nous protéger des communistes», argumente l’un des partisans du président, visiblement meurtri par ce dénouement.
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