L’acquisition de TikTok US arrive à son terme. De nombreux candidats ont avancé leurs pions. Image : Shutterstock
A cinq jours de la date limite imposée pour la vente de TikTok, l’incertitude demeure quant à l’avenir aux Etats-Unis du réseau social, qui pourrait survivre même en l’absence de vente par sa maison mère ByteDance.
15.01.2025, 12:0215.01.2025, 12:34
Axel Pigman / AFP
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Une partie du sort de la plateforme chinoise repose sur la Cour suprême, saisie en urgence par le groupe pour bloquer l’application de la loi votée en avril au Congrès et qui la laisse, en l’état, sans autre issue qu’une vente.
Lors de l’audience qui s’est déroulée vendredi, plusieurs magistrats de la plus haute juridiction américaine ont semblé sensibles aux arguments liés à la sécurité nationale soulevés par le Congrès, qui craint l’exploitation par le gouvernement chinois des données des utilisateurs américains de TikTok.
La décision de la Cour suprême est attendue d’un jour à l’autre cette semaine.
Que se passe-t-il si Tiktok est banni ?
En cas d’interdiction, il appartiendra au gouvernement américain d’obliger les magasins d’applications mobiles à supprimer le réseau social de leur plateforme.
TikTok ne serait alors plus téléchargeable. Les utilisateurs déjà équipés de l’application la conserveraient mais ne pourraient plus la mettre à jour, ce qui rendrait finalement la tâche difficile, voire impossible à utiliser.
Le réseau social étant encore accessible ailleurs qu’aux Etats-Unis, les internautes américains qui le souhaitent pourraient utiliser un VPN, un logiciel qui permet aux sites et boutiques d’applications de se tromper sur leur localisation géographique.
Dans une note interne, citée par le média spécialisé Le bordl’entreprise a informé ses employés que ses bureaux resteraient “ouvert, même si la situation n’est toujours pas résolue au 19 janvier”date limite pour transférer la demande à un autre propriétaire.
Comment contourner l’interdiction ?
Toutefois, l’application de la loi sera laissée à la discrétion du nouveau gouvernement Trump et, plus particulièrement, de la future ministre de la Justice, Pam Bondi.
Compte tenu de l’opposition de Donald Trump à la disparition de TikTok, elle pourrait choisir l’inaction, préservant ainsi effectivement le réseau social.
Dans le cadre de la procédure devant la Cour suprême, Trump a demandé aux plus hauts juges de reporter leur décision après son investiture. Le président élu estime être capable de « sauver la plateforme tout en répondant aux préoccupations de sécurité nationale ».
Ensuite, il pourrait notamment suggérer à la majorité républicaine du Congrès d’amender le texte pour offrir une marge de manœuvre à TikTok.
Qui pourrait acheter ?
Jusqu’à présent, ByteDance s’était opposée à l’idée de vendre son joyau mais, selon l’agence Bloombergle gouvernement chinois serait ouvert à un rachat par Elon Musk, déjà actionnaire majoritaire d’un autre réseau social, X (ex-Twitter), et allié de Donald Trump.
TikTok a décrit lundi ce scénario comme « pure fiction ».
D’autres candidats sont en lice, notamment l’homme d’affaires Frank McCourt. Il a réuni des investisseurs autour de son concept Project Liberty, qui veut faire de TikTok une plateforme axée sur la sécurité de ses utilisateurs. Celui qui possède également le club de football français l’Olympique de Marseille estime la valeur de TikTok US à 20 milliards de dollars.
L’ancien patron de l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard, Bobby Kotick, reste également intéressé, selon le site Les informations.
Qui en bénéficiera ?
Si tous les serveurs sur lesquels tourne TikTok US sont désormais situés aux Etats-Unis, la question de la faisabilité technique d’une scission fait débat, une telle opération n’ayant aucun précédent connu.
La potentielle extinction de la version américaine du réseau social apparaît comme une aubaine pour ses concurrents, au premier rang desquels YouTube (Shorts) et Instagram (Reels), qui ont décliné, ces dernières années, le format des vidéos courtes qui ont fait eux un succès mondial. de TikTok.
De nombreux créateurs de contenu se sont déjà diversifiés sur plusieurs plateformes, les premières menaces pesant sur l’avenir de TikTok remontant à près de cinq ans, sous la première administration Trump.
Le site n’a alors dû sa survie qu’à des décisions de justice bloquant l’exécution d’un décret pris par Trump qui condamnait en effet TikTok, à moins que ByteDance ne le vende.
Ces derniers jours, des créateurs ont également trouvé refuge sur l’application chinoise Xiaohongshu (Petit Livre rouge), susceptible d’être également ciblée par les autorités américaines pour les mêmes raisons que TikTok.
(afp/svp)